Il est parfois fait des reproches pour leurs lourdeurs à nos administrations et grosses structures, comme, au hasard, la SNCF.
Pour mon entreprise, j'ai acheté en Grande Bretagne ces six derniers mois des bourreuses et deux grues sur rail pesant 150 tonnes chacune, et découvre un certain nombre de "blocages" dans le monde britannique.
Nous faisons rénover les grues en Grande Bretagne plutôt que dans notre usine car un mouvement maritime d'une de ces grues entre deux ports étrangers coute plus de 100 000 €.
Et encore, un transport de Grande Bretagne à Mombasa, le grand port du Kenya, coute 250 000 € pour une grue en trois colis dont le plus lourd pèse 120 tonnes.
Nous avons donc un transport par rail depuis Wigan, près de Liverpool, à Burton upon Trent, trois-cent kilomètres plus au sud, où nos grues doivent être révisées.
Voilà ce que nous dit notre fournisseur à propos de ce transport :
Nous n'avons pas encore déplacé les deux grues ; l'intention était de déplacer les deux grues ensemble, mais il y a eu un problème avec Network Rail ; quelqu'un dans leur planification de mouvement a décidé que si deux grues devaient être déplacées ensemble, elles devaient se déplacer flèches face à face. Les trois grues de Wigan sont toutes orientées dans le même sens. Faire tourner une grue implique un trajet jusqu'à Preston et une planification supplémentaire. Nous ne trouvons aucun raisonnement pour cela et pensons que cela ne s'applique qu'aux grues Kirow, mais Network Rail est l'une de ces organisations britanniques très "disjointes" où les départements ne se parlent pas, c'est pourquoi pour des raisons de vitesse, la première grue a dû être déplacée seule.Voilà : Il n'y a donc pas qu'en France qu'on a des lourdeurs, c'est universel chez tous les mastodondes, et cela a mené à l'explosion en vol de l'Union Soviétique, excusez du peu.
Le symptôme annonciateur est clair : il faut se poser des questions quand il y a trois cadres à 3000 € pour contrôler cinq travailleurs à 1500 €.
Bon, en URSS, comme en Russie aujourd'hui, remplacer le mot "cadres" par le mot "agents des Services"(FSB/KGB, oui).
Exemple : autrefois bien des administrations et grosses entreprises faisaient elles-même leur travail.
Aujourd'hui les mêmes ne font plus, elles contrôlent les sous-traitants qui font, et donc perdent leur savoir faire et se muent en autorités de contrôle. Pour justifier leur mue, elles étendent leurs réglementations, et donc leurs activités de contrôle.
Et on se trouve ainsi avec la ligne rive gauche du Rhône, ligne plus que centenaire parcourue tous les jours par des dizaines de trains-marchandises et par les trains de voyageurs déroutés de la rive droite en cas de travaux.
Aujourd'hui, il est prévu de la réactiver au trafic voyageurs normal : l'EPSF impose trois ans d'études pour l'agrément : " Normal, c'est la loi", ai-je lu quelque part.
Ah bon, les trains-voyageurs qui circulent aujourd'hui sur cette ligne, ce n'est pas pareil : eh bien non, c'est pas pareil, il faut refaire un contrôle. Qui dure trois ans et coute combien à la collectivité, avec quelle amélioration du service ?
Ils ne doivent pas rigoler tous les jours, les collègues de la SNCF.
Qui, comment, de temps en temps pose la question de la remise en cause des pratiques avant que il nous arrive ce qui est arrivé à l'Union Soviétique ?
Récemment, une association a du taper sur les doigts de notre autorité de contrôle, le STRMTG, qui au titre de la sacro-sainte sécurité avait demandé copie du certificat d'agrément d'un soudeur suite à des travaux sur une chaudière, une mission de contrôle du domaine du Service des Mines, la DREAL aujourd'hui, depuis plus d'un siècle.
Le STRMTG a reçu une réponse écrite négative, avec copie à la DREAL.
Elle a aimé, la DREAL.
Et il en aurait fait quoi, le STRMTG, de ce certificat ? Il ne conserve pas les dossiers de chaudières, que je sache.
Il faut rester vigilant, la pieuvre avance.
On rigole, mais Kafka n'est pas loin.
Et il parait qu'il y a des choses qu'on ne doit pas dire. Ah bon ?
Au contraire, de la transparence : certains réfléchiront peut-être avant de faire des demandes inutiles, voire illégales.
Aller, c'est universel, les British, comme les Russes, sont dans les mêmes travers, donc.
Comme ce message est sérieux, j'y ajoute la courbe de fréquentation du TdM depuis les origines : merci à Gisèle Rocher, qui, ancienne présidente du CFTS, avait conservé les chiffres depuis les origines.
Fréquentation du TdM par les différents exploitants
En 2009, la rechute s'explique par une exploitation intégralement diesel, la Schneider étant en reconstruction.
Et en 2020, l'effet Covid...
Vive le Chemin de Fer
Panama