Le train, pourquoi ?

On y retrouve les amis, on y parle de tout et de rien. Rien n'y est hors-sujet mais le respect et la politesse y sont obligatoires.

Le train, pourquoi ?

Messagepar Rapide 424
06 Juin 2012, 23:06

On dit souvent que le "modéliste" ferroviaire cherche à recréer un souvenir d'un monde disparu ... depuis son enfance. Et pour la grande majorité des réseaux dignes de ce nom que je vois, c'est "l'époque III". Années 50-60 donc ...

Pour ce qui est de la recherche du « temps de l’enfance » je pense que c’est plus précisément la recherche d’un temps de la grande période du cinéma noir et blanc, des tractions, des romans policiers fameux (Siménon …) et d’un décor morose et gris, mais très humain, où chacun savait où il appartenait, rassurant, qui a disparu. Cela tombe pile-poil avec l’enfance des 50-60 ans, donc la grande majorité des amateurs de trains, mais c’est tout.... Ce ne sera jamais "toutes" les enfances. Car c’était quand-même une période un peu spéciale. Tous les « beaux » réseaux que je vois, c’est ça : la petite rue pavée tortueuse, le « café de la gare » aux vitres crasseuses parmi les entrepôts –signe d’un temps où l’activité locale n’était pas délocalisée ! Je ne pense pas, mais pas du tout alors, que cela se reproduira pour les générations qui auront suivi …. A part toujours bien sûr quelques notables exceptions ! Pas seulement à cause des trains devenus inintéressants par leur homogénéité, mais aussi à cause de « temps d’enfance » parmi un monde charnière et sans certitudes qui est plutôt inquiétant que rassurant. Même mon fils qui à la mi-trentaine, et qui ne s’intéresse pas particulièrement au train, (lui, c’est plutôt les bouquins) aime voir ma vitrine pour l’ambiance « années 50 » qu’il recherche dans le roman, dans le film, etc. Lui aussi aime les rues pavées et tortueuse de la vieille France, et ses bistrot crados, bien plus que les cages d’acier et de verre de la banlieue « riche » de l’ouest de Paris qui a pourtant été le décor de SON enfance.

Bref, je pense perso que les quarantenaires, enfants de l’époque IV, représentent la dernière génération de « modélistes ferroviaires » assez conséquente pour justifier l’existence d’une production industrielle. Après, ce ne seront plus que quelques cas particuliers. Il doit bien y avoir quelque part des amateurs de voitures à chevaux miniature … en constructions intégrale bien sûr ! Mais bien sûr, je suis d'un naturel pessimiste sur ce que va devenir le monde humain en général ... :)

Et vous, Quand pensez-vous (j'espère un peu tout le temps ! :))? Pensez-vous que le modélisme ferroviaire a un avenir au delà des enfants de l'époque IV, c-à-d du temps d'avant la grande homogénéisation du rail et de l'espace urbain ?

Ce sujet juste pour divaguer un peu ....
Modifié en dernier par Rapide 424 le 06 Juin 2012, 23:33, modifié 1 fois.
Rapide 424
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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar gib
06 Juin 2012, 23:29

Tout dépendra des progrès, non ? Si le train évolue à la vitesse grand V, les jeunes d'aujourd'hui rechercheront peut être le train actuel pour leurs réseaux dans 50 ans ...

Et il y aura des tgv jouef dans les vitrines :vieux:
Il est dit parfois que toutes les guerres ne sont que des guerres de religion. Alors dites-moi le nom de ce Dieu qui les autorise à tuer l'amour (Apologue d'Alegranza)
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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar POMidi
07 Juin 2012, 00:07

Michel tu pose des questions existentielles !

L'on peut résumer la cause de ce grand désordre par de "l'Etat au PO":

Quand j'étais gamin j'aimais les trains probablement à cause de la puissante impressionnante de ces monstres d'acier, du caractères vivant de la vapeur, de la puissance et de la force des rapides de Bretagne déboulant dans un fracas d'enfer derrière une machine aux lignes elliptiques et s’engouffrant sous la passerelle de la mare Savin. Il y avait aussi les promenades initiatiques avec la Nounou, veuve de cheminot, qui nous emmenait voir les moulins et les ballons de la météo, ce qui imposait de traverser la ligne Paris-Le Mans, entre dépôt et triage, au niveau du passage à niveau, dont les longues périodes de fermeture, provoquaient déjà des embouteillages: belles occasion d'admirer le jeux de bielles des 141 R, 140 C et autres 141 C.

C'était aussi l'ambiance des départs, la cohue à Austerlitz, ce train immense, avec la voiture restaurant bleue au milieu qu'il fallait remonter en fendant la foule. C'était le rituel de l'installation dans le compartiment avec l'accrochage du hamac dans lequel l'on installait le petit frère. C'était le voyage dans le couloir, perché sur le rebord du protège radiateurs qui courait tout du long du couloir, le nez collé à la vitre. Au retour, en soirée lors de la traversée de la Sologne, c'était la course avec les voitures sur la RN 20 sur laquelle seules quelques DS arrivaient à ne pas se faire distancer. C'était le rituel de la correspondance avec "l'autorail rouge" à Limoges qui sentait le gaz-oil et prenait son temps en s'arrêtant à toutes les barrières comme l'on disait à l'époque, alors que la "remontée" s'effectuait avec le luxueux autorail vert (le BM) qui donnait à Limoges la correspondance au grand rapide venant de Toulouse, Limoges où l'on retrouvait le train électrique, symbole, déjà à mes yeux, de modernité.

A la maison le train électrique c'était à la fois l'un des jeux préféré et une galère permanente tant ces trains démontables fonctionnaient mal. En sus les matériels Hornby-Acho étaient assez fragiles sur le plan mécanique et Baby-Train prenait son temps pour les réparations. Le système d'attelage était pourri et cela dételait tout le temps. A l'époque les petits garçons avaient des petites voitures, un train électrique, du Mecanno, des billes et un vélo. Plus tard viendrons les 1ers Lego puis enfin un circuit fixe sur une planche. C'est aussi comme cela que l'on apprenait à bricoler, à comprendre l'électricité, la logique d'un câblage, ...

Il y eu aussi un certain jour de l'été 69, ou faisant étape par Limoges mon oncle connaissant mon goût pour la chose ferroviaire nous emmena en gare aux alentours de 21 h, heure à laquelle se succédaient les 2 capitoles de sens contraire: quel beau train, quelle ligne ces 9200 rouges !

Rêve des années 60, le pavillon tant convoité arrivera un peu tard. Cela permettra quand même une 1ère expérience de réseau avec de la voie courbable et des rayons de courbures dignes de ce nom. C'est à cette occasion que m'a conviction sera définitive: ce qui déraille sur des voies aux rayons jouet passe sur du R = 600 mm. Plus jamais de courbe inférieures au petit rayon Peco.

Comme pour beaucoup d'entre nous les études et la course aux jupons écarterons le train pendant quelques années.
Enfin pas tout à fait car nos 2 voyages en Scandinavie se feront par le train grâce à InterRail. Le départ de la gare du Nord par le Nord-Express au crochet d'une 18 pour un périple qui nous mènera jusqu'à Rovaniemi, cela reste un souvenir. Celui aussi du décollage de la gare de Finse, avec la tente et 6 jours de bouffe sur le dos suivi d' une journée de marche sur glaciers et névés, laisse aussi un souvenir éreintant mais unique, lui aussi très lié au train.

Quand même quand je repense que "just Maried" je ne chercherai même pas à photographier les 2D2 et Z 4100 qui passaient sous les fenêtres de mon 1er appartement Toulousain. Ceci dit en cette lointaine époque je n'avais toujours pas d'appareil photo: l'achat du 1er Minolta allait encore attendre un peu et la pellicule coutait cher.

Voilà ce qui fait, ou, peut faire, un amateur de trains.

Je partage ton analyse: il est peu probable que les enfants de l'époque V ou de l'époque VI puissent connaitre ce type d'initiation émotionnelle.

Salutations amicales.

Pierre
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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar Pierre bis
07 Juin 2012, 08:53

Puisque tu as repris ici la conversations que nous avions commencé hors forum, je vais reprendre avec quelques aménagements ce que je t’avais répondu hors forum, comme cela tout le monde en profitera (si ça intéresse tout le monde).

Concernant la nostalgie, je t’écrivais que le seul point commun à la majorité des amateurs de petits trains me paraît être une recherche pathétique d’un espace ou le temps reste à jamais celui de l’enfance. Il y a des exceptions, surtout parmi certains fans d’électronique et d’automatismes pour qui le train n’est qu’un prétexte à leur cogitations techniques, mais elles sont rares. Il y a aussi les gens comme Starluc qui préfère remonter avant sa naissance et rechercher un monde qu’il n’a pas connu. Mais la grande masse cherche prioritairement les trains de son enfance ou de sa jeunesse.

Je ne suis pas totalement convaincu par l’argumentaire sur le charme de la France de Simenon et des années 50, même si j’admire des réseau comme Soumagnac qui sont bien dans cette veine. Je donne pourtant aussi dans la même nostalgie temporelle, mais un peu décalée par notre différence d’âge, pas énorme mais suffisante pour introduire ce décalage. En fait nous n’avons pas été enfant dans la même époque : pour toi c’était « jour de fête » et « les vacances de Mr Hulot » ; pour moi c’était déjà « Play Time ». Objectivement mon enfance, de 1965 à 1973 (après c’est l’adolescence), se déroule dans une véritable période charnière, alors que cohabitaient le monde finissant et celui à venir. Contrairement à ma sœur née en 1966, je me souviens des locomotives à vapeur (celles de Vincennes avant 1969) et des bus à plate-forme (même endroit). Cette fin des années 60 est la période de tous les changements, symbolisée pour toujours par mai 68 mais pour moi plus concrètement par Juillet 67, quand mes parents ont déménagé de la grisaille de Vincennes vers un logement "moderne" dans un Jouy en Josas encore très bucolique où ils allaient acheter des œufs dans une ferme proche. Cette cohabitation entre « ancien » et « nouveau » engendrait une diversité passionnante à observer pour l’enfant que j’étais, même si j'ai eu, même enfant , une perception que tout n'était pas bon dans cette modérnité. Curieusement j’ai en effet très vite été nostalgique et rétrograde sur certains sujets. Si on s'en tient au ferroviaire, je me souviens avoir presque pleuré, à 6 ans, lors du remplacement des rames Sprague par des rames sur pneus sur la ligne 1 du métro. Je trouvais juste les Spragues "plus sympas". Et dès les années 80, j’ai regretté la diversité des rapides et express du début des années 70. Bon là c'est c'est en moi l'amateur de trains qui parle. Le voyageur que je suis aussi, lui, préfèrait les Corail aux OCEM et il a beaucoup apprécié le gain de temps du TGV. Mais ici, seul l'amateur de trains est intéressant.

Ce qui est vrai c’est que, dans tous les domaines, entre ce qui finissait et ce qui se mettait en place, en bien ou en mal, tout bougeait très fort, très vite et de manière visible (la révolution des télécom ne se voit pas physiquement). Dès le milieux des années 70 les choses ont commencé à se stabiliser dans « la modernité », ce que l’on peut symboliser ferroviairement par l’arrivée des Corail en 1976. Au début des années 80, tout était déjà en place pour le monde d’aujourd’hui, avec effectivement une certaine normalisation.

La nostalgie sera-t-elle impossible pour les enfants d’aujourd’hui ? J’en doute, c’est dans la nature humaine. Je notais qu’il existe sur les forums de petit trains de nombreux fans « quarantenaires » des années 80, justement quand ils avaient 10 ans. Tu m’as répondu que c’était la dernière « génération de masse » du modélisme. L’argument est pertinent mais en fait c’est impossible à prévoir vraiment. Il reste des pratiquants dans tous les modélismes. La seule chose prévisible, c’est une augmentation des prix. Jusqu’où ? Ca dépendra de la solvabilité des acheteurs ! Je parierai sur une stabilisation à un niveau de prix entre 300 et 600 € pour le matériel moteur et entre 60 et 100 € pour le remorqué, la séparation entre « laiton » et « plastique » tendant à disparaître et la qualité de reproduction à s’aligner sur le haut de gamme actuel indépendamment du matériau utilisé. Cela pourrait paradoxalement entraîner aussi la marginalisation, voire la disparition du « Haut de gamme » à prix fort tel que nous le connaissons aujourd’hui. Modelbex a peut-être bien perçu l'avenir.

L’augmentation des prix sera directement liée à la diminution du nombre de pratiquants. Le nombre de pratiquants diminuera faute d’initiation dans l’enfance, faute de place dans des logements de plus en plus exigus et, dans une bien moindre mesure, faute d’intérêt pour le chemin de fer réel (car cet intérêt persiste chez les enfants quoi qu’on en dise). Et puis le nombre de pratiquants diminuera aussi à cause des prix qui monteront -> cercle vicieux pas facile à briser.

D’ici là, il y a encore 15 à 20 bonnes années pour le modélisme ferroviaire dans son état actuel : marginal, un poil élitiste, mais « motivé ». Après … après ce sera déjà presque après moi.
Modifié en dernier par Pierre bis le 07 Juin 2012, 10:17, modifié 2 fois.
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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar Pierre bis
07 Juin 2012, 09:05

PS : je viens de lire la contribution de PO-Midi. Mon expérience est différente dans le détail mais proche sur le fond : dans mon enfance, le train était le compagnon d’instants heureux, qu’il s’agisse de départs en vacances (pas forcément en train, mais on les voyait de la route) ou de sorties du dimanche ou du jeudi (puis mercredi) avec les parents ou la nounou. Pour nous enfants, le train avait à voir avec l’exceptionnel. Au fond, pourquoi en irait-il différemment pour les enfants d’aujourd’hui ? Il y a certes une petite différence : l’absence du train dans les campagnes. Mais, en 1972, la plupart des petites lignes avaient déjà fermé (grande vague en 1971) et, aujourdhui, la grande masse de la population habite en zone urbaine ou peri-urbaine, donc pas loin d’un train.
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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar domi
07 Juin 2012, 11:22

Propos intéressants, mais qui à mon avis présentent l'inconvénient de de ne se référer qu'au ferroviaire français. Oui, je sais, 95% des modélistes cherchent à reproduire des scènes vues ou existantes dans leur proche entourage, etc, gna, gna, gna.....

Cependant il existe quand même un certain nombre de nos confrères (incluant votre serviteur) qui se lancent dans l'évocation de scènes / réseaux existant dans d'autres parties du monde parce qu'ils ont vu cela de leurs yeux ou parce qu'ils ont vu des documents qui en parlent, ainsi que des modélistes qui se lancent dans des scènes simplement inspirées d'une certaine réalité, voire complètement imaginaires. Cela a toujours existé. Voir les différentes émanations du Gore et Daphetid du génial Joe Allen, voir tous les micro-réseaux inventés par le non moins génial Carl Arendt, etc. Là ce n'est pas une question de génération.

Donc je reste confiant: pour ma part je pense sincèrement que le "vrai" modélisme ferroviaire, je ne parle pas du "train électrique", est une affaire de passionnés. Donc d'érudits.

En conséquence, au fur et à mesure que le monde ferroviaire français échelle 1:1 continuera de devenir de plus en plus asseptisé, les modélistes s'envoleront vers d'autres époques, vers d'autres régions géographiques ou vers les deux, that's all. Comme ce que réalise par exemple un gars que je "connais" dans le forum US, artisan habitant à côté de Chartres, qui réalise de superbes modules du type "train de la mine" en On30... Comme l'ami BW avec son CF norvégien en HO... Comme mon copain Alex Zelkine avec son fantastique Degulbeef et Cradding RR en Sn3, reproduisant une ligne desservant la Colorombie Brutalique... Comme des gens dont j'ai oublié le nom qui présentaient dans Continental Modeller un fantastique réseau de type East African Railway en N.... Etc, etc....

Donc pour moi pas de souci! Le modélisme ferroviaire dans son ensemble survivra, je pense. Notamment avec les progrès de l'électronique et de la miniaturisation (qui aurait imagine des locos échelle N sonorisées il y a encore 15 ans?). Pour ma part, le Z US se développant à la vitesse grand V, je suis un modéliste heureux (tiens, ça me fait penser que je n'ai pas encore reçu mes grain hoppers Nationales de Mexico ni mes autoracks Ferromex :roll: ).

;) ;)

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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar bogie-wogie
07 Juin 2012, 17:37

Je m'apprêtais à intervenir (oui, bon, j'interviens quand même... :siffle: ) pour donner un avis totalement divergent des premiers messages quand je suis arrivé sur celui de Domi qui, d'une certaine manière, m'a coupé l'herbe sous les pieds puisque je partage entièrement son opinion.

En ce qui me concerne, dans l'assouvissement de ma passion ferroviaire il n'y a pas le moindre gramme de nostalgie et j'ai toujours préféré le matériel moderne aux vieilles soupières fumantes, bruyantes et puantes. Mon souvenir le plus marquant date des années 50 (mais j'étais déjà infecté à l'époque) lorsque, attendant un express tard le soir en gare de Carcassonne je vis passer sur la voie adjacente un RA tiré par une imposante, que dis-je, une monstrueuse 2D2 "femme enceinte". L'image ne m'a jamais quittée et pour moi le train (en général) reste cet outil de transport rapide, puissant et efficace, sysnonyme de modernité.

C'est donc l'avenir du chemin de fer qui m'intéresse, aussi bien au niveau du réel que du modélisme. Le cas de la France est, j'ose le dire clairement, assez spécial et certainement pas à son avantage. Déjà dans les années 70, lorsque je travaillais comme auxiliaire l'été en gare de St Gervais-les-Bains-Le Fayet pour financer mes études, j'ai compris que la SNCF, telle qu'elle fonctionnait, était sur le chemin du désastre. Mais ailleurs (Suisse, Japon, USA notamment) il en va tout autrement. C'est l'une des principales raisons qui m'ont fait choisir, pour mon réseau, un pays autre que la France, un pays que j'aime beaucoup et que je connais assez bien (m'y étant rendu 8 fois au cours des ans) où le train jouit encore d'un certain prestige. Et où il est résolument moderne, avec de réelles perspectives d'avenir.

L'avenir du modélisme ? Je ne citerai qu'un seul exemple, celui de la Grande Bretagne où, depuis des décennies les réseaux (et le matériel roulant proposé) étaient à 99 % ce qu'on pourrait appeler "vintage", c'est-à-dire d'autrefois, ou "nostalgique". C'est ce qui intéressait tous ces "vieux" modélistes, n'est-ce pas ? Eh bien il semble que la roue ait quelque peu tourné à en croire la revue britannique Model Rail (à laquelle je suis abonné) et que les fabricants se soient rendu compte qu'il y avait tout un pan du marché, en particulier les jeunes, intéressés surtout par ce qu'ils appellent le "modern image", c'est-à-dire les trains modernes, d'aujourd'hui et pas ceux d'hier et encore moins ceux d'avant-hier ! C'est un secteur qui semble en plein développement... Le modélisme a donc, au moins outre-Manche, un avenir assuré.

Et dans les pays où le train réel marche bien, le modélisme "moderne" marche très fort, souvent mieux que le modélisme nostalgique, que ce soit en Suisse, au Japon, aux USA et bien sûr en Norvège (où la sortie de toute nouvelle loco récente fait un tabac - témoin les Di8 que la firme NMJ vient de sortir et qui partent comme des petits pains ; j'espère recevoir la mienne bientôt !) C'est également vrai aux Pays-Bas. Pour les autres pays que je connais moins, je ne m'avancerai pas.

Mais même en France, il semble que les modèles d'AGC et autres Bibis, sans parler des rames TGV, obtiennent un certain succès, si ce n'est un succès certain. Les suppositoires plaisent donc, aux jeunes surtout, mais pas seulement à eux. En résumé : je reste optimiste.

D'autant plus qu'en ce qui concerne les prix... J'ai travaillé tout un été pendant les vacances scolaires quand j'avais 15 ans pour pouvoir enfin m'offrir la BB16009 Hornby-Acho tant convoitée. Et il m'a fallu attendre près de trois ans avant de pouvoir me payer (ou plutôt dans ce cas me faire offrir) ma deuxième loco : la 40101 Jouef. Une merveille à l'époque. Mais si chère ! Ce n'est pas tout le monde qui roulait sur l'or à cette époque-là, loin de là ! Le Märklin, le Fleischmann ou le Rivarossi, je ne pouvais qu'en rêver et baver sur les catalogues (heureusement encore gratuits à l'époque). Les prix ont-ils donc autant augmenté qu'on le dit ? En valeur absolu, oui, bien sûr ; par rapport au niveau de vie, j'en suis moins sûr.

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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar bogie-wogie
07 Juin 2012, 17:40

Aaaargh !
Dans mon interminable discours je viens de m'apercevoir que j'ai oublié le mot essentiel que je voulais absolument placer au départ :
évasion

évasion, évasion, évasion...
C'est probablement la motivation la plus importante pour moi.

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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar Pierre bis
07 Juin 2012, 17:55

Je peux te rejoindre sur le mot évasion, même si pour moi elle prend la forme de voyages dans le passé (je vais peut-être faire exception pour mon fils de 6 ans s’il insiste : il préfère les « trains modernes »).

C’est un autre aspect que j’ai identifié depuis longtemps : nous recherchons aussi des paradis artificiels dans un monde virtuel. J’ai employé la formule paradis artificiels volontairement. J’ai connu un certain nombre de drogués, plus ou moins atteint et dépendants. Quand j’observe objectivement notre microcosme je retrouve beaucoup de leur manière d’être. Au moins n’est-ce pas mauvais pour la santé !
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Re: Le train, pourquoi ?

Messagepar Rapide 424
07 Juin 2012, 19:44

Pour moi, l'évasion, je suis allé la chercher sur les chemins "physiques" du monde. Depuis ado, je me suis dit un jour que j'irai partout ou Tintin est allé, sauf sur la lune sûr. :) Les trains sont pour moi plutôt l'inverse, c'est "home sweet home" ... bien que j'aie pris pas mal de trains ailleurs. Mais la vue ds vieilles voitures vertes ou d'un convoi de wagons à essieux qui grincent avec tout ce qui pendouille dessous, c'est le triage de Courbesac que j'avais pratiquement sous les fenêtres à 13 ans. Et c'est ce matos que je garde dans "ma vitrine." Pas le train du Vietnam ni de l'Altiplano ... :oops:

Allez, que chacun continue à dire ce qui l'attire au train ! C'est bon ces fils pour juste "philosopher" de temps en temps, non ?
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