Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

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Salut,

mercredi dernier, au moins un train a circulé à Montpellier grâce à un certain Rémy GAILLARD :
https://t.co/LudlPoAYYZ

GW...

[BB 16013]

Salut tertous
La bonne nouvelle (titre d'un entrefilet de la Voix du Nord du mercredi 4 avril 2018)
Le directeur de l'opérateur ferroviaire VIIA à annoncé la création d'une rotation quotidienne entre Orbassano et Calais à la mi-septembre. Outre Le Boulou, et l'Italie, une autre ligne sera ouverte dès cet été entre Calais et Mâcon.
Le rédacteur conclu avec la phrase suivante :
De nouvelles lignes qui en appellent d'autres.
On ne peut que l'espérer.
Olivier

[cdz183]

Voui, mais avec des aiguilleurs en grève, ça va circuler moins bien ...

[SAVAJOL]

... il faudra qu'on m'explique l'avantage routier longue distance en comparant 22 camions de 40 t, 22 moteurs diesels qui crachent à mort, et 22 ou plus chauffeurs payés même une misère qui roulent à 120 au lieu de 90 contre une locomotive électrique qui peut rouler à 140, 22 wagons (train de 1200 t) et un conducteur coûtent moins chers et sans polluer.

Sans prétendre faire un cours d'économie, le conducteur n'est pas seul ... il y a derrière lui un agent de circulation, x aiguilleurs, etc ... bref, peut-être bien 21 autres personnes ?
...

Oui, il y a d'autres personnes, mais qui font circuler plusieurs trains.

Et sur la route, il y a aussi d'autres personnes: les centres routiers cnir/dir, les gendarmes, les patrouilleurs, les ex dde; sachant que la route pollue et est accidentogène, on pourrait extrapoler avec les pompiers, Samu, personnel hospitalier.
Je ne suis pas sûr que le ratio tonne transportée/coût de fonctionnement soit en faveur de la route.
Mais comme dit Christou231, le modèle économique choisi est basé sur des points de vues ou courant de pensée qui ne sont pas forcément rationnels. La preuve, la réforme actuelle devient une bataille d'opinion et de communication, mais n'est basée sur aucune étude sérieuse . Il y a bien le rapport Spinetta, auquel est opposé les rapports et propositions des syndicats ... qui me paraissent, pour le coup mieux étayés que la propagande du palais.

Je suis de plus en plus persuadé que l'on nous propose une fuite en avant dont les conséquences ne sont pas connues, mais qui répondent à un courant de pensée.
Moi je veux bien bouger, quoique que l'on ait fait pas mal d'efforts déjà depuis 20 ans, mais en sachant à minima où ils veulent nous emmener. Force est de constater que c'est le néant en reponse aux questions des cheminots.
Et gouverner, c'est prévoir (ce n'est pas moi qui l'invente)

[Christou231]

On oublie les infrastructures....la route c'est nos impôts. Le train est un transport de masse intégré. Mais il a été vu aussi comme un tapis roulant. In fine on paye le déficit avec nos impôts, à mon avis, les infras devraient être financés par l'impôt. On peut revoir certains aspects mais il y a le lobby routier et pétrolier qui pèsent fort

[BURLINGTON]

Il y a quand même un truc qui me chagrine dans tout ça. Comme le dit Christou231, nous vivons dans un système "ordo-libéraliste" ou "économie sociale de marché". C'est un choix fait, il y a plusieurs décennies par la majorité des français. Les autres modèles sociaux, notamment "l'économie marxiste" n'a pas, malgré le souhait d'une partie de la population à une époque, été adopté.
Ceci dit, dans notre modèle économique, ce sont les actionnaires qui décident de la vie de l'entreprise. Qui la créent en apportant les capitaux, choisissent son modèle économiques, son mode de fonctionnement, etc. Ce sont encore eux qui définissent son évolution, voir décide de sa mort. (liquidation judiciaire) Dans tous les cas, les salariés n'ont aucun pouvoir, si ce n'est que consultatif, sur ces sujets. Or à la SNCF, on a l'impression que ce sont les salariés qui dirigent l'entreprise et qui décident de son avenir. La SNCF serait elle, en France, la dernière entreprise du modèle "d'économie" marxiste

[Léonard Demarcq]

Donc, en gros, on a le choix entre l'ultralibéralisme et le communisme?

Et comme on a pas choisi le marxisme en 47, on n'a guère que le choix de fermer sa gueule.

Bon, après tout, pourquoi pas. Moi je classe bien les gens en 2 catégories: les types sympas et les gros cons.

[cdz183]

Et comme on a pas choisi le marxisme en 47, on n'a guère que le choix de fermer sa gueule...

Non, Léonard : tu votes tous les 5 ans. Et si tu es démocrate, tu te plies à la majorité sortie des urnes. On peut reprocher tout ce qu'on veut à Macron, sauf de mettre son programme à exécution !

NB : ceci dit, c'est vrai qu'on avait perdu l'habitude depuis des lustres ...

[Léonard Demarcq]

On oublie les infrastructures....la route c'est nos impôts. Le train est un transport de masse intégré. Mais il a été vu aussi comme un tapis roulant. In fine on paye le déficit avec nos impôts, à mon avis, les infras devraient être financés par l'impôt. On peut revoir certains aspects mais il y a le lobby routier et pétrolier qui pèsent fort

Le modèle du tout routier sur lequel nous nous reposons est aussi à bout de souffle, et pour des raisons similaires au rail. De nombreux acteurs ont clairement dits par exemple que le niveau d'investissement dans l'entretien des routes était incompatible avec son maintien en l'état. Mais comme pour les politiques il est plus valorisant de créer de nouvelles infrastructures que d'entretenir l'existant...
Pour les opérateurs de transport de marchandise, la concurrence intra-européenne a foutu toutes les entreprises de l'ouest par terre, mais ce n'était que le début. Au moins, les bulgares au volant de leur bahut devaient respecter les réglementations. Avec les polonais au volant d'utilitaires de moins de 3 tonnes 5, on enfonce toutes les barrières.
Pour les opérateurs de bus Macron, il n'y en a pas un qui soit rentable. Le but est juste de tenir en espérant être le dernier qui reste à la fin, pour être en monopole de fait et remonter les tarifs. À ce petit jeu, c'est évidemment l'opérateur adossé à la plus grosse boite qui est sensé gagné. Sauf que tout le monde perdra.

Nous vivons tous dans l'illusion que notre modèle économique actuel, fait de prédation des ressources naturelles de la planète et d'exploitation de 99% de la population au profit de 1%, peut continuer autant que l'on veut. Non, toute exploitation de ressources finies a une fin. La grande question pour certains, c'est de repousser cette fin au-delà de leur propre horizon.

Bref, c'est pas gagné.

Le chemin de fer est un bel outil, mais quand on en aura besoin, il aura disparu.

Je me souviens d'une autre grande politique de réforme et de modernisation que j'avais mal vécue: celle des armées.
En gros, cela consistait à fermer des régiments, des bases, et à réduire toutes les capacités de manière homothétique et arguant que ce qui allait rester serait bien plus efficient que ce qui disparaissait. Certes. On voit ce que cela donne aujourd'hui.
Mais il est vrai qu'une armée ne sert à rien pour un ultra-libéral. Il sait bien, parce qu'on lui a dit, qu'on a toujours une armée dans son pays. Si ce n'est la notre, alors c'est celle du voisin. Pourquoi pas, tant que l'on peut faire du bussiness as usual?

[Léonard Demarcq]

Et comme on a pas choisi le marxisme en 47, on n'a guère que le choix de fermer sa gueule...

Non, Léonard : tu votes tous les 5 ans. Et si tu es démocrate, tu te plies à la majorité sortie des urnes. On peut reprocher tout ce qu'on veut à Macron, sauf de mettre son programme à exécution !

NB : ceci dit, c'est vrai qu'on avait perdu l'habitude depuis des lustres ...

Je répondais à Burlington, qui évoquait un choix remontant à plusieurs décennies. Ma très faible culture politique m'a fait songer aux évènements de 47, avec une tentative de soulèvement ourdie par le PCF de l'époque.

Il y a quand même un truc qui me chagrine dans tout ça. Comme le dit Christou231, nous vivons dans un système "ordo-libéraliste" ou "économie sociale de marché". C'est un choix fait, il y a plusieurs décennies par la majorité des français. Les autres modèles sociaux, notamment "l'économie marxiste" n'a pas, malgré le souhait d'une partie de la population à une époque, été adopté.

Pour Macron, j'ai voté pour lui.

Et manque de bol, cette réforme n'était pas dans son programme.

En gros, de toute manière, il se définissait comme ni de droite, ni de gauche.

À l'usage, il est ni de gauche, ni de gauche. On peut donc dire qu'il tient la moité de ses promesses...