BURLINGTON a écrit:SAVAJOL a écrit:D'ailleurs, pourrait on dire que le voyageur est un client quand il est bien servi et devient un usager quand il est mal servi ? ...
A
mon avis, la nuance entre les deux n'est pas une question de bien ou mal servi mais, comme je l'ai écrit, une question de choix. L'usager est servile car il n'a pas le choix. Le client a le choix. La nuance c'est qu'avec le choix, il peut dire bye bye à la SNCF ce qui entraine pour cette dernière un manque à gagner.
Bonjour,
c'est, en effet, l'idée qui "court", même si l'on peut se montrer surpris devant une évolution sémantique qui conduit, finalement, à inverser le sens des mots.
Parce que le mot client, au départ, vient du latin
"cliens" qui signifie... serviteur.
Et un
"usager", aux yeux du droit, c'est quelqu'un qui a un "droit"...d'usage, soit le pouvoir de disposer d'une chose comme il l'entend, ou plus exactement comme la loi l'y autorise (article 628 du code civil :
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006429720/.
Tout le contraire, donc, de la façon un peu déplaisante dont le langage courant d'aujourd'hui présente les choses, avec un client qui aurait le "choix" entre des fournisseurs concurrents et un usager qui serait, en quelque sorte, retenu "prisonnier" par ce que l'on suppose être une puissance publique.
Mais, il est bon de dire que le droit ne l'entend pas ainsi, avec des tribunaux qui, au moins à partir de 1906, ont toujours réservé l'emploi du mot "usager" pour définir celui qui utilise un bien ou un service public, pour satisfaire un besoin.
Sans compter le décret 28 novembre 1983, qui explique lui-même, dans son titre, qu'être "usager", c'est avoir des "relations avec l'Administration", et donc avec un "service public"...
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006429720/.
(et, dans le même ordre d'idées, on a aussi un code de la santé publique qui oblige tous les établissements de soins, à mettre en place des "commissions d’usagers", qu'ils soient "privés" ou "publics").Mais, cela ne veut pas forcément dire que "l'usager" ne peut pas être aussi un "client", au sens où l'entendent les "politiques de magement" de l'économie d'aujourd'hui : quelqu'un qui mérite la meilleure offre de service, par ces temps de crise, où se multiplient les opérateurs de tout bord...
C'est, en tout cas, ce qu'on semble devoir comprendre, en lisant les divers traités sur l’Union européenne qui ont institué des
"services d’intérêt économique général" (SIEG), soumis à la concurrence, tout en devant répondre à des obligations spécifiques de service public...
En rappelant ainsi qu'un "service public" n'est pas forcément une institution, mais bien plutôt une "mission", en mesure d'être confiée à une personne publique ou une entreprise privée, voire à plusieurs en même temps.
Tout cela pour dire que services publics et concurrence ne sont pas forcément antinomiques, et que rien n'impose de réserver le mot "usager" au premier et celui de client à la seconde, sinon une facilité de vocabulaire ou une confusion des genres.
D'ailleurs il est assez amusant de voir que leur "interchangeabilité" peut être le fait d'endroits " où ne s'y attend guère : https://www.cgt23.fr/IMG/article_PDF/article_a104.pdf
Posté: 19 Mai 2021, 11:28
