BURLINGTON a écrit:C'est bien ce que j'écris. C'est de la poudre aux yeux. C'est bien une méthode détournée pour satisfaire les règles européennes. La dette au lieu d'être directement dans le budget de l’État, elle l'est indirectement dans le budget d'un EPIC. N'empêche que les endettés finaux sont toujours les mêmes .
Bonjour,
je suis moi aussi d'avis que Dame Europe n'est jamais bien loin lorsqu'on évoque des problèmes de ce genre...
Mais, on doit quand même avoir garde d'oublier que notre propre loi du départ sur "les lignes de chemins de fer" (1842) avait, elle-même, autorisé les compagnies ferroviaires à "faire appel à l'épargne publique" pour financer les dépenses de concession à leur charge
(voies et matériel roulant), en leur permettant qui plus est de "faire miroiter" la garantie de l'État, pour l'occasion..
(pour les curieux, c'est là, à partir de l'article 18 : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000006074967/).Mais, les guerres, les crises économiques... ont rapidement fait que les obligations ainsi émises n'ont pu chaque fois remboursées, qu'au prix de l'émission d'autres,
ce qui aurait pu (du) dans ce cas précis, être considéré comme de la "cavalerie", pour en revenir à notre propos initial, puisqu'on sait que dès les lendemains de la première guerre mondiale, les dirigeants de ces compagnies savaient bien qu'elles couraient à la faillitenationalisation . Et comme en 1937, la nouvelle SNCF est entrée dans tous les droits de ces compagnies, mais aussi dans leurs obligations, elle s'est ipso facto trouvée chargée d'un passif d'obligations en cours, qu'elle n'a forcément pas pu rembourser non plus à l'échéance, l'obligeant donc à avoir recours à la même pratique, jusqu'à pratiquement aujourd'hui
(sachant que cet encours de dettes anciennes représente, encore aujourd'hui, une bonne part du "déficit" tant décrié...).Mais, il n'en veut pas dire pour autant que ce passif ne pèse pas sur les comptes de l'Etat, puisqu'il est bel et bien inscrit sur le "grand livre de la dette publique", tenu et servi par la direction du même nom du Ministère du budget (
https://www.economie.gouv.fr/saef/dette-publique-reglementation.
Car on peut voir, en se reportant au chapitre "B-0050003/1" de ce livre, qu'il retrace toute l'évolution de la dette de l'Etat envers les Chemins de fer, avec, en particulier un historique de tous les emprunt gérés par la S.N.C.F., donné par situations mensuelles, tableaux récapitulatifs annuel, décomptes liquidatif des sommes à payer etc, etc...Bien sur, on a imaginé , au cours du temps, toutes sortes "d'astuces" pour en dissimuler l'importance dans la comptabilité publique, et notamment à partir de la publication du fameux "rapport NORA" de 1967, à l'origine, me semble-t'il, de l'adoption de toute une cavalcade de "contrats de programme" censés assurer "l'équilibre financier" de tous les établissements publics (dont la SNCF), si je me souviens bien de mes cours de droit public, à l'université.
Avec , dans le tas, toutes sortes de montages financiers bizarres, au point qu'un député ou sénateur (Hervé Mariton?) avait pu parler "d'OFNI"
(pour objet financier non identifié) , à propos d'une gymnastique comptable de la SNCF, faisant que le budget de l'État en finissait par prendre en charge certaines annuités de remboursement de ses emprunts, sur la foi d'un simple échange de lettres, mais sans inscription de la dette et de son remboursement dans les comptes de l'un ou de l'autre: une sorte, donc, de "compensation", en principe interdite par le code de la comptabilité publique...).
J'ai lu quelque part que cela s'appelait le "Service annexe d'amortissement de la dette (SAAD) et que cela avait été copié sur la fameuse "caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES) qui fait encore les beaux jours de notre régime général de sécurité sociale.Maastricht et ses fameux "critères" à respecter étaient, bien entendu, derrière tout cela, à l'époque...
Pour autant, il semble qu'après la publication des "paquets ferroviaires" de l'Union européenne, la chose ait maintenant disparu, et que tout soit devenu transparent, du fait de règles comptables communes très contraignantes.
On va donc le croire, d'autant que cela ne change rien au fait que l'activité ferroviaire étant, par nature, déficitaire, le concours de l'Etat sera toujours forcément nécessaire et qu'on n'a donc pas lieu de s'en étonner.