1-4-19) 1915 – EG 538 abc à EG 549 abc – future E 913
Pendant que courait la commande pour quatorze locomotives 1’D1’ destinées aux transports de trains de voyageurs express et omnibus - commande qui se solda par l’unique livraison de la machine 2’D1’ immatriculée EP 235 que nous venons de passer en revue - ainsi qu’une commande de dix locomotives C + C pour le trafic marchandises qui allaient former la série E 905 que nous étudierons un peu plus loin, les KPEV passaient commande en juillet 1912, à la suite des essais effectués avec la locomotive EG 505 (voir plus haut paragraphe 1-4-11), et à destination de la KED de Breslau, de vingt locomotives électriques lourdes pour le transport des marchandises.
La commande des équipements électriques avait été partagée entre MSW et SSW. Les KPEV repoussèrent cependant bientôt la commande adressée à MSW pour huit des machines, si bien que seul SSW équipa les douze machines restantes. La partie mécanique avait été confiée à Linke-Hofmann Breslau (LHB).
Les locomotives étaient composées de trois unités formant une disposition B+B+B dont les unités extérieures étaient interchangeables.
Le cahier des charges prévoyait de tracter 500t à 20 km/h en rampe de 20‰ et 1200t à 40 km/h en rampe de 6‰. La vitesse maximale devait être de 45 km/h.
Ces locomotives inaugurèrent ce qui fut désigné comme « Packwagen-Lokomotiven », littéralement « locomotives fourgons », dans la mesure où un corps central en bois ayant l’allure d’un fourgon de marchandises, abritant deux postes de conduite, une unité moteur et un compartiment fourgon, était encadré par deux unités motrices carrossées de métal.
Les KPEV immatriculèrent les machines EG 538 abc à EG 549 abc. La première d’entre elles fut mise en service en 1915 et la dernière en 1921.
D’un point de vue technique, la division en trois parties des éléments moteurs se traduisit par d’intenses vibrations et secousses en marche. L’usure des pignons de transmission s’en trouva très accélérée. L’installation de pignons plus grands montés sur suspensions apporta une amélioration qui permit de porter la vitesse maximale à 50 km/h.
La DRG intégra l’ensemble des machines et les numérota E 91 38 à E 91 49 dans sa série E 913. Les locomotives furent radiées petit à petit ou transformées en unités de chauffe jusqu’en 1938. A cette date, seules restaient en service les E 91 38, 40, 41 et 48.
La E 91 38 fut à son tour transformée en wagon de chauffe en 1940 ; les E 91 41 et 48 furent radiées en 1942 et, en dernier, la E 91 40 en 1943.
Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 1025 kW à 25 km/h
Puissance continue : 835 kW à 30 km/h
Puissance spécifique : 10,1 kW/t
Disposition d’essieux : B+B+B
Entrainement : par faux essieux et bielles d’accouplement
Longueur hors tampons : 13660 mm
Empattement total : 11250 mm
Poids total : 101,7t
Masse adhérente : 101,7t
Vitesse maximale : 50 km/h
Constructeur : Linke-Hofmann (LHB)
Equipementier électrique : SSW
Moteurs : 3 moteurs alternatifs à excitation série
Nombre total construit : 12
Numérotation DRG : E 91 38 à E 91 49
Première mise en service : 1915
Dernière radiation : 1943
La machine a été reproduite à plusieurs échelles par plusieurs artisans :