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2-1-4-3) Les locomotives de série 38 d’origine saxonne2-1-4-3-1) Série 382-3 – anciennement sä. XII H 2Les chemins de fer de l’Etat de Saxe possédaient l’un des réseaux à voie étroite les plus denses d’Allemagne. Ils ne comptaient par contre que très peu de grandes lignes classiques. La Saxe comptait pourtant parmi les régions les plus peuplées d’Allemagne. Ses centres industriels induisaient un trafic voyageur local très important.
En 1906, alors que Garbe en Prusse sortait sa P8, le trafic voyageur saxon était encore assuré par des locomotives à deux essieux moteurs accouplés, motorisées à vapeur humide. Les locomotives bicylindres à simple expansion de catégorie III (1B) et IIIb (1’B) et à double expansion de catégorie IIIb V (1’Bn2v) et VIII V2 (2’Bn2v) en formaient l’ossature.
Le service régional était parallèlement appuyé par une série de locomotives de vitesse dont les performances étaient alors dépassées pour assurer le service de grandes lignes. Pour l’année 1916, le registre officiel des moyens de transport des chemins de fer de l’Etat de Saxe fait état de 175 locomotives « S » et de 430 locomotives « P ».
L’acquisition d’une locomotive moderne et puissante pour le service voyageur régional ne pouvait plus être différée. C’est ainsi que la fabrique saxonne de machines (Hartmann) se voit confier la mise en chantier d’une locomotive 2’Ch2. Son développement allait suivre celui des locomotives de vitesse des catégories XII H, XII HV et XII H1 que nous avons étudiées dans la première partie de cet exposé, mais avec des roues motrices réduites en diamètre à 1590 mm.
La nouvelle machine, désignée XII H2 se différenciait des XII H1 par une chaudière de même diamètre mais plus courte de 350 mm, et par le déplacement de l’entraînement sur le deuxième essieu accouplé.
L’on opta pour une motorisation bicylindre à simple expansion car, en raison de la diminution du diamètre des roues, l’entraînement interne n’aurait pu être installé qu’avec un angle d’attaque important ; complexité non requise pour le service attendu de la locomotive.
Le cahier des charges indiquait la capacité de tracter 235t à 60 km/h en rampe de 10‰.
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Les premières locomotives, numérotées 651 à 660 (puis 3651 à 3660 à partir de 1918), sont livrées par Hartmann en 1910. L’une des machines de cette présérie passera toute l’année à l’Exposition Universelle de Bruxelles.
Jusqu’au numéro 666 (3666) livré en 1911, les locomotives sont équipées de portes de boîte à fumée coniques, sur le modèle bavarois. Plus tard, ces machines recevront une porte de boîte à fumée bombée classique, un sifflet à air comprimé sur le sommet de la chaudière et une pompe à air à l’avant droit de la locomotive, le long de la boîte à fumée.
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La livraison de l’année 1913 ne comprend que les numéros 667 à 671 (3667 à 3671), machines qui, comme toutes celles des livraisons suivantes jusqu’au numéro 3697 en 1917, comportent la boîte à fumée conique. La construction se poursuivra au long et au-delà de la première guerre mondiale pour ne se terminer qu’en 1923. A l’exception de l’année 1921, Hartmann livrera des machines XII H2 chaque année.
La dernière à porter un numéro saxon sera la 3809, construite en 1923, qui deviendra la BR 38 324 à la DRG. En 1927, la DRG commandera encore 10 locomotives qui seront numérotées 38 325 à 38 334. Les premières machines ont été livrées couplées au tender sä 2’2’T16. Toutes les suivantes recevront le tender 2’2’T21.
La XII H 2 se comporte nettement mieux que son ainée, la XII H 1, dont elle découle pourtant très directement. La machine, puissante et robuste, convient parfaitement au réseau vallonné de Saxe. Elle tracte même occasionnellement des express sur la ligne de Dresde à Reichenbach. Au cours des années 1937 à 1939, quelques locomotives sont déplacées en Allemagne du sud aux dépôts de Francfort sur le Main, Passau, Weiden, Landshut, Limburg et Platting. Parmi elles, les 38 211, 245, 250, 259, 263, 270, 277, 278, 289, 296, 303, 311 et 315 sont clairement identifiées.
Lors de l’occupation de la région des Sudètes par l’Allemagne Hitlérienne, en 1938, les dépôts de ces territoires reçoivent également des XII H 2 en remplacement des locomotives CSD qui y circulaient. Il revient à la Direction des Chemins de Fer de Dresde, dont dépendaient les dépôts de Aussig, Bodenbach, Komotau et Tetschen de combler le départ d’environ 20 BR 38
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En 1941, la DRG récupéra les locomotives qui avaient été cédées au titre des réparations. Elles demeurèrent après la guerre sur le territoire de l’ex DDR. Elles y reçurent des numéros à partir de la BR 38 351 ou éventuellement des numéros devenus disponibles. A titre d’exemple, la 3655 ETAT 230-960 devint en 1957 à la DR la 38 355 et plus tard la 38 204 à la place de la 38 204 d’origine, ferraillée en 1948.
Au 25 juillet 1945, la Direction de Dresde possédait 63 locomotives de la série BR 382-3 d’origine et 12 ex ETAT. Parmi ces locomotives ETAT, cinq seront modifiées en 1954 (38 351 à 38 355).
En 1967, il reste encore 53 locomotives réparties entre les dépôts de Bautzen, Brandenburg, Karl-Marx-Stadt, Ketzin, Nossen et Werdau.
La dernière en service, la 38 308 du dépôt de Nossen recevra la nouvelle numérotation de la DR pour devenir 385308-2. Elle ne servait plus alors qu’à des trains de travaux. En août 1971, elle roula une dernière fois jusqu’à Glanz et Ehren pour participer aux trains spéciaux du congrès du MOROP de Dresde. Elle tracta un train entre Dresde et Königstein. A cette occasion roulèrent aussi pour la dernière fois les wagons de la « route roulante » de la DRG (Rollwagen).
Le musée des transports de Dresde a préservé la BR 38 205.
Catégorie : 2’Ch2
Distribution : P35.15
Diamètre des roues motrices : 1590 mm
Vitesse maxi : 90 km/h
Fabricant : Hartmann
Première mise en service : 1910
Tender : sä.2’2’T21 avec 7t de charbon
Nombre total construit : 168
Nombre intégré à la DRG : 124 + 10 nouvelles constructions
Numérotation : 38 201 à 38 334
Dates de dernière réforme : 1971
BR 38 201 (sä. XII H 2 n° 651, ensuite 3651)(Hartmann 3382/1910)
Modèle Piko 50016 de la BR 38 262