Dans ma région natale (l'Auvergne-Limousin parce que je suis né sur la frontière), les michelines étaient omniprésentes jusqu'au milieu des années cinquante.
Le "confort de roulement" dans les vapeurs d'essence était tel que tous les voyageurs avaient le mal de mer et que beaucoup ne terminaient pas le voyage sans avoir restitué leur repas dominical, même si on était rendu au mercredi ou jeudi suivant ...
C'était marrant de voir le conducteur s'arrêter pour changer un pneu crevé !
Ce sont les vraies raison de l'échec de la formule : une résistance à l'avancement qui nécessitait de puissants moyens de traction (voir la très courte rame sur pneumatiques de l'Est avant guerre tractée par des 230 qui s'épuisaient à faire l'heure), un roulement "mou" qui incommodait la majorité des voyageurs et un besoin d'entretien et de dépannage nettement supérieur au besoin des véhicules unifiés du parc. Mais la pub avait été (bien) faite par Michelin et a laissé des traces ...
C'est sans doute pour cette raison que "micheline" est resté dans le jargon populaire jusqu'à la fin des années soixante pour désigner un vehicule ferroviaire automoteur rouge et crème. Dans les années soixante, les initiés prenaient l'autorail et les non-initiés ainsi que ceux qui ne le prenaient jamais parlaient de "micheline", comme ils parlaient d'ailleurs de "frigidaire", de "transistor", de "traction", etc.
Plus personne aujourd'hui ne parle de "micheline" et CFRA, qui le sait parfaitement, a simplement utilisé les mots de l'époque qui est celle du CFD Lozère.
Je crois bien que c'était de l'humour ...