Le terrorisme en action

On y retrouve les amis, on y parle de tout et de rien. Rien n'y est hors-sujet mais le respect et la politesse y sont obligatoires.

Le terrorisme en action

Messagepar Rockandrail
15 Jan 2009, 12:19

...

La grève à tout-va est la stratégie politique de SUD qui, depuis plusieurs semaines, ne recule devant rien. Le syndicat a obtenu 15 % des voix lors des élections professionnelles de 2006 de la SNCF. Il compte faire mieux le 23 mars lors du prochain scrutin et espère bien talonner voire faire tomber des bastions de la CGT. Déjà très puissant à Paris Saint-Lazare ou à Metz-Nancy, SUD-rail se verrait bien jouer les trublions arnacho-syndicalistes un peu partout en France. La loi sur la représentativité syndicale votée en août lui donne en tout cas des raisons d'y croire. Celle-ci dispose que chaque liste doit rassembler au moins 10 % des voix aux élections professionnelles dans les entreprises pour pouvoir y voter un accord. Du coup, lors des élections de mars à la SNCF, les cheminots pourraient décider de voter utile, donc de porter leurs voix vers les syndicats qui pèsent déjà lourd comme la CGT et SUD-rail, bien sûr.

La direction de la SNCF surveille comme le lait sur le feu l'évolution des clivages électoraux chez ses cheminots. Elle craint un renforcement de SUD-rail face à la CGT-cheminots de Didier Le Reste. «La situation est tenable avec une CGT à 40 % et SUD à 15 %, comme c'est actuellement le cas au niveau national, explique un cadre de la SNCF. Mais dans les établissement où SUD fait jeu égal avec la CGT à 25 ou 30 %, ça peut vite être ingérable.» Si, bon an mal an, la direction arrive à trouver un modus vivendi avec Didier Le Reste, c'est une tout autre histoire avec Christian Mahieux, que ses détracteurs décrivent comme un «gauchiste» et un «dangereux activiste». Autant dire que Guillaume Pepy croise les doigts pour que les élections de mars ne soient pas favorables à SUD-rail. Si Christian Mahieux devait faire le plein des suffrages cheminots, la SNCF en deviendrait ingouvernable alors qu'elle entre dans une période délicate : celle de l'ouverture du transport de voyageurs à la concurrence.


Un discours quasiment consumériste

Autant qu'un renforcement de SUD-rail au niveau national, la direction de la SNCF craint que sa bête noire multiplie de bons scores locaux. Là où le syndicat serait en tête, ce serait autant de foyers pour des grèves locales très dures comme celles de Saint-Lazare à Paris. Tous les moyens sont bons pour parler plus fort que la CGT et tenir des grèves plus longues que les siennes. «SUD n'est plus uniquement le syndicat révolutionnaire que l'on a décrit pendant des années, explique un cadre de la SNCF. Il est dans une logique électoraliste et maintient l'illusion qu'il est le seul à répondre aux attentes individuelles des cheminots. L'idéologie est bien loin.»

SUD-rail tient un double discours. Un discours politique : la rhétorique de la lutte des classes lui sert à se présenter comme le seul rempart solide face au libéralisme et à la direction de la SNCF ; et un discours plus syndical, quasiment consumériste en fait : le syndicat est là pour défendre les intérêts de chacun. «Il y a peu de militants de Lutte ouvrière chez SUD mais en revanche beaucoup de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), analyse un spécialiste du sujet. On explique cela par le fait que SUD-rail est né dans les strates anticommunistes, soit trotskistes, soit antistaliniennes.»

Pour grossir les rangs de SUD-rail, ses militants font du porte-à-porte à la SNCF pour débaucher les adhérents déçus qui ne se sentent pas bien défendus par les autres syndicats. À Noël, alors qu'un préavis de grève déposé par FO avait été jugé abusif par la direction de la gare du Nord, à Paris, les militants de SUD-rail sont entrés en scène et ont distribué un tract explicite : «Tu as été lésé lors de la dernière grève ? Tu refuses d'être le dindon de la farce ? Fais-toi connaître auprès des délégués SUD-rail.» De même, le syndicat de Christian Mahieux fournit aux cheminots un formulaire prérempli qu'ils n'ont qu'à retourner à la direction lorsque celle-ci leur demande des explications.


Rendre la vie impossible à 400 000 personnes

À la différence des autres organisations, qui disent défendre les intérêts de «tous les cheminots», SUD-rail ne fait de l'œil qu'à ceux qui ont une grande capacité de nuisance : les agents de conduite, les aiguilleurs et les contrôleurs, trois catégories au sein desquelles il a fini par être très bien représenté. Une fois assuré de leur soutien, SUD-rail lance des grèves sous n'importe quel prétexte. Les agents de conduite de Saint-Lazare veulent continuer à dormir dans le foyer de la gare et refusent de se rendre à la gare du Nord voisine pour y passer la nuit ? Grève ! La grille horaire d'hiver et les nouveaux rythmes de travail ne conviennent pas aux agents SNCF ? Grève ! Les agents d'aiguillage sont fatigués de la surcharge de travail que leur donne la grève de leurs collègues conducteurs ? Grève ! Les grèves s'enchaînent et se transforment en mouvement fourre-tout où chacun y va de sa petite revendication. Le principal, pour SUD-rail, est de semer la zizanie, de faire plaisir à tout le monde et de déstabiliser la direction de l'entreprise sans jamais se soucier du sort des voyageurs en rade. À Saint-Lazare, pendant un mois, SUD-rail s'est aussi ingénié à rendre la vie impossible à 400 000 personnes chaque jour.


«Béton sur les questions juridiques»

Chaque année, SUD-rail a traditionnellement recours à la «grève de Noël». Grâce à cette spécialité maison, les agents d'astreinte peuvent passer Noël au chaud en famille tout en étant couverts par un préavis de grève. «Ces mouvements de confort sont suivis par le noyau, souvent plus des militants SUD-rail que de simples sympathisants», explique un cadre de la SNCF. De telles grèves sont également organisées le week-end le reste de l'année. À tour de rôle, les conducteurs d'astreinte le samedi et le dimanche restent chez eux. Selon nos informations, ce mouvement a déjà duré dix week-ends d'affilée à la gare du Nord à Paris. C'est confortable pour le gréviste, qui reste chez lui et ne perd pas grand-chose sur sa fiche de paye. En revanche, c'est très pénalisant pour l'entreprise.

SUD-rail a remis récemment au goût du jour la grève de 59 minutes… mais en la radicalisant. Traditionnellement, les cheminots ont recours à ce subterfuge pour bloquer l'entreprise à moindre frais. Au moment de leur prise de service, ils se déclarent grévistes pour une heure moins une minute. Ils assurent ensuite leur journée normalement. Un conducteur qui ne prend pas son service à l'heure contraint la SNCF à annuler son train et les correspondances ne sont pas assurées. À l'échelle de l'entreprise, la multiplication de ces grèves de 59 minutes désorganise tout.

En décembre, SUD-rail a raffiné le supplice avec la «grève de 59 minutes tournante» : elle reprend le principe de la grève de 59 minutes mais l'ancre dans la durée. Le 14 décembre à Saint-Lazare, deux préavis avaient été déposés simultanément : l'un pour une grève illimitée de 24 heures, l'autre pour un mouvement de 59 minutes. Ce dispositif a permis aux cheminots d'alterner journée de travail, une grève de 24 heures et une grève de 59 minutes. Avec ce système, 40 % des cheminots ne travaillent pas mais ce ne sont jamais les mêmes au même moment. C'est efficace et cela peut durer indéfiniment. Cette nouvelle forme de grève vient d'une faille de la loi sur le service minimum que SUD-rail a su exploiter. «Ce syndicat est béton sur toutes les questions juridiques, explique un porte-parole d'organisation concurrente. Régulièrement, ils n'hésitent pas à attaquer juridiquement la SNCF.»


Une faille dans la loi

La loi sur le service garanti dans les transports oblige en effet tous les grévistes à se déclarer 48 heures avant le lancement du conflit. Ainsi la SNCF peut organiser ses plans de transport en cas de mouvement social et mieux communiquer les horaires de trains aux voyageurs. Mais le service minimum n'empêche pas un salarié de rejoindre un mouvement en cours de route ou de rejoindre une grève à laquelle il aurait cessé de participer. D'où la possibilité de travailler le lundi, faire grève cinquante-neuf minutes le mardi et grève toute la journée du mercredi.

Autre faille de la loi : chaque cheminot doit déclarer son intention de faire grève mais rien ne l'empêche de changer d'avis. Un principe que SUD-rail a vite su exploiter : ses militants se déclarent grévistes avant de finalement se raviser et venir travailler. Résultats : ils ne perdent pas un centime de salaire mais ils ne sont pas prévus dans les plans de transport de la journée quand ils se présentent à leur établissement. Les intégrer complique autant les choses que s'ils avaient fait grève. Autant dire que lorsque SUD-rail utilise toutes ces astuces en même temps, la SNCF n'est pas loin de dérailler.

Sources: presse quotidienne en ligne
Observateur désabusé
Prince Héréditaire du Bruxelbourg et Saroulmapoul délocalisé

La Principauté s'oppose fermement à l'annexion du Koikilenkoutt. Vive le Koikilenkoutt libre
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Re: Le terrorisme en action

Messagepar domi
15 Jan 2009, 12:37

Eh oui.... :( EWS et Veolia peuvent se frotter les mains. :x

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Re: Le terrorisme en action

Messagepar POMidi
15 Jan 2009, 12:46

Le pire c'est que c'est exactement cela. Il suffit d'ailleurs de se référer à l'interview d'un délégué CGT de St. Lazare au 20 h de France 2 hier soir: il n'y a avait pas d'ambiguïté sur les sens de son intervention.

Le problème c'est que dans notre pays il y a une frange irréductible de 10 à 25 % d'idéalistes, de grincheux, d'emm.. professionnels, ... , que l'on retrouvent partout. Sud dans les entreprises, Besancenot en politique, savent organiser ces gens là, la preuve par le résultat !

Il y a qu'en même quelque chose d'extravagant: c'est que les grèves de 59 mn soit légalement possibles et que l'état et la SNCF se fassent ainsi couillonner depuis des années.

Pourtant tout ce dont rêve Sarko et ses sbires c'est profiter de cela pour découper en tranche la SNCF en gardant les beaux morceaux pour ses copains financiers. Exactement d'ailleurs comme ce qui est en train de se passer pour les labos où les pharmacies (dans un premier temps). Pour juger des résultats de cette politique voir ce que cela donne dans les hôpitaux Anglais, gérés depouis ce bon monsieur Blair par des PPP (Partenariat Public Privé): une histoire de dupe que le contribuable paiera ... mais dans 30 à 50 ans. :mdr:
Donc, bien qu'ils en soient (j'espère !) totalement inconscients, les irresponsables de Sud sont en train de préparer, gracieusement, le démantèlement de l'entreprise. Merci qui ?

Salutations amicales à tous.

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Re: Le terrorisme en action

Messagepar Mtb
15 Jan 2009, 13:08

Objectivement, toute acceptation ou refus du système actuel mis à part, ça ne devait pas arriver l'émergence d'un tel syndicat, pointu juridiquement contre les failles politico-écomiques qui sont de mises actuellement sur le réseau national?
Le démantellement de la sncf, tel qu'il est pratiqué , ne peut que renforcer l'inquiètude des cheminots et logiquement avec un tel syndicat, qui agit,( à bon ou mauvais escient, là n'est pas mon propos) les adhésions ne pourront que croitrent...ce que met bien en exergue le responsable CGT...
Les grands syndicats "de gauche" ont démissionnés depuis une bonne décénnie aidés en cela par les partis politiques dont ils sont issus. la naissance d'un parti comme LCR, issu de la base salariale était inévitable.
Faire du service public, c'est bien quand on en donne les moyens aux acteurs concernés.
Au nom de la rentabilité,c'est la base qui paye...la politique TGV de la France au détriment des lignes intérieures, à une limite psychologique qui à mon sens vient d'être franchie. les cheminots voient leur outil de travail partir en lambeaux, indépendement des acquis sociaux obtenus de haute lutte par leur ainés...un syndicat qui bouge se présente à eux... cela me rapelle les cartes CGT déchirées au veld'hiv à paris...
Plus la base sera mécontente, plus il y aura d'adhésions... ce qu'à bien compris Sud rail qui agit et qui ne fait pas que de "causer dans le micro". là est sa force..
l'expérience est une lanterne qui n'éclaire que le chemin parcouru...ben j'suis pas pressé d'arriver...
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Re: Le terrorisme en action

Messagepar POMidi
15 Jan 2009, 13:22

Salut Mtb,

Je suis le premier à dire que l'état actionnaire a laissé dépérir et que la politique de la SNCF n'est pas ce qu'elle devrait être. La preuve, dans notre région, il faut le plan rail Midi-Pyrénées pour sauver inextrémis des lignes qui sinon auraient fermées dans les 5 ans à venir, .... comme dans l'Auvergne voisine.

Ce n'est pas une raison qui justifie a mes yeux les comportements extrémistes et irresponsables tels qu'a si bien su les catalyser Sud Rail. Le seul résultat de cela, sera que la SNCF sera dépecée en morceaux: VEOLIA et consorts se gaveront et l'unité du réseau ne sera plus. Le pire c'est que c'est l'opinion publique qui le demandera tellement les gens n'en pourront plus. Meci à Sud rail de détruire l'entreprise de l'intérieur.

Ce dont nos amis Parisiens ne se rendent pas compte c'est qu'il n'y a pas que des grandes grèves qui paralysent l'IDF. Il y a des grèves locales qui perturbent quotidiennement les TER dans les régions: une semaine c'est la Franche-conté, après la basse Normandie, etc. Chez nous en Midi-Pyrénées nous sommes particulièrement bien servis. :mur:
Si vous lisez les brèves d'espacetrain vous vous apercevez qu'il y a pratiquement toujours au moins une région où il y a un problème. Or je rappelle que les TER cela sert principalement à aller bosser. Dans une période où pour d'évidente raisons il est urgent de reporter les transport sur le train c'est particulièrement mal venu.

Salutations amicales.

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Re: Le terrorisme en action

Messagepar domi
15 Jan 2009, 13:39

C'est bien ce que j'évoquais dans un post précédent, sous un ton un peu ironique et de dérision:

domi a écrit:

joseph a écrit:t'es sûr de ne pas en avoir oublié quelques'unes??? ça ma parait peu!


Bah, Rock ne parlait sans doute que des grèves nationales. Les grèvounettes locales, on n'en parle même pas, c'est le tout venant. :diable:


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Re: Le terrorisme en action

Messagepar domi
15 Jan 2009, 13:47

Mtb a écrit:Les grands syndicats "de gauche" ont démissionnés depuis une bonne décénnie aidés en cela par les partis politiques dont ils sont issus.


Peut-être justement parce que les syndicats politisés sont perçus comme une hérésie par les salariés apolitiques ou d'un bord différent de celui défendu par ces mêmes syndicats.... Juste une idée en passant. En Allemagne 80% des salariés sont syndiqués, les syndicats sont puissants et respectés par tous, et autant que je sache ils ne pèsent pour ou contre aucune idéologie politique.

A quand une situation analogue en France? On peut toujours rêver.....

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Re: Le terrorisme en action

Messagepar POMidi
15 Jan 2009, 13:56

Merci Domi.

Et dont acte pour les "grévounettes" qu'effectivement l'on oubli un peu vite. Sauf quand ton fils qui vient de trouver du boulot t'appelle de bon matin en te disant "Papa je suis coincé à la gare, il y a tes copains qui sont encore en grève !"

Qu'est-ce qu'il fait le papa: il sort sa bagnole, récupère le fiston à la gare et fonce au métro à Balma ( au nord de Toulouse, extrémité du métro pour ceux qui ne sont pas du coin): environ 100 km AR. Au vu de la saturation sur l'A68 ce jour là, l'on était pas les seuls.

Salutations amicales.

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Re: Le terrorisme en action

Messagepar Mtb
15 Jan 2009, 14:13

complètement d'accord avec toi. je ne cautionne pas les actions de sud rail , qu'on m'entende bien ;)
j'analysais seulement les causes de l'inévitable montée en puissance d'un tel syndicat.

"
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Re: Le terrorisme en action

Messagepar Le Basque
15 Jan 2009, 14:14

Assez bavassé assez disserté !

Des actes :


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