par Pierre bis
10 Jan 2013, 10:26
Tiens, on change de sujet d’engueulade ? Sauf que là j’ai beaucoup moins de chance de me friter avec l’ami rapide.
A priori, le mariage, fut-il pour tous, je m’en fiche. Je me suis marié très rapidement avec mon actuelle femme peu de temps (1 an, c’est peu pour moi) après l’avoir connue parce que cela permettait rapidement d’avoir pour elle une carte de séjour, puis la nationalité française. A la mairie, il y avait deux témoins (dont ma sœur), mes parent et deux amis. J’ai fais par contre une grande fête 6 mois plus tard. Et dix ans plus tard je suis toujours marié et très heureux de l’être.
Le mariage, pour moi, c’est avant tout ça : une formalité administrative (engageante tout de même je le reconnais) permettant de faire reconnaître à la société une vie commune, avec tout ce que cela implique notamment en cas de disparition d’un des deux. Dans cet esprit, pour moi, le PACS ne sert à rien et devrait être fusionné avec le mariage. Le PACS est un OVNI juridique apparu parce qu’à la fin des années 90 la société n’était pas prête à entendre parler de mariage pour les homosexuels. On pensait qu’elle était maintenant prête mais visiblement pas.
Maintenant l’actuel débat a beaucoup dérapé, l’église catholique y ayant vu, à tort où à raison, une occasion de marquer son territoire et faire savoir qu’elle existait toujours et qu’elle vouait toujours les homosexuels pratiquants au flammes de l’enfer. Les mahométans, trop content de pouvoir refiler l’étendard de l’obscurantisme à d’autres sur ce coup là, n’en pensent pas moins mais restent en retrait. Comme la plupart des français et européens « de souche », je suis imbibé de pensée chrétienne. Mais si la parole de l’évangile contient des choses philosophiquement et moralement intéressantes (au moins) j’ai beaucoup plus de réticences vis-à-vis de l’institution « église catholique ». Disons que c’est un peu comme les tigres et les panthères : je les aime bien mais préfère qu’il y ait de solides barreaux entre eux et moi, et si possibile que ce soit eux dans la cage et moi libre de vaquer à mes occupations.
Donc insensiblement, et derrière divers prétextes, le débat redevient « pour ou contre l’homosexualité », voire «pour ou contre la laïcité » ou « pour ou contre la libre pensée ». Là ça me pose un problème.
Quant aux enfants et à la PMA, ce ne sont pas des « non sujets » mais ils ne sont pas entièrement liés au projet de loi actuel. Les enfants élevés par des homos mâles ou surtout femelles existent, tout come la PMA « de confort ». Au risque de paraître réac, je pense que rien ne vaut pour un enfant la possibilité de grandir entre un homme et une femme qui s’entendent bien et se consacrent à lui apporter la sécurité affective dont ont besoin tous les être vivants évolués (enfants, mais aussi chiens et chats par exemple). Malheureusement ce cas de figure est devenu rare dans notre société, et la règle est plutôt celle des familles décomposées, recomposes et éclatées, à l’image de celles de nos deux derniers présidents de la républiques, tout à fait en phase sur ce plan, Giscard, Mitterrand et Chirac se contentant de cocufier leurs femmes. Alors dans ce contexte, les familles homoparentales et les enfants issus de PMA ne sont que des nouveaux cas « hors norme » s’il en reste une, de norme. Et, à tout prendre, il vaut sans doute mieux naître d’une PMA désirée dans un couple de lesbiennes qu’être le 8e enfant de la quatrième femme d’une tribu s’entassant dans un F3 d’une barre à la Clichy sous Bois ou La Courneuve.
Une brute qui tourne en rond ne va pas plus loin que deux intellectuels assis (Michel Audiard revisité)