un métier: cheminot

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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
30 Aoû 2014, 21:48

Aldayo a écrit:Je préfère quand même la livrée infra actuelle (surtout sur les BB75000) même si j'aime pas trop le liséré carmillon.
Par contre, la plus belle livrée à mes yeux restera la corail+/multiservice !!
Elle se suffit à elle seule et pour toutes les activités !!

Ce qui revient à dire que la base de la livrée Fret, indépendamment de la couleur variable, ne te plait pas. Tu es comme Pierre (pierre bis). Ceci dit, ce fut mon job de vivre avec, mais je n'ai jamais vraiment vibré devant la livrée Fret. Il est clair, que sur certaines machines, ça leur est allé comme "des guêtres à un lapin"; je pense surtout aux CC 6500 de la 1ère série.
Quant à la livrée Corail+/multiservice, je ne dirai rien de plus...
Je n'ai plus accès aux documents de l'époque, mais mon collègue, (Jean-Michel Anglès) précurseur en infographie, avait réalisé à ma demande des PDF de locos multiservice en remplaçant le rouge par du vert, pour l'activité Fret. C'était bien plus sobre et chic que la tranche napolitaine. D'ailleurs, pour les plus anciens qui s'en souviennent peut-être, j'avais peint une UM de BB 9300 Maurienne en livrée multiservice : c'était une Corail + verte à l'occasion d'un canular du 1er avril pour Roco. On en trouve des photos sur le net.

2B.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Aldayo
30 Aoû 2014, 21:52

Bizarrement, la livrée fret ne me déplait pas (surtout sur CC72000 et BB75000)
Qui croit savoir ne sait rien.
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Aldayo
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Re: un métier: cheminot

Messagepar BURLINGTON
31 Aoû 2014, 14:43

Merci 2B pour ce passionnant récit ;)
Je me pose une question en lisant l'histoire de ces livrées.
Pourquoi en France, voir en Europe, sommes nous en recherche perpétuelle d'une livrée alors qu'aux USA, ils ont plutôt des constantes avec quelques évolutions mais rien de majeur ? Voir L'UP, le BNSF, le NS entre autres.
PREVOST Alain
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
01 Sep 2014, 07:06

BURLINGTON a écrit:Merci 2B pour ce passionnant récit ;)
Je me pose une question en lisant l'histoire de ces livrées.
Pourquoi en France, voir en Europe, sommes nous en recherche perpétuelle d'une livrée alors qu'aux USA, ils ont plutôt des constantes avec quelques évolutions mais rien de majeur ? Voir L'UP, le BNSF, le NS entre autres.

Salut,

je n'ai pas de réponse pertinente à cette question. Par contre, ne serait-ce pas lié au fait que les compagnies américaines, notamment celles que tu cites, ne font que du trafic fret ? Alors que chez nous (en Europe), peut-être que le transport des voyageurs incite à la recherche constante d'une image associée à une Entreprise face à monde en perpétuelle évolution. Ceci dit, le logo de la DB, par exemple, est relativement stable dans son dessin.
Alors, la raison de tous ces changements est peut-être ailleurs....

2B
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
01 Sep 2014, 08:05

Bonjour,

Toujours en poste aux locomotives, un 30 octobre vers 17h30 (de je ne sais plus exactement quelle année) j’étais en conversation avec Marcel, mon chef direct. Le téléphone a sonné et après une très brève conversation, il s’est absenté du bureau. Il fut de retour peu de temps après, accompagné du Chef du Département des caisses des structures. Il se trouvait qu’en cette veille du 1er novembre (qui devait être un vendredi) il n’y avait plus personne dans les bureaux. Le grand chef m’a dit : « un TGV A vient de dérailler vers Dax, il n’y a plus personne dans les équipes TGV ni accidentologie, voudriez-vous vous rendre sur place et contacter au préalable le responsable de la maintenance des TGV ». Oui, Chef ! Je suis donc allé voir ce responsable TGV (j’ai su par la suite qu’il était modéliste pour l’avoir rencontré 2 ou 3 fois à RE et au mondial de la maquette): il m’a demandé de l’accompagner, lui-même se rendant avec son épouse dans sa villégiature provinciale du pays basque. Nous avons convenu d’un rendez-vous à Paris-Austerlitz pour emprunter le train de nuit. Je lui ai dit : « OK, tu me prends un T2, je rentre chez moi manger un bout, prendre quelques affaires de toilette et de rechange, puis à tout à l’heure avant le départ du train. Comme il était déjà prêt pour ce week-end à rallonge, il a eu le temps de prendre mon billet.
Je ne sais plus exactement dans quelle gare nous sommes descendus, toujours est-il que c’était au tout petit matin et que le train de secours nous attendait. A peine grimpés à bord de la voiture de cantonnement, la BB 63000 nous a convoyés sur le lieu du déraillement. A cet endroit, juste après une petite gare, la voie en courbe était en mauvais état et, sous la force centrifuge, les essieux du TGV ont couché le rail extérieur. Le temps de se rendre sur les lieux, j’ai découvert la convivialité qui règne dans les équipes de relevage, notamment autour d’un café chaud et de quelques viennoiseries.








Au cours de cette mission, je me suis intéressé aux équipes de relevage. J’avais échangé mes coordonnées avec le moniteur présent sur place, ayant l’envie d’en savoir plus sur ce métier. J’ai appris qu’il y avait quatre moniteurs relevage nationaux dont l’un d’entre eux était le Chef de la commission relevage. Pour les avoir rencontrés tous les quatre ensemble, ils formaient à l’évidence une équipe dirigeante homogène et soudée. Quant aux opérateurs, ils sont en général des chefs d’équipe et des ouvriers très qualifiés appartenant au personnel des établissements de maintenance du matériel. Ils suivent une formation régulière et participent à des essais de relevage afin de garantir le maintien des connaissances sur le terrain. Ils sont graphiqués sur le principe des astreintes. Enfin, ces agents savent particulièrement bien manier la disqueuse, le chalumeau oxy-coupeur, le marteau et le burin et la soudure électrique.
Le panel des agrès de relevage est vaste. Il part de la simple rampe de guidage des roues, en passant par des poutres, des vérins, des crochets, des élingues, pour finir avec la grue ferroviaire ou encore plus fort, les grues routières de grande capacité. Les agrès sont disponibles dans le WSGI ou dans des véhicules routiers de tonnage moyen.
La mission des équipes de relevage est simple : mettre tous les moyens en œuvre pour relever sans relâche afin de dégager au plus vite les matériels déraillés et de rendre la voie à la circulation le plus rapidement possible. Alors, il faut que l’intendance suive, la prise de vitamines aussi.

2B.
Undertaker
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
01 Sep 2014, 08:21








Suite à je ne sais quel accord, on a demandé à la Direction du Matériel SNCF d’homologuer la BR 185 de la DBAG à circuler sur le RFN (réseau ferré national). Simple comme bonjour : il suffisait d’appliquer l’arrêté de juillet 2000 (document en vigueur à l’époque, évolué depuis) et que le demandeur produise des documents équivalents au plan d’homologation de la BB 27000. Pour cela, il y avait eu une grande réunion au 15 rue Traversière avec de nombreux représentants de Bombardier, un seul représentant de la DBAG et, coté SNCF, un responsable de lot par spécialité et le Chef de projet pour ce dossier : ceci représentait pratiquement le calque d’une réunion plénière, avec un interprète en plus. Lorsque j’ai demandé un essai de relevage de la BR 185, j’ai eu l’impression d’avoir dit un gros mot ! Mais face à mon insistance, nous avons pris rendez-vous à Mannheim pour le fameux essai. J’y ai assisté avec le Chef de la commission relevage. J’ai également retrouvé mon cher Daniel Gobin (le franco-allemand de la DBAG à bord du PBKA à Berlin) qui avait servi d’interprète. À la cantine, il m’a dit : « on te remercie, car grâce à toi, on a enfin pu faire cet essai ; Bombardier a toujours trainé les pieds ». Quand le dossier d’homologation a été bouclé, nous avons fait un nouvel essai à Metz en appliquant la notice rédigée par la commission de relevage.




2B.
Undertaker
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
03 Sep 2014, 16:30

Bonjour,

FRET SNCF avait lancé un appel d’offres pour la fourniture de locomotives Diesel de grande puissance, au moins égale à celle des CC 72000, voire un peu plus. AD-tranz, Alstom, Siemens et Vossloh avaient répondu. Seuls les deux premiers avaient retenu notre attention, proposant chacun une CC à transmission diesel-électrique. Quant à Vossloh, se reposant surtout ce qu’ils avaient en catalogue, proposait grosso modo deux machines de moyenne puissance pour le prix d’une grosse. AD-tranz proposait une locomotive étroitement dérivée de leur "Blue Tiger", légèrement francisée, avec un moteur Diesel GE, alors qu’Alstom avait étudié une locomotive de la gamme Prima avec GM comme motoriste. J’avoue ne plus trop me souvenir des autres offres, mais celle d’Alstom résultait d’une véritable étude adaptée au cahier des charges de Fret (contrairement aux autres qui proposaient ce qu’il y avait déjà dans leurs catalogues). De plus, comme pour les BB 27000, cette machine disposait d’éléments de sécurité passive, contrairement à ses concurrentes.
Chaque constructeur était venu en réunion au 15 rue Traversière pour défendre son projet. J’avoue que les représentants de GM nous avaient un peu "bluffés" avec leurs moteurs évolutifs à la demande. De plus, à cette époque, Alstom livrait pas mal de CC Prima à l’export, gage de savoir-faire quant aux caisses, bogies et chaine de traction. Pendant ce temps, les BB 27000 commençaient à être livrées, leur confort vibratoire étant en deçà des valeurs fixées au cdcf, la liaison caisse-bogie en étant la principale responsable. Alors, j’avais été invité à faire un parcours Belfort-Vesoul à bord d’une Prima pour l’Iran lors d’une marche de réception. Nous avons roulé à 140 km/h, V max autorisée. J’avais été enthousiasmé par le confort en cabine de cette locomotive (pas ou peu de vibrations) et une ambiance acoustique remarquable pour une machine Diesel. Finalement, ce fut presque une contre-démonstration pour le constructeur ; à la descente à Vesoul, le Chef de projet de cette CC m’a demandé : "alors qu’en pensez-vous" ? "Hé bien, si les BB 27000 avaient cette qualité de confort, il y a bien longtemps que notre différent à ce sujet serait réglé" ; lui répondis-je.


Finalement, il n’y aura pas de suite donnée à cet appel d’offres. Fret a-t-il été, dans son subconscient, sensible à l’offre de Vossloh : locomotives de moyenne puissance ? Toujours est-il que nous avons eu à rédiger un nouveau cahier des charges pour une locomotive de puissance moyenne, de l’ordre de 2000 kW. Bien évidemment, pour la rédaction de notre deuxième cdcf, nous avons bénéficié du retour d’expérience de celui de la BB 27000. Nous avions eu trois réponses que nous avons étudiées avec grand intérêt. La première était une BB diesel-électrique Alstom dérivée de la 27000 et motorisée avec un Caterpillar, la seconde était une diesel-électrique Rh 2016 de Siemens motorisée avec un MTU et la troisième était une diesel-hydraulique G 2000 de Vossloh motorisée avec un Caterpillar.
Bien que Fret SNCF semblât satisfait des G 1206 Vossloh de location, l’offre de la G 2000 n’avait pas soulevé d’enthousiasme débordant auprès des notateurs de la Direction du Matériel. Peut-être la transmission hydraulique ou autre chose ? En tout cas, coté caisse, je ne lui ai pas attribué une bien bonne note à cause de son architecture (pas de couloir reliant les deux cabines) et de l’absence de sécurité passive, deux points importants ne répondant pas aux requis du cdcf.
Par contre, les locomotives proposées par Alstom et Siemens avaient retenu toute notre attention. Nous avions organisé plusieurs RTS avec les deux constructeurs pour que chacun d’eux nous fournisse des éclaircissements sur divers points de leur offre, avec le PV de réunion consignant les engagements correspondants.
Le chef de projet, son adjointe et tous les responsables de lots avaient été invités à Graz par Siemens pour une prise de contact avec une Rh 2016 : voyage en ligne sur une marche d’essai suivi par une visite du site de production des locomotives Hercules (Rh 2016) et Taurus (ES 64). Sans entrer dans les détails, la loco Siemens s’était ramassée une meilleure note globale que celle d’Alstom.





Il est clair qu’Alstom avait reçu une douche froide et, à mon avis, l’avait fait savoir ! Du coup, le Directeur du Matériel a réuni tous ses proches collaborateurs et leurs experts, en présence d’un juriste maison, afin que chacun de nous justifie les notes qu’il avait attribuées à la BB Alstom en regard de chaque item du cdcf et de la réponse correspondante de l’offre. Plus tard, nous apprenions que la BB 75000 serait une locomotive Alstom-Siemens… Quand j’ai connu la clé de répartition de chacun des deux constructeurs, je me suis dit : "c’est le mariage de la carpe et du lapin".



Pendant ce temps-là, la mutation de la Direction du Matériel était en marche et la création du CIM au Mans était confirmée. D’ailleurs, les agents de la première vague de mutations étaient sur le point du départ. Chacun de nous avait été questionné sur ses intentions au sujet du CIM, la mutation reposant sur le principe du volontariat : comme je ne faisais rien comme tout le monde, j’avais suggéré que l’on me mute au Mans, avec un détachement permanent à Paris pour raison professionnelle (être au plus près du chef de projet, par exemple :+)). Je proposais en contrepartie de ne pas bénéficier de l’accord cadre d’accompagnement de la mesure et je m’engageais à me rendre au Mans au moins une fois par semaine, voire plus si le service le commandait, et cela avec les frais de déplacements à ma charge. À ma grande surprise, lors d’un entretien individuel, mon chef de Département, pourtant réputé procédurier et peu flexible, m’avait dit : "pourquoi pas ! je n’y suis pas opposé à priori, on part sur ce principe, on verra au fil du temps et si l’un de nous deux a du nouveau, il en informe l’autre" ! Et puis, vint le jour où il m’a convoqué : "les représentants syndicaux s’opposent à cette mesure particulière vous concernant".
Moins d’une semaine plus tard, j’avais un poste au pôle communication de la Dir. du Matériel, celui (enfin presque) que j’avais tenu pendant une bonne quinzaine d’années. Ce qui fait que mon aventure avec les BB 75000 s’en est allée…Toutefois, il me faudra attendre la période estivale et les trois premières semaines de septembre durant lesquelles j’ai effectué la navette domicile-Le Mans pour le transmis des dossiers à mon successeur : faut toujours que les choses soient proprement faites.



2B.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
04 Sep 2014, 08:49

Bonjour,

La SNCF avait vendu le bâtiment du 15 rue Traversière, pour le louer par la suite à son nouveau propriétaire…Comme il y avait beaucoup de travaux à faire, le Directeur et les départements du Matériel restant parisiens ont déménagé rue des Poissonniers, dans le 18ème arrondissement de Paris. Nous y sommes restés dix-huit mois dans des locaux vétustes, près des voies de sortie du dépôt de La Chapelle : au moins, depuis ma fenêtre, je voyais passer des trains. Ce fut la grande époque du logo Carmillon : j’ai assisté, bien évidemment dans la confidentialité la plus haute, à sa mise au point et surtout à définir son application sur les matériels roulants afin que cette opération, une fois lancée, se fasse dans les délais les plus courts ou, comme disent les communicants, que sa visibilité soit rapidement perçue. Ce travail préalable avait également pour but de constituer les stocks nécessaires en fonction des références et d’organiser le dispatching rapide vers les centres de maintenance.

Un jour, j’ai reçu un coup de téléphone d’une dame qui s’est présentée comme la Directrice du salon « le Mondial de la Maquette ». Après une brève conversation, elle me propose un rendez-vous dans les environs de notre nouveau quartier où il y avait une pizzéria qui pouvait convenir à ce type de r.d.v professionnel. Elle est venue avec son Directeur adjoint ; elle m’a expliqué que l’ère du Bourget était terminée, qu’il fallait revenir à la Porte de Versailles. Au fil de la conversation, je commençais à me demander dans quelle aventure elle allait m’embarquer. Puis, après avoir bien écouté son projet, je lui dis :
- « mais Madame, il faut que j’en parle avec la Dir. Co, je n’ai pas le budget suffisant pour une telle expo ».
- « mais Monsieur, je ne veux surtout pas la présence de votre Dir. Co* ! Par contre, je vous offre un stand de 85 m² juste en face l’entrée, après le passage des guichets » !
- « Effectivement, ce n’est pas la même chose. ».
- « La seule chose que j’attends de vous est que vous organisiez votre stand autour du thème « la maquette ».
- « Madame, comptez sur moi, ce sera fait ».
(*Faut dire qu’à l’époque, à la Dir. Co, beaucoup considéraient les modélistes en général, ferroviaires en particulier, comme des demeurés et il était de bon ton de véhiculer ce courant de pensée).

Comme nous étions en transit à la rue des Poissonniers, les quelques services qui possédaient des maquettes ne les avaient pas forcément déballées : j’en ai donc réquisitionné une bonne partie. J’avais contacté Alain Pras pour qu’il dépoussière un peu toutes ces maquettes, qu’il harmonise et modernise les supports avec une présentation commune (essentiellement des supports ou vitrines en plexiglas), que chaque maquette comporte une légende et que le tout soit « dûment carmillonné ». Pour cela, j’avais le budget…Et puis, comme j’avais des potes un peu partout, j’ai utilisé en loucedé les services de la Dir Co. : le chauffeur avec sa camionnette de service a assuré tous les transports des maquettes et un collègue du département « image » m’avait disponibilisé un ballon gonflable de 3 mètres de diamètre qui flottait au-dessus du stand : bien sûr, il était Carmillon avec le nouveau logo ! De mémoire, il y avait :
- un cagibi qui nous servait de vestiaire, de stockage de documentation et autres prospectus. Devant, il y avait un comptoir où nous distribuions la documentation et des petits bonbons enrobés dans un papier Carmillon.
- un stand affecté à la RGCF qui a profité de l’occasion pour se faire connaitre du grand public. Des numéros les plus récents étaient en vente, plusieurs abonnements avaient été enregistrés.
- une chaudière en coupe d’une Mountain ex-État à l’échelle 1/5ème. Cette maquette venait de Sotteville Quatre-Mares : je l’avais faite repeindre en couleurs didactiques à l’instar de la 232 Nord de Mulhouse. Quatre-Mares avait également réalisé un présentoir « solide » pour la présenter en hauteur.
- deux maquettes de trains du « futur » et une maquette du TGV Fret, prêtées par la Dir. De la Recherche, toutes à l’échelle 1/20ème.
- une maquette à l’échelle 1/10ème du TGV MX 100. (M pour matériel, X pour projet, 100 pour vitesse 100m/s).
- une veine de soufflerie transparente renfermant une maquette de train et servant de démonstration sur les techniques et recherches aérodynamiques, notamment avec l’utilisation des brins de laine pour visualiser les flux d’air.
- un bogie de BB 15000 à l’échelle 1/10ème. Ce bogie, présenté sous une bulle en plexiglas, est entièrement en laiton (sauf les roues en alu). Il avait été réalisé par le maquettiste-maison du 15 rue Traversière.
- des bogies moteur et porteur de TGV PSE à l’échelle 1/10ème. Bogies également en laiton et roues alu. Ils avaient été prêtés par les ateliers d’Oullins qui était devenu le centre national d’expertise des bogies.
- un panto CX à l’échelle 1/3. Ce panto, non fonctionnel, avait été réalisé à trois exemplaires par les apprentis des ateliers de Vitry-sur-Seine.
- une maquette écorchée sur tout un coté d’une motrice TGV Duplex au 1/10ème prêtée par Alstom.
- une maquette d’un panto AM11 fonctionnelle à l’échelle 1/5ème.
- une maquette de deux têtes d’attelage Willison dont l’une était fixe et l’autre mobile à l’échelle 1/3. Je serais curieux de savoir le nombre de manipulations qu’ont subi ces têtes d’attelage et le panto AM11 ! Fallait qu’ils soient costauds.
- une maquette à l’échelle 1/20ème d’une BB 27000.
- une maquette à l’échelle 1/20ème d’une BB 75000.
- peut-être il y en avait-il 2 ou 3 autres, je ne m’en souviens plus bien. Peut-être la NAT et le TGV pendulaire ?

À l’issue du salon, chacun a récupéré sa ou ses maquettes, bien heureux qu’elles aient pris « un coup de jeune » !

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Re: un métier: cheminot

Messagepar Pierre bis
04 Sep 2014, 10:35

Concernant la CC "Iran" tu dis que la déco n'est pas terminée. Dommage car je la trouve parfaite comme ça. Je trouve même que c'est vraiment une très belle machine, digne des 72000 d'origine et je regrette qu'on ne la voie pas en France..

Et finalement j'aime bien aussi les caisses toute rouges des machines allemandes et autrichiennes. Ce n'est pas forcément le rouge dans l'absolu qui me plait mais le choix d'une couleur unie et pas trop claire. je trouve que c'est encore ce qui s'accorde le mieux avec une rame marchandise multicolore.

Quelqu'un demandait le pourquoi de cette valse permanente des livrées. Je n'ai pas plus de réponse que toi même si d'évidence cela nourri des cabinets de conseil en design qui doivent avoir un discours convaincant. Aucune insinuation dans cette phrase d'ailleurs. Disons les choses clairement, je ne pense pas du tout à une quelconque corruption mais plutôt à une forme de manipulation d'opinion qui visiblement arrive à convaincre au plus haut niveau chez les opérateurs. En tout cas je sais que tout cela a un coût, plus d'ailleurs pour les logos que pour les livrées car à chaque fois cela ne se limite pas à repeindre des locos ou des wagons. Je travaillait pour la RATP dans les années 90 lors de l'opération "nouvelle identité visuelle" consistant à en gros à tout repeindre en vert et blanc, nouvelles couleurs choisies pour la RATP (Adieu aux arrêts de bus jaunes et rouges entre autre). Vous n'imaginez pas tous les impacts que tout cela pouvait avoir, en particulier dans l'informatique où il fallait traquer tous les logos traînant dans les documents produits. Un projet presqu'équivalent aux projets "Euros" et "An 2000".


Pourtant la stabilité et la simplicité des livrées n'est pas antinomique avec une image forte, au contraire. Il suffit de penser aux bus londonniens, aux taxis new-yorkais ou aux voitures de courses Mercedes et Ferrari. De ce point de vue, je continue de penser que labandon programmé de la livrée TGV-A par la SNCF est une catastrophe car d'après ce que je vois des autres réseaux elle était unique et de par la célébrité du TGV mondialement connue.

Dernier truc: ne pas penser que ces histoires de livrée ne concernent que les ferroviphiles. Les voyageurs y sont sensibles et en particulier ils n'aprécient pas l'arrivée d'un train hétérogène. Au début des années 2000, alors que les TER Paris-Le Mans étaient composés de voitures Corail certes semblables mais aux livrées hétérogènes, je me souviens avoir entendu sur des quais de gare des réflexions du genre: "ils font vraiment rouler n'importe quoi". Et l'annecdote des voitures de réserves vertes du Capitole boudées par les voyageurs au profit des rouges en 1967 est connue.
Une brute qui tourne en rond ne va pas plus loin que deux intellectuels assis (Michel Audiard revisité)
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Challenger60
05 Sep 2014, 16:49

Récit toujours aussi passionnant et qui nous fait rentrer dans les coulisses de ces évènements que nous avons suivi de l'extérieur!!

Pour ce qui concerne les livrées, je dois avouer que moi aussi je suis un peu consterné par ces changements permanents. Je pense comme Pierre Bis, que l'influence des agences de com' ne doit pas être étrangère au phénomène, et que ça a dû coûter un sacré paquet de sous, autant pour la conception que pour l'impression du pelliculage et sa pose....
L'impression désagréable que cela donne, c'est que la boîte se cherche une identité et que la communication prend le pas sur le fond (objectifs, stratégie.....), ce qui est la principale caractéristique d'une mauvaise communication. C'est d'ailleurs pour cela que le marketing et la com sont souvent raillés dans les boîtes: cela apparait comme de la poudre aux yeux pour masquer l'indigence du fond...

Or une communication bien menée et qui vient en support d'une vrai stratégie industrielle, ça cartonne: il n'y a qu'à voir les résultats d'Apple ou de Volkswagen.... (et de bien d'autres). On remarquera d'ailleurs, que le logo de ces boîtes n'a quasiment pas changé depuis leur création.

Cette volonté de faire "hype" (j'aurais écrit branché il y a quelques années...) dénote juste l'absence d'idées et de continuité dans la stratégie: chaque nouveau directeur du marketing veut juste montrer qu'il fait quelque chose alors il change le logo (voire pire, le nom de la boite!). La perte d'identité de ces entreprises est tragique: on se souvient tous de la SEITA qui fabriquait les allumettes et les cigarettes, mais qui connait Altadis?
Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur ces cabinets de conseil, qui pour créer des identités originales finissent par donner le même nom à tout: Societis, Regiolis, Bidulis, Conneris (l'idée étant d'associer une racine qui explique le truc et le suffixe -is, puis de passer à la caisse pour lâcher quelques centaines de milliers d'euros...)

Un bon business assurément, avec le sourire du client à la fin et pas trop de migraines pour y arriver....

Les rames de la DB sont blanches avec une bande rouge depuis 20 ans ou plus, les avions d'Air France (pour qu'on ne puisse pas dire que je ne trouve que des exemples outre Rhin...) blancs avec les couleurs nationales sur l'empennage depuis les années 70...
Olivier

Le Blog de Challenger: http://challenger60.over-blog.com/
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