Et voici la traduction du deuxième poste. Au moins, ça m'aura servi à me décider à commencer à traduire ce journal.
Leaving Titicaca
Sunday, July 25, 2004 11:50 PM
On a eu un petit problème sur l’île Amantani. En rentrant la nuit tombée depuis le sommet de l’île d’où on avait observe le soleil couchant, On s’est trompé de piste pour retourner au village où on séjournait chez Séraphina, notre hôte sur place. (Piste de gauche au lieu de piste de droite à une fourche.) On est donc arrivé en pleine nuit dans un autre village où on nous a expliqué qu’on était sur le côté opposé de l’île. Bon, Amantani, ce n’est pas l’Australie, mais sans route bien définie au sol et au clair de lune (heureusement !) contourner la moitié de l’île nous prit au moins deux heures, sans rencontrer personne en chemin pour se rencarder. A un moment donné, on s’était presque résigné à devoir passer la nuit dehors et attendre le jour. Il y avait par ci-par là des maisons quechuas en torchis qui se confondaient dans l’obscurité avec le reste du décor et à force d’appeler « alguien aqua ? « au passage, on a fini par repérer une maison avec une lueur à l’intérieur (bougie – pas d’électricité sur l’île !) et qu’un mec du crû nous proposa de nous guider jusqu’à notre village pour une « propina » bien sûr, alors que toute la famille surgit derrière, la mama y todos los ninos, nous jaspinant en quechua, puis finalement en espagnol. R. et moi n’étions pas en mesure d’apprécier à sa juste valeur la randonnée au clair de lune derrière ce type silencieux comme une pierre. Je n’avais pas 100 pour cent confiance. Il avait un gros avantage sur nous, il connaissait le terrain, et il pouvait très bien nous conduire dans un piège. R. avait 200 dollars en liquide dans son sac à dos.. et je ne pouvais pas voir ce qu’il transportait sous son poncho. Mais finalement, tout s’est bien passé, il nous a ramenés au village où nous retrouvâmes nos compagnons de séjour. Et bien sûr, je lui donnais sa propina ! Pour bien apprécier l’ambiance, il faut que vous vous imaginiez d’abord une nuit très noire et ensuite la lune qui se lève sur le paysage …. Lunaire, sous un ciel étoilé presque comme sur la lune justement, sans aucune autre source de lumière que celle d’une petite lampe de poche. De retour chez Séraphina, bonne soupe bien chaude de legumes super- bio et quelque chose de (très) fort à boire, et fiesta toda la noche à danser en costume avec les locaux. 5Ce qu’il ne faut pas faire comme connerie quand on est touristes !)
Le lac Titicaca m’est décidément toujours source d’aventure. Lors d’une visite précédente, déjà, avec F., sur l’île de Taquilé cette fois-là, une tempête s’était levée dans la soirée sur le lac, et nous avions dû y passer la nuit entassés dans la maison commune jusqu’à l’aube, là encore sous le ciel le plus étoilé du monde. (Et le ciel de l’hémisphère sud fait face au centre de la galaxie,… )
Le vent commençait déjà à souffler très fort à l'aller cette année-là ...
On est aussi allé sur l’île Taquilé justement, le lendemain… Si, lors de ma première visite, il n’y avait que cette salle commune qui servait aussi de resto, maintenant, (en 2004) c’était cinq ou six restaurants, et même un petit hôtel. Un Sheraton et un « food court » la prochaine fois ? Heureusement, pas encore de routes ! Que des sentiers pédestres sur toutes ces îles ; et attention aux chevilles !
Ces coins sont encore fascinants, envoûtants. Complètement hors du temps. C’est un peu comme se retrouver soudain transporté dans un village des cévennes au 10ème siècle. Surtout ne pas trop regarder la « cuisine » de la maison d’accueil non plus … d’étranges petits rongeurs qui ressemblent à un croisement entre des cocon d’inde et des rats courent un peu partout. … mais mignons quand-même !. Et les gens … ils ne doivent se laver vraiment que quelques fois par an, quand il fait chaud, en prenant des douches avec des baquets remplis d’eau de pluie. (C’est ce qu’on nous a expliqué). Quant aux couvertures en alpaca du lit, qui nous ont tenu chaud par deux ou trios nuits froides à 4000 m d’altitude, vous savez …. L’alpaca, ça ne se lave pas, hein ! Mais hein, après tout … ces gens ont une santé de fer et n’ont pas besoins de trois pharmacies par block. S’ils bouffaient chez macdo ou des dîners TV décongelés au micro-onde, peut-être qu’ils en auraient besoin, eux aussi ! OK, ils paraissent vieux très jeunes, desséchés, fripés, mais ils sont solides et agiles. Sur les sentiers, même mes jambes d’ex-marathoneur ne tiennent pas leur cadence.
De retour à l’hôtel à Puno, on quand-même apprécié la douche (presque) chaude. A côté de l’île, le confort ici, si basique qu’il soit, nous parait high-tech.