Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar domi
04 Mar 2021, 21:22

En fait, de mon humble point de vue, le problème n’est pas le tout auto (qui n’en est pas un, en réalité, car nombre de gens continuent de prendre le train pour leurs déplacements personnels, quand l’offre existe et quand elles ne sont pas trop chargées de bagages et autres chargements personnels), mais le tout camion (qui est en train de le devenir). :roll:

Mais dans tous les cas on en revient à la même question : la préférence affichée et assumée par les décideurs politiques et économiques pour la route. :evil: :roll:

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar fondunorvégien43
05 Mar 2021, 08:10

le problème est que si je dois livrer des colis de x tonnes chez un gars en montagne le camion prend le colis dans ma cour et le livre dans la cour de mon client le lendemain .
de plus un camion devra mon colis chez moi pour le porter à une gare à perpète , le wagon partira le lendemainet arrivé à destination on sortira mon colis du wagon pour le remettre sur un camion pour le livrer à mon client.

Par le train ça prend combien de temps ? A l'époque du juste à temps c'est perdu d'avance .

Et je ne parle pas des grèves
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar Ferrovipat56
05 Mar 2021, 09:03

Oui, le camion pour le porte a porte, c’est sur
Mais quand on voit les colonnes de camion venant d’ Espagne et du Portugal transitant pour livrer l’Europe du Nord et l’inverse, on se dit que le ferroutage pourrait avoir de bons jours devant lui, surtout que les pl étrangers ne paient pas les taxes des pl français et récupèrent la tva. Hormis aux compagnies d’autoroutes, ils n’Apportent rien à l’economie des régions qu’ils traversent ( a part aux sociétés de dépannage et de relevage, lorsqu’un des leurs va au tas )
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar domi
05 Mar 2021, 09:07

fondunorvégien43 a écrit:le problème est que si je dois livrer des colis de x tonnes chez un gars en montagne le camion prend le colis dans ma cour et le livre dans la cour de mon client le lendemain .
de plus un camion devra mon colis chez moi pour le porter à une gare à perpète , le wagon partira le lendemainet arrivé à destination on sortira mon colis du wagon pour le remettre sur un camion pour le livrer à mon client.

Par le train ça prend combien de temps ? A l'époque du juste à temps c'est perdu d'avance .

Et je ne parle pas des grèves


Comme tout un chacun, il m’arrive de passer commande de marchandises diverses et variées par internet (à commencer par mes trains miniatures). Beaucoup de sites auxquels je passe commande donnent le choix du type de livraison (et de son tarif).

En général je ne suis pas pressé pour recevoir ces commandes. Je ne suis vraiment pas à un jour près, ni même à une semaine près le plus souvent.

Dès lors, on pourrait imaginer que les sites commerciaux proposent une livraison qui, quitte à prendre plus de temps, donne la part belle au rail, pour raisons écologiques (avec lesquelles on nous rebat les oreilles du matin au soir quand il s’agit d’interdire un sapin de Noël sur la place centrale ou le passage de la Patrouille de France lors d’un événement public, ou je ne sais quelles autres sornettes, l’imagination en ce domaine est florissante.. :siffle: ).

Je reste convaincu que ce ne serait qu’une question de volonté politique et commerciale, désolé je radote, mais on ne me l’enlèvera pas de l’esprit. :roll:

Aux États-Unis, FedEx, à moins que ce ne soit UPS, je ne me rappelle plus, a récemment signé un contrat avec les grandes compagnies ferroviaires (BNSF, Union Pacific, etc) qui va concerner des millions de tonnes x km d’expéditions de marchandises.. :roll:

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar bernard21
05 Mar 2021, 12:24

fondunorvégien43 a écrit:le problème est que si je dois livrer des colis de x tonnes chez un gars en montagne le camion prend le colis dans ma cour et le livre dans la cour de mon client le lendemain .
de plus un camion devra mon colis chez moi pour le porter à une gare à perpète , le wagon partira le lendemainet arrivé à destination on sortira mon colis du wagon pour le remettre sur un camion pour le livrer à mon client.

Par le train ça prend combien de temps ? A l'époque du juste à temps c'est perdu d'avance

Et je ne parle pas des grèves


Bonjour,

si l'on pose le problème en ces termes, la réponse est bien évidemment contenue dans la question.

Mais, quelle part du commerce général est réellement prise par les "gars en montagne"?

Et la vraie question, ici, est celle de la concurrence entre modes de transport : celle qui fait que la route soit le mode le plus prégnant, alors qu'avec un prix de revient du transport (tout compris), égal à 0,34€ par tonnes/kilomètres, elle affiche un coût près de 12 fois supérieur à celui du train, si l'on en croit, en particulier, les calculs qui sont faits sur ce lien : https://lomm.medium.com/transport-de-marchandises-mod%C3%A8les-de-co%C3%BBts-le-transport-routier-2-2-8591b375061.

Et parce que le calcul prend en compte, de façon même un peu optimiste, le côut de l'infrastructure qui n'est en fait pas supportée par la route.

Car, aucun mécanisme sérieux n'est en place, aujourd'hui, pour que les entreprises de la "route" payent pour l'emprunt qu'elles font des routes et pour les dégâts qu'elles leur font subir.

Ainsi, on peut voir que dans les calculs faits, en 2012, par le Comité National Routier (CNR), du coût du transport longue distance par ensemble routier de 40 Tonnes, la "taxe à l'essieu", censée être" destinée à financer l'entretien de la voirie", n'entre que pour une très...très faible part (de l'ordre de 1 à 2%), dans les postes de dépenses. (V. : https://www.faq-logistique.com/Couts-transport-routier.htm

Par comparaison, on pourra lire sur cet autre lienhttps://www.kelbillet.com/blog/tarifs-sncf/prix-billet-train-pourquoi-paye-autant/ que le service de la voie entre pour plus d'un tiers dans le prix du transport SNCF.

Et, si l'on compare les autres "coûts", on peut voir aussi que la part de l'amortissement et la maintenance du matériel sont plus élevés du côté de la route (50% contre 33% en raison, essentiellement de la part du carburant), et que seuls les salaires directs et indirects qui sont versés "pèsent" à peu près le même poids, si l'on n'évoque pas, bien entendu, les "facilités" liées à l'emploi assez "fréquent", semble-t'il, de conducteurs autoentrepreneurs ou en situation de travailleurs "détachés", pour ne pas évoquer d'autres...anomalies.

Tout çà pour dire que "l'époque du juste à temps" est surtout celle du "temps de l'injuste" où on se plaît à comparer deux modes de transport dont l'un ne doit sa place qu'au fait qu'il ne se plie pas aux mêmes règles que les autres, ceci dit sans même parler des questions de l'environnement, de la sécurité sur les routes etc, etc...

On peut, certes, vouloir en minimiser la portée: mais en aucun cas la nier, si l'on veut vraiment voir les choses comme elles sont.
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar domi
05 Mar 2021, 13:17

Concernant le transport routier de marchandises, dont je pense tout le monde ici s’accordera sur le fait qu’il est en effet largement financé par le contribuable dans la mesure où il ne paie pas à sa mesure l’usure des infrastructures qu’il occasionne, il y a un chiffre que sans doute très peu de gens connaissent, y compris chez les ‘‘décideurs’’ économiques, administratifs et politiques : l’usure des chaussées est sensiblement proportionnelle à la puissance 4 du poids à l’essieu. Ainsi, un seul semi-remorque use autant la chaussée que 10000 à 50000 voitures particulières, en fonction de son chargement.

On retombe une fois de plus sur les choix politiques.. :roll:

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar SAVAJOL
05 Mar 2021, 18:10

Et voilà, on a encore glissé !!! :mdr: Domi, et alors, quoi !!! Pfff !!! :mrgreen:

Je propose ce point de vue : les politiques orientent l'offre (ou orientent la demande) dans le périmètre des transports. (Même quand ils se couchent devant les gilets rouge (bonnets?)) bien marqués néolib. , avec des dégradations aussi coupables que celles des gilets jaune ... par ailleurs).

J'ai bien lu les explications historiques sur les autoroutes trouvées par Bernard (toujours un plaisir de lire tes interventions), mais sans aller plus loin que le premier exemple, celui du Puy de Dôme, je trouve qu'il est particulièrement emblématique :
d'abord des sentiers, puis un train puis une route à péage puis ... un train de nos jours. ... comme quoi cela laisse vraiment entrevoir que les poilitocs on tout loisir d'orienter la demande en fonction de l'offre ... dans les 2 sens : oui ou non pour la route. Je suis sûr qu'il y aurait encore de la demande pour monter en voiture sur le Puy de Dôme ... et pas que par les touristes de passage. :ggg: :mrgreen: ; mais pour le moment il n'y a curieusement que de la demande pour monter en train :mrgreen: :mdr: :siffle:

Ensuite, pour rester dans le massif central, j'aime bien l'exemple de l'autoroute entre Clfd et Bordeaux (débutée en 1991) qui a coûté bonbec ... vu sa faible utilisation, pas sûr qu'il y ait eu une réelle demande pour cet axe ... par contre, la RCEA parallèle (gratuite) est, elle, plus utilisée. Les politocs peuvent, suite risques et dangers sur un axe mal aménagé, interdire le transit et le renvoyer vers l'A89 ... ou le mettre sur des trains entre l’Allemagne et l' Espagne. Tout ça pour dire que l'offre et la demande peut être orientée par des décisions ...; et en France, on a orienté vers la route.
https://www.ladepeche.fr/article/2008/0 ... nvier.html

En tous cas, en 1971, ils tâtonnaient visiblement pour caractériser l'offre et la demande dans le domaine du transport ...
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q ... yCv1Uco-J6

Il y a des études qui démontreraient que plus on construit de route, plus le trafic augment au lieu de se répartir ... l'offre crée la demande ... le trafic induit.
https://www.persee.fr/doc/reco_0035-276 ... 2_5_407480

Mais la bagnole est un puissant moyen d'évasion et de liberté !
RMB Gennevilliers http://www.rmb.asso.fr
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar Ferrovipat56
06 Mar 2021, 06:48

Pour la liberté, je ne suis pas convaincu. J’y vois plutôt des contraintes, des interdictions, du danger et un piège à fric
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar fondunorvégien43
06 Mar 2021, 08:29

les " ferrovipates " seront toujours persuadés que rien ne vaut le chemin de fer .

Essayez de faire St Coutant le grand ( 17 ) Boucey ( 50 ) en train on en reparlera dans trois jours .*
Il faut vivre avec son temps , en minimisant les contraintes écologiques bien sûr .

*évitez d'emmener vos gamins , vos valises et le chien .
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar bernard21
06 Mar 2021, 08:47

SAVAJOL a écrit:Je propose ce point de vue : les politiques orientent l'offre (ou orientent la demande) dans le périmètre des transports.


Je suis assez enclin à le partager (le point de vue)...

Parce qu'il y a bel et bien eu une politique autoroutière sur laquelle se sont notamment penchés (pas dans l'ordre), l'Assemblée Nationale: https://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i1781-04.asp, le Sénat https://www.senat.fr/questions/base/1997/qSEQ97100093S.html et l'inévitable Cour des comptes https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/ReformePolitiqueAutoroutiere.pdf, chacun y allant de ses constats et de ses solutions.

Et une "politique", c'est, par définition, une action volontariste des pouvoirs publics et donc, quelque part, une "offre"...

La question reste cependant de savoir si cette offre est "gratuite" (spontanée) de leur part, ou si elle est plus ou moins liée à une "demande" antérieure des électeurs.

En d'autres termes, est-on dans une optique "d'aménagement du territoire" par le Gouvernement, comme l'a écrit le sénateur de Vendée Jacques Oudin en octobre 1991 ( "la France se doit d'être la " plaque tournante " du réseau autoroutier européen" ), ou sont-ce plutôt les élus et les électeurs " de toutes les régions de France [qui] attendent l'aménagement des nouvelles sections autoroutières avec [...] impatience", comme il l'écrit un mois plus tard?

Tout ce que je retiens pour ma part de la chose, c'est le message quasi d'amour pour l'autoroute du Ministre Jean Claude Gayssot, pourtant (ancien) cheminot, à la fin de sa réponse.(" l'autoroute, c'est la sécurité !"),

Il venait pourtant de rappeller juste avant "que la route représente 85 % du trafic des voyageurs et 75 % du trafic des marchandises"...

Avec des amis comme çà, pourrait-on penser, on n'a pas besoin d'ennemis.

Pardon, j'ai bel et bien "glissé", à mon tour.

Il faut dire que je me compte parmi ceux qui "demandaient" de l'autoroute dans le début des années 70, où il n'en fallait pas moins de 5 ou 6 heures par la route ou le train, pour aller à clermont Ferrand, depuis Dijon, le dimanche après midi, et la même chose pour en revenir le samedi matin, après être allé toute la semaine "à l'école".
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