UNE PETITE VISITE AU CIMETIERE
Comme beaucoup de "petits trains" de France les conflits mondiaux auront été des épreuves doublement cruelles au point d'être fatales à plus ou moins brève échéance. Cruelles directement par le don de matériels pour les lignes du front et la réquisition des agents qui les servaient et qui pour un certain nombre malheureusement ne reviendront pas. Cruelles aussi par la sur-utilisation avec des sous moyens entraînant une usure (le mot est faible) profonde et prématurée des matériels et infrastructures
Le premier conflit mondial aura eu exactement cet effet sur le CFD de la Lozère en coupant net l'élan qui lui avait vu exploser les prévisions les plus optimistes d'exploitation.
Pour la seconde guerre mondiale, au delà de l'impact humain aussi terrible mais un peu différent concrètement du fait de l'occupation et de l'installation des maquis alentour, l'aspect économique et l'évolution des moeurs scellent lentement mais définitivement le sort du malheureux tortillard. Déclin des mines essentiellement de charbon, démocratisation du transport individuel (l'automobile), désertification des campagnes ... Le CFD de la Lozère aura été ballotté d'annonces de fermeture en mesures d'économie dérisoires, de sursis en sursauts pour finir comme presque tous les autres ... au cimetière.
Quinze années se seront écoulées entre le premier signe alarmant et la fermeture définitive. Une lente agonie qui aura vu fondre les effectifs, user les matériels jusqu'à la corde et même au delà mais qui aura aussi galvanisé les coeurs et les esprits et marqué les populations jusqu'à maintenir un souvenir encore très vivace plus de quarante ans après la fermeture.
Le 13 janvier 1968, une manifestation de soutien est organisée par la majorité des élus locaux, en tête de cortège, et l'essentiel de la population du canton. Un des plus courts défilés de l'histoire des mouvements populaires probablement !
Pour toute réponse, l'état prévoit la fermeture du réseau au 1er février 1968.
Mais l'homme, avec toute l'ingratitude qui peut le caractériser, peut avoir besoin du chemin de fer les jours de mauvais temps et notamment de neige. Les routes sont alors rapidement impraticables du côté du col de Jalcreste où, la burle aidant, d'imposantes congères peuvent rapidement se former. D'où un dernier recul des services de l'état: deux mois encore, deux mois seulement ...
Comme tout le monde le sait, c'est le 31 mars 1968 que le sort du CFD de la Lozère sera définitivement scellé. Un dernier délai mis à profit par bien des amateurs pour un ultime voyage, seul ou en groupe, comme le 24 mars 1968 où Jacques Silhol retient l'affichette annonçant la fin d'activité à bord du De Dion 201.
Ceciflo, cultivateur patenté de semonces bio, nature ou confites.
Un Forum, terre de béatitude, antichambre de questions pour un champion, bétisier florilège des difficultés de la langue française.
Le ménage? Moi, c'est fait !