Ouest-France a écrit:Voici comment l’astucieux Thomas Cook a révolutionné le tourisme
(...)
C’est en 1841 qu’il organise le tout premier « conducted tour » à prix fixe. Il embarque ainsi 500 militants qui souhaitent participer à une rencontre pour lutter contre les ravages de l’alcoolisme dans la classe ouvrière, de Leicester à Loughborough. Son premier voyage organisé avait donc une visée sociale.
La manne des Expositions universelles
Dix ans plus tard, à l’occasion de la « Great Exhibition » londonienne, première d’une longue série d’expositions universelles, puis à Dublin en 1853, Cook propose des forfaits au départ de la ville de York. Mais la véritable « révolution touristique » intervient lors de la tenue de l’Exposition universelle de 1855 à Paris, une ville qui attire depuis longtemps des visiteurs du monde entier.
Cette année-là, la capitale française reçoit 130 000 étrangers, dont 40 000 Britanniques. Lors de l’Exposition universelle de 1867, ce sont entre 55 000 et 60 000 d’entre eux qui traversent la Manche, parmi lesquels 20 000 « Cookistes » ou « Cooks », comme ils sont rapidement surnommés à l’époque. Les « circular tours » ou circuits touristiques conçus par Thomas Cook, amènent ces voyageurs d’un genre nouveau pour quelques jours – 4 ou 5 – pour la modique somme de 36 shillings, d’Angleterre en France. Tout est compris : le voyage, le logement, la nourriture et les visites.
Membres des classes moyennes nées avec la Révolution industrielle, ces « touristes » aspirent à participer à ces grands évènements, annonciateurs du tourisme de masse. En 1878, 64 000 Anglais se rendent à Paris pour la nouvelle Exposition universelle et en 1900, ils sont près de 100 000, beaucoup arrivent en groupe.
Ils n’ont, pour la plupart, aucune notion de français et ne s’intéressent que peu ou pas à la culture locale. Thomas Cook décrit sa clientèle comme étant composée « de membres du clergé, de médecins, de banquiers, d’ingénieurs civils et de marchands ». Pour elle, il tente de négocier les meilleurs prix avec les compagnies de chemin de fer.
Il s’efforce également de les loger, notamment à Paris où les hôtels sont onéreux, dans des maisons dans lesquelles ces Anglais peuvent séjourner tous ensemble. Certains d’entre eux sont installés rue de la Faisanderie, où Cook à des locaux bientôt connus sous le nom de Cook’s Anglo-American Exhibition Hotel.
En 1867, il loue quatorze maisons dans la capitale pour certains de ses clients. Pour les autres, et afin de ne pas trop les dépayser, il trouve des arrangements avec des hôteliers qui, pour un prix modique offrent les nuitées, mais surtout le petit-déjeuner à l’anglaise avec de la viande : un « meat breakfast ».
Article complet
ICI