Pour le Thalys, rien à dire que l'on ne sache déjà: rapide mais inconfortable. La LGV actuelle se termine à Hal (en flamand Halle) au sud de Bruxelles. Après 5 minutes d'arrêt à Bruxelles Midi, on passe sur le grand pont métallique d'où l'on aperçoit au lointain la place Rouppe

Le train traverse ensuite le tunnel de la jonction nord-midi, brûle successivement les gares centrales, du Nord et de Schaerbeek.
Direction Anvers (Antwerpen Centraal) à petite vitesse. La LGV entre Bruxelles et Anvers reste à construire et le thalys avance au petit trot par Vilvorde, Malines et Berchem. Aussitôt après la gare de Berchem, par une rampe assez prononcée, nous pénétrons dans un nouveau souterrain qui nous mène à la toute nouvelle gare souterraine d'Antwerpen Centraal. Cet imposant ouvrage a permis de conserver les fonctions de gare terminus du magnifique BV d'Anvers tout en permettant aux trains traversants de ne plus rebrousser.
Aussitôt quitté Anvers, nous retrouvons la LGV qui est complète au moins jusqu'à Rotterdam. Les deux villes sont reliées en une demi-heure.
A Rotterdam, ville martyre - rasée par les nazis début mai 1940 au cours du premier bombardement de terreur - en chantier permanent depuis 60 ans, la gare est par terre. Ils refont tout, le BV, les quais et les voies. Je quitte mon thalys pour prendre une correspondance pour Breda. Cela va me permettre d'emprunter un train des NS, chose que je crois n'avoir jamais faite car je suis toujours allé aux Pays-Bas en voiture.
Première constatation: les trains sont propres. Ils sont partagés en trois catégories:
Les "stoptrein" sont les omnibus. Ils desservent toutes les gare du trajet
Les "sneltrein" sont les trains rapides. Ils desservent les arrêts les plus fréquentés du parcours
Les "intercity" font du ville à ville sans arrêt intermédiaire.
Sur les panneaux indicateurs, les horaires des trains sont indiqués avec d'emblée les retards lorsqu'il y en a. C'est très semblable au système des aéroports: on affiche "+5min" ou "+10min". Les voyageurs savent d'entrée que le train qu'ils viennent prendre a un retard éventuel et de combien. Ils ne sont pas informés à postériori, quand ils le sont, une fois le retard avéré, méthode SNCF.
Certains quais sont partagés en deux en longueur, exemple: la voie 1 est voie 1a à gauche et voie 1b à droite. Cela permet de mettre deux trains cul à cul sur le même quai qui partiront dans deux directions opposées.
Nous sommes aux Pays Bas: le personnel de quai, le personnel de contrôle, la dame pipi parlent anglais couramment et sont d'une courtoisie exemplaire.
Mon train pour Breda arrive. C'est un IC. Il va faire le trajet en 32 minutes. Tiens? Je ne me souvenais plus de cela: les NS roulent à droite.
Au cours de mes 32 minutes de trajet (et ce sera pareil au retour), je vais croiser une bonne dizaine de trains de marchandises, dont une grosse moitié assurée par les NS eux mêmes. Ils sont tractés par les versions hollandaises des BB7200, en livrée jaune à bandes bleues. Ces trains sont divers et variés: des citernes, des containers, des couverts, des plats...Tout au long du parcours les annexes marchandises attenantes aux gares locales sont propres et en bon état. Au final, je croiserai plus de trains de marchandises que de trains de voyageurs.
Apparemment, il est possible en 2010 d'avoir une activité marchandises dynamique. Mais peut-être pour cela faut-il être Néerlandais?
En conclusion d'une journée fatigante mais intéressante, j'ai (re)découvert dans ce pays qui n'est petit que par la taille un réseau de chemins de fer dynamique, bien organisé et en parfait état.