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Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 06:32
par Pierre bis
Je viens de lire rapidement les derniers posts.

Sans refaire le débat je constate qu'ils y a (au moins) deux professions qui sont régulièrement critiquées, et pas qu'un peu, pour leurs "avantages" supposés ou réels et présentés comme "scandaleux" par la "vox médiatika". Il s'agit des profs"tout le temps en vacances" et des cheminots "qui coûtent une fortune en retraite précoce et avantages divers".

Je pourrai décrire en long et en large les réelles contraintes et difficultés de ces deux professions mais c'est inutile, car ces critiques, parfois haineuses, sont presque du domaine de la foi. Pourtant il suffit en effet de poser une question pour voir que, derrière les mots, l'opinion publique n'est pas si convaincue de ce qu'elle dit elle-même. En effet, si ces professions qui, en ces temps de chômage, garantissent l'emploi, étaient à ce point privilégiées, des foules de candidats de valeur devraient se précipiter dans les bureaux de recrutement comme elles le font dans les boutiques à la sortie du dernier IPhone.

Est ce le cas?

Ben non.

PS: lors de la publication du rapport Spinetta, il y eu un très beau éditorial de Riss, Le directeur de Charlie Hebdo, lui même ancien cheminot.

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 08:35
par Cisalpin
Bernard Bayle a écrit:- ma fille ainée est responsable d'un secteur de conseil financier dans une banque : ce sont les pousse-mégots sans le sou qui gueulent le plus fort parce que le plan de sauvetage qui leur est proposé ne leur convient pas.


"Pousse-mégots sans le sou" dis-tu ? J'ai du mal à croire en un tel mépris de ta part vis à vis des gens en difficulté :cry: Ce n'est pas 2B qui écrit, je n'y crois pas :?: :!: :roll:

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 08:45
par Bernard Bayle
Bien sur que non ! Mais c'est un terme que l'on entend malheureusement, comme "sans-dents" et autres.....
Mea culpa : j'aurais du utiliser les guillemets....

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 09:00
par Cisalpin
Les guillemets n'auraient pas changé grand chose mon cher Bernard. Quant aux formules comme "sans dents", "les riens", laissons ce mépris à leurs auteurs.
Bonne journée à toi ;)

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 10:35
par Bernard Bayle
Bonjour,
Pour reprendre ce que dit Pierre, il y a eu l'édito de Riss Charlie Hebdo (paru en septembre 2017, si je ne me trompe pas) et plus récemment celui du rédac 'chef de UFC Que Choisir. Deux textes différents, critique mais tout de même relativement indulgent pour le second.
Par opposition au rapport Spinetta, il y a aussi un rapport rédigé par DEGEST, qui se basant sur les mêmes sources et chiffres, tend à démontrer le contraire. Quoi qu'il en soit, à mon avis, le rapport Spinetta correspond à ce que ses commanditaires voulaient entendre, le deuxième correspondant plutôt à une vision "sociale" de l'affaire. Il s'agit donc bien là d'un rapport contradictoire, mais je doute qu'on lui prête quelque oreille attentive que ce soit.

La fin du discours de Pierre m'a également évoqué la conversation que j'ai eue la semaine dernière avec José, celui que je nommais mon "majordome" lors de nos missions à l'étranger. Il a fini tout en bas de l'échelle et moi tout en haut : toulousain d'origine, il me disait que c'est bien le statut de cheminot qui l'avait décidé à "monter" à Paris, il y a 50 ans, pour avoir du boulot sur, même payé en-dessous de la moyenne nationale de l'époque.
Ce que je sais de lui, c'est qu'en contrepartie de ce statut, avantageux aux yeux certains, il a beaucoup donné pour son employeur, comme des centaines de milliers d'autres….
Bon, après le dessert et ce qu'il fallait de "Costières de Nîmes", nous nous sommes dit en souriant que durant notre vie nous avions travaillé en SDF (Samedis, Dimanches et Fêtes) et qu'aujourd'hui nous sommes en retraite SDF (Sans Difficultés Financières).

Je pense qu'il n'est nul besoin de réformer en profondeur la SNCF, corriger ce qui ne va pas serait surement déjà bénéfique. Alors, aujourd'hui bon nombre de voies voix (merci papy !) se font entendre pour dire "on a trop tardé à réformer", pas une pour dire "pardon pour les conneries que nous avons faites", du genre création de RFF et autres séparations de la gestion par activités.
Maintenant si réformer consiste à refourguer aux Régions le trafic "de proximité" déficitaire en comptant sur l'inépuisable contribuable pour le financer et ouvrir le trafic rentable aux "nouveaux entrants" en leur servant sur un plateau le matériel et sa maintenance, le personnel et ses compétences, alors allons-y ! Et quand tout ça aura été mis en place et bien rôdé, un petit coup de gomme sur la dette et on n'en parlera plus.
Il est bien évident que de tels scénarios ne peuvent arriver et qu'ils ne sont que le fruit de mon imagination cauchemardesque. Mais tout de même, ce n'est pas facile d'admettre que le Chemin de Fer Français, leader mondial dans bien des domaines, soit tombé si bas.

Rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure…

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 11:47
par Cisalpin
:cool: :applause:

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 13:23
par domi
Bernard Bayle a écrit:Mais tout de même, ce n'est pas facile d'admettre que le Chemin de Fer Français, leader mondial dans bien des domaines, soit tombé si bas...


De quels domaines il s'agit, je ne sais pas, mais en tous cas pas de ce qui concerne le transport de fret. :| En tous cas pour moi, en tant que spotter, le chemin de fer de l'époque actuelle commence globalement à être intéressant sous ses déclinaisons situées à quelques milliers de km, de préférence à l'ouest. :roll: Ici, c'est plus l'exception que la règle.

Domi

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 14:52
par Bernard Bayle
Vois-tu, quand en 1971 je suis rentré à la SNCF, j'ai commencé aux études des RTG. A cette époque-là, on entendait certains grands dirigeants de la Société Nationale : "ah, vos trains de voyageurs ! C'est le transport des marchandises qui rapporte de l'argent". Et là, d'accord avec toi pour signaler la désuétude dans laquelle le fret ferroviaire est tombé et pas que chez nous, ailleurs aussi en Europe. Pour ce qui est du leadership des chemins de fer français, les publications émanant tant de la SNCF que des industriels français est suffisamment abondante qu'il n'est pas besoin de réécrite l'influence mondiale qu'ils ont eue.

Tiens, l'autre jour l'économicomédiaticojournaliste François Lenglet disait : " la reprise est là, la production des marchandises reprend et pour les transporter, il faudra plus de camions" ! Alors le fret ferroviaire : "circulez, y a rien à voir"….

Maintenant, regarder le transport de marchandises à quelques milliers de km vers l'ouest et le trouver intéressant : oui, c'est grand, tout simplement adapté à la taille du continent. Attendu que tu t'intéresses comme moi à ce chemin de fer grandiose, tu as certainement déjà vu :
- des photos de Big Boy ou d'Allegheny en tête d'interminables trains de marchandises.
- une vidéo de la Challenger 3985 UP, seule en tête de 130 wagons "double-stack" croisant un train équivalent avec 4 locomotives Diesel en tête. On ne peut pas comparer nos deux continents, et on ne peut pas se limiter à ce qu'on voit de nos jours. Il faut aussi prendre en compte l'histoire. Chez Hispano-Suiza on disait : "le futur a besoin de sa légende".

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 15:25
par Bernard dit Papy
Bernard Bayle a écrit:......... Alors, aujourd'hui bon nombre de voies se font entendre pour dire ......…


La déformation professionnelle ça te suit toujours :siffle:
Cordialement
Bernard dit Papy :vieux:

Re: un métier: cheminot

MessagePosté: 04 Avr 2018, 16:09
par Bernard Bayle
Bernard dit Papy a écrit:La déformation professionnelle ça te suit toujours :siffle:
Cordialement
Bernard dit Papy :vieux:

Ajoute à ça l'émotion ! :mdr: :mdr: :mdr: