Mais si elle est magnifique par son style et la poésie de ses paroles, je ne partage pas tout à fait certaines implications de fond un peu trop franchouillardes.
Le français est ma langue maternelle et une langue que j'adore, mais sous-entendre qu'elle serait plus belle que tant d'autres, plus harmonieuse, etc. c'est un pas que je ne suis pas près de franchir. D'une part parce que c'est extrêmement arrogant (et c'est le plus gros reproche qui est fait aux français), d'autre part parce que l'esthétique (beauté, harmonie et tout le tralala) est très relatif, que ce soit dans l'espace ou dans le temps. Ce qui est beau ici peut ne pas l'être du tout ailleurs, parce que le contexte culturel est tout à fait différent, et la beauté d'hier n'est pas nécessairement celle d'aujourd'hui. Je ne parle pas ici des grands chefs-d'oeuvre tels la Venus de Milo, la Joconde (qui me laisse totalement froid), la Pietà de Michel-Ange (qui m'a mis les larmes aux yeux lorsque je l'ai vue "en vrai"), la Jeune Fille à la Perle (je suis un inconditionnel de Vermeer et une [très bonne] reproduction de ce tableau orne un mur de ma chambre), etc. C'est un tout autre débat, mais pas vraiment éloigné de celui-ci car il y a toute une bande d'hurluberlus (suivez mon regard) qui n'hésiteraient pas à tout détruire comme ils ont déjà détruit et sont encore en train de détruire de véritables trésors culturels : ils ont une toute autre notion de la beauté en ce sens que pour eux elle n'existe pas, qu'il s'agit d'un concept blasphématoire.
En examinant le problème sous un autre angle, une langue qu'on ne comprend pas, ce n'est rien d'autre que du charabia. Vouloir y trouver la moindre trace de beauté est illusoire. La seule attitude digne et honnête est donc de refuser tout jugement et surtout toute comparaison. Il n'y a pas de langue meilleure qu'une autre, ni d'un point de vue esthétique, ni d'un point de vue pratique. Même les langues dites "primitives" peuvent très bien s'adapter au monde moderne et même à l'ère d'Internet ! (Dans cette catégorie on pourrait par exemple placer le maori qui, même s'il a été mis à mal à une certaine époque, a toujours su s'adapter à ce que les "pakehas" ont apporté dans ces îles - en bien et en mal...)
Oui, bon, je crois que voilà encore un débat en danger d'être lancé et qui n'a pas sa place ici
Désolé, sorry, sumimasen...bw
