J’aurais pu intituler ce chapitre ainsi que le suivant « Gloire au PO ».
C’est en effet grâce à la qualité du tracé réalisé par cette compagnie que ces deux chapitres peuvent être écrits. Sans vouloir lancer de débats inutiles, mais quand même en soulignant les qualités de cette compagnie qui a tant compté pour une branche de ma famille, l’intrication dans la région des lignes PO et Midi met en évidence une différence à ce niveau.
Pour la raison que nous a fourni un peu plus haut notre ami « Modéliste – Ferroviaire », la compagnie du PO a réalisé la section Saint-Sulpice - Tessonnières au gabarit de la double voie. Elle était en effet tenue de prévoir 10 % du linéaire entre Toulouse et Lexos pour la double voie, ce qu’elle fit fort opportunément entre Rabastens et Tessonnières. Comme souligné par notre ami, tous les ouvrages de cette section sont prêts à accueillir une double voie, y compris tous les petits ponceaux du parcours. Seule exception les quelques ponts rails dont le tablier a été remplacé par un tablier poutre en béton, comme celui situé juste avant le pont du Rabistou à Lisle sur Tarn : c’est bien peu de chose de poser la partie de tablier manquante. Même certaines réalisations récentes respectent le gabarit de la double voie comme le pont rail de la RD 999 à l’entrée sud de Gaillac (voir photo post précèdent).
Le pont sur le Tarn à Saint-Géry est bien prévu pour la double voie. Actuellement le côté inoccupé du tablier livre le passage à un sentier de randonnée « PR » de la commune de Couffouleux. Il est facile, et peu couteux, de créer un passage piétons / vélos sur une passerelle en bardage de métal et de bois à installer en encorbellement sur un côté du pont. A noter qu’ils existent de nombreuses sources de subventions pour la création de chemin dédiés aux modes doux et qui n’émarge pas sur le budget transports.
Le seul doute que j’ai, concerne le pont route passant sous la D 988 (ex RN 88) à la sortie de Lisle sur Tarn coté Gaillac : ce n’est pas un obstacle insurmontable d’autant plus que la courbe qui prend naissance en cet endroit devra être rectifiée. Je souhaite attirer votre attention sur le fait que même une opération de ce type sur un pont n’est pas grand-chose par rapport à l’ampleur de certains travaux routiers sur lesquels personne ne rechigne. Et, pourtant il y a parfois de belles gabegies dont voici un exemple survenu à quelques km : au milieu des années 1980 la déviation de la RN 88 entre Gaillac et Marssac sur Tarn, qui allait être intégrée à l’autoroute A 68 a été, provisoirement, réalisée à une seule chaussée. Comble de l’imprévoyance les passages supérieurs ont tous été réalisés pour une simple chaussée : lors de la transformation en autoroute, terminée en 1996, il a fallu casser tous les ponts, accès et tablier !
Pour revenir à notre sujet, puisque le PO l’a prévu la mise à double voie entre Saint-sulpice et Tessonnières est une opération qui ne pose pas de difficultés particulières : c’est un investissement intéressant pour développer le trafic de cette branche du QNET et offrir à cet axe maitre du réseau TER de Midi-Pyrénées la fiabilité, la robustesse dont il a tant besoin.
En effet le dédoublement est indispensable pour faire cohabiter, sans contraintes intenables, sur ce tronc commun plusieurs types de dessertes aux caractéristiques bien différentes :
- dessertes de type interurbaines de la 3ème couronne Toulousaine entre Saint-Sulpice et Gaillac.
- dessertes TER cadencées Toulouse - Albi - Carmaux.
- dessertes des lignes de Figeac et de Rodez
- dessertes intervilles accélérées en direction de Figeac / Aurillac / Clermont-Ferrand et de Rodez / Millau, voir Marvejols et Mende
- sans oublier la relance du fret avec l’opérateur de proximité que l’on attend toujours (voir à ce sujet le chapitre sur la ligne Albi - Saint-Juéry).
Ce doublement se justifie par le trafic actuel et la progression potentielle, tant soit peu que l’on instaure une desserte de qualité : les chiffres de la démographie de la vallée du Tarn (voir § III) en constituent la meilleure garantie.
Un autre aspect est fondamental : comme déjà évoqué la qualité de service actuelle sur le actuelle du QNET n’est pas satisfaisante. Le nombre de trains supprimé est inacceptable, quand à la régularité. L’une des raisons est la structure de ces lignes qui se retrouvent toutes sur un long tronc commun : l’on comprend aisément que tout incident prenne des proportions importantes dans ces conditions. L’un des moyen pour traiter cette problématique est de mettre en place un tronc commun Toulouse - Tessonnières, voir Toulouse - Carmaux, robuste et capacitaire de manière à absorber facilement toutes les petites anomalies qui sont inévitables. Cela aurait des répercutions favorables sur l’exploitation de la gare de Toulouse Matabiau dont la SNCF nous rabat les oreilles qu’elle serait complétement saturée (débat à avoir car si l’on compare par rapport au trafic de gares comme Lausanne ou Montreux, pourtant de surface bien plus réduite, l’on se pose des questions ?).
Bien entendu se doublement devra régler le cas de la bifurcation de Saint-Sulpice : le pont sur l’Agout est à deux voies, actuellement une pour chacune des voies uniques de Tessonnières et Castres. Les voies A et B de Saint-Sulpice sont de fait spécialisées dans la direction de Castres et Tessonières. Comme nous l’a appris « Modéliste Ferroviaire » à l’occasion du doublement vers Toulouse, des jonctions de report en amont de Saint-Sulpice ont été posées mais à VL 60 km/h.
Dans le cadre du doublement au-delà de Saint-Sulpice, il faudrait reprendre l’architecture de cette gare avec les voies A et B devenant voies principales banalisées, franchissables en vitesse, report de la bifurcation après le pont de l’Agout avec installation d’une bifurcation entre « double voie » avec déviations franchissables à 90 km/h pour la branche Castres. Cette section devrait bien sûr être intégralement banalisée avec jonction de report en aval franchissables à 160 km/h (ce type d’aiguilles a été posé notamment aux environs de Blaisy- bas) coté Tessonnières et à 90 km/h sur la branche Castres. Dans ce schéma les communications V1 / V2 côté Toulouse seraient évidemment remplacées par des branchements franchissables à 160 km/h (à facturer à la SNCF / RFF par la région au titre d’erreurs de conceptions sur le projet précèdent).
De toutes manières la création d’un garage des rames sécurisé à Saint-Sulpice demandera un minimum de reprise des aiguilles d’entrée sortie du faisceau et donc de la zone de gare.
A suivre ...
Pierre