Alain, j’avoue ne pas bien comprendre la nuance que tu fais entre l’usager et le client.
Mais l’un ou l’autre qu’importe, je m’amusais hier à regarder les horaires de train (sur le site de la Deutsche Bahn, réputé être exhaustif à la différence de celui de la SNCF
) pour effectuer le même trajet que celui que j’ai fait avant-hier en voiture, entre mon village natal de Saône-et-Loire et la charmante petite bourgade de Verteuil sur Charente, à côté de Ruffec.
-En voiture, 6h30 de trajet en prenant le plus possible de toutes petites routes, pour le tourisme et pour éviter au maximum les nationales à camelards que j’abhorre de plus en plus (si j’avais accepté de prendre ces dernières le trajet aurait pu prendre 1h30 de moins).
-En train, en gros 9 heures de trajet total entre Autun et Ruffec, avec 4 changements (Étang/Arroux, Nevers, St Pierre des Corps et Poitiers), avec des correspondances mal branlées impliquant de 30 à 90 minutes d’attente chacune.
Sans parler des 6 bagages que nous avions mon épouse et moi-même.
La messe est dite, je crois, malheureusement. Par rapport à ce que je disais précédemment, outre les pouvoirs publics et les différentes composantes de la SNCF qui s’en lavent les mains, le secours ne pourra donc pas venir de l’usager/client, qu’il soit caisse de petit pois ou passager en chair et en os, qui voit disparaître les liaisons ferroviaires les unes après les autres, s’il n’y a pas une impulsion de départ de la part des ‘’décideurs’’.
Et tant que ces derniers ainsi que l’inconscient collectif continueront de penser que ‘‘les rails c’est fait pour les tégévés (beaucoup) et les TER (la portion congrue), et les usines c’est fait pour les camions’’, rien ne pourra changer.
Dommage, je me souviens de merveilleux voyages en train quand j’étais jeune, des liaisons directes ou impliquant un minimum de changements, à bord de trains pas nécessairement très rapides mais toujours confortables (les merveilleux Corail qui n’ont jamais été égalés par ce qui les a remplacés, ou même de wagons gris et verts plus anciens, sans clime et avec beaucoup de skaï, mais toujours bien plus confortables que les daubes d’automoteurs modernes qui ne ressemblent à rien et qui donnent l’impression d’être dans le RER B), avec une ambiance qui a totalement disparu, et les trains de marchandises encore nombreux que l’on croisait ou dépassait. C’était le train que j’aimais, il a tout simplement disparu et je ne m’y retrouve plus avec l’aseptisation qui l’a remplacé.
Domi
"La termitière future m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots."