Je vois parfaitement ce que tu veux dire.
Non, Christo, ce n’est à mon avis pas comme cela qu’il faut comprendre le fonctionnement d’une loco. Le principe ici, et pour l’immense majorité des locos diesel un peu partout dans le monde, c’est la transmission diesel-électrique. Caisse ? Qu’est-ce ? Basiquement, c’est un gros moteur diesel (que les spécialistes appellent « groupe »), qui entraine un alternateur, souvent en prise directe (sans réducteur). Le régime de rotation du moteur diesel et de l’alternateur qui lui est couplé va conditionner le courant produit. Très basiquement, plus le groupe diesel tourne vite, plus le produit voltage x intensité va être élevé. Et bien évidemment l’effort à fournir par le moteur diesel sera important.
L’alternateur, à son tour, alimente des moteurs électriques de traction (via tout un « hardware » électrique / électronique pour les modèles récents), liés aux essieux moteurs de la loco via des boîtiers d’engrenages.
Donc il n’y a pas de liaison mécanique entre le groupe diesel et les essieux moteurs. En conséquence pas de corrélation entre le régime de rotation du moteur diesel et des moteurs de traction (et donc avec la vitesse de déplacement de la loco).
Je ne suis pas spécialiste en électricité. Mais sommairement, le régime de rotation d’un moteur électrique de traction va être équilibré entre l’effort à fournir d’un côté (l’effort de traction global de la loco qui en résulte est sensiblement proportionnel), et le voltage x intensité (P = UI) reçu de l’autre côté.
Ce qui veut dire que si l’effort à fournir est important (traction en rampe, démarrage d’un train lourd), la « quantité » de courant à fournir sera importante. L’intensité délivrée aux moteurs de traction devra être élevée. Plus le régime de rotation du moteur de traction est faible (en effort), plus l’intensité absorbée par ce dernier est importante (et ainsi son risque de surchauffe

). Donc le moteur diesel devra monter en régime, sous effort (car l’intensité à fournir, importante, impliquera un « effort » physique sur l’ensemble groupe diesel / alternateur). C’est le cas de la traction sur une ligne de montagne, par exemple. Je suis devenu un fanatique du monde ferroviaire nord-américain en visionnant des trains de marchandises de plusieurs milliers de tonnes (là bas la norme, l’ « unité » dirions nous, c’est le convoi de 10 000 tonnes.....

), luttant contre la gravité sur des rampes de 2,5%, mûs souvent par 7 ou 8 grosses CC diesel de 180 tonnes hurlant à plein régime et avançant à 20 ou 25 km/h…
Et inversement, si l’effort de traction à fournir est faible (en palier), le même train pourra être en mouvement rapide (110 ou 120 km/h) avec ses locos à un régime faible (Run2 ou 3…), voire au ralenti, si l’effort de traction à fournir est nul (en légère descente).
Donc les consos que je te donnais ci-dessus sont représentatives du régime du groupe diesel de ce type de loco (SD40, SD40-2, GT26), indépendamment de la masse du train à remorquer. Si le train est léger ou s’il n’y a pas à se respirer une rampe du genre « à grimper aux arbres », il n’y aura aucune nécessité de faire monter en régime le moteur diesel. Et inversement.
Ca revient à dire que bien évidemment la conso sera beaucoup plus élevée sur une ligne de montagne (en rampe) qu’en plaine.
Je reconnais que c’est de la vulgarisation, les professionnels du monde ferroviaire et les ingénieurs électriciens trouveront certainement à redire sur mon explication, mais c’est comme ça que j’ai pigé le truc et je pense ne pas être trop loin de la réalité.
Domi
"La termitière future m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots."