Pour son magnifique réseau d'exposition en H0m "De Saint Julien Boutières aux passage d'Intre"

dont il a décrit la réalisation sur le forum PME (
voir ici), Christophe Constant alias
vigeois avait lui aussi poussé assez loin son travail sur le décor avant de commencer à poser la voie : les (trop !) rares photos montrant le paysage presque achevé, sans les voies, étaient extrêmement évocatrices...
Rockandrail a écrit:Ceci dit, la démarche est intéressante et c'est bien un truc que je ferais aujourd"hui: construire un décor complet, comme tu dis, campagnard, montagnard, littoral ou urbain, sans tenir aucun compte du chemin de fer. Et une fois ce décor terminé, faire ce qu'on fait les ingénieurs du 19ème siècle: implanter la voie et les infrastructures en procédant aux aménagements nécessaires.
Un nouveau "défi" modéliste?

Le savais-tu ? cette démarche "ultime" a été suggérée dès 1969 par Clive Lamming dans l'ouvrage "Le Chemin de fer Passion". Je laisse la parole à l'auteur...
en 1969, Clive Lamming a écrit:"Nous aimerions terminer ce paragraphe consacré au décor par une suggestion originale. Si vous aimez les difficultés, et surtout celles de type ferroviaire réel, il faudrait jouer le jeu de la franchise. Tous les réseaux que nous avons pu voir jusqu'à ce jour, ainsi que tous ceux conseillés et décrits dans les ouvrages spécialisés, comportaient cet épouvantable mensonge ferroviaire consistant en la préexistence de la voie par rapport au décor qui, lui, n'était monté qu'en deuxième lieu. Il faut bien comprendre que, dans la réalité, le "décor" existe avant le chemin de fer qui es réduit à composer avec lui, à tenir compte des montagnes, des vallées, des maisons etc. (...) C'est pourquoi, sur votre surface, mettez le décor avant. Bien sûr, ne le mettez pas au hasard le plus absolu : ayez en tête une idée générale très approximative...
Le reste du paragraphe donnait quelques pistes (pour faire les reliefs puis créer les ponts, tranchées, tunnels
après...) qui préfiguraient ce qu'on fait depuis, mais de manière un peu moins "radicale", Bruno Moret ou Christophe Constant...

. Et Clive Lamming concluait ainsi :
"Nous avons vu, dans la première partie de ce livre, que modifier la nature et user de son relief est une des tendances inscrites en l'homme et qui se manifeste déjà dans les jeux des enfants sur le sable lorsqu'ils font des "routes" : se priver de modifier un relief serait, en fin de compte, se priver d'un grand plaisir.
Étonnant, non ? J'aime me "ressourcer" de temps à autre en relisant cet ouvrage essentiel

dont le chapitre "psychanalyse des tendances ferroviaires" qui aborde encore bien d'autres thèmes, réels ou miniatures, est absolument brillant...
