Pourquoi maintenir nos trains historiques ?
On peut découper le décollage industriel et économique de l'humanité en quatre époques :
L'industrie 1.0Au 19ème siècle : Utilisation de moteurs à vapeur
La machine à vapeur, principal moteur de développement, qu'il s'agisse de produire de l'énergie ou de propulser des trains et des bateaux, a permis la première révolution industrielle.
L'industrie 2.0Début du 20e siècle : Production de masse et chaînes de montage
La deuxième révolution industrielle intervient au début du 20e siècle, engendrée par deux principaux facteurs :
l'électricité et la production de masse. L'énergie électrique, dont la majeure partie est produite à partir de combustibles fossiles, en devient le moteur principal. Et les processus basés sur la division du travail conduisent à la production de masse en série.
L'industrie 3.01970s :
Automatisation et robotiqueLa troisième révolution industrielle a suivi dans les années 1970 et pourrait également être appelée la révolution électronique. La robotique et l'informatique ont conduit à un niveau d'automatisation massif de la production.
Industrie 4.0Depuis 2011 :
numérisation du processus de production
Depuis environ dix ans, l'intégration d'Internet et l'utilisation de plus en plus intensive des données ouvrent des possibilités numériques entièrement nouvelles et transforment les processus conventionnels.
Le passage à chaque étape ne supprime pas la ou les étapes précédentes : en France, par exemple, la majorité de l'électricité produite en 2023 l'est toujours par des turbines à vapeur, vapeur maintenant produite par le nucléaire et non plus par les combustibles fossiles comme le charbon.
L'électricité est de plus en plus reine (automobiles...), l’électronique est toujours là et l’informatique aussi, de plus en plus pilotée, voire "boostée" par le Net.
Et notre passion dans tout cela ?
Eh bien nous sommes les historiens, les gardiens de la mémoire de la Première Étape, celle qui, commencée il y a deux siècles exactement, a changé la face du monde.
Depuis dix ans, les hommes ont commencé à réaliser que nous épuisions les ressources de la planète et que la pollution, ce n'était pas "L'écologie, cela commence à bien faire" (suivez mon regard...), mais un problème fondamental.
Le charbon porte une part de responsabilité dans cette évolution de notre planète.
Sommes nous donc alors légitimes à continuer à faire circuler nos (rares) locomotives à charbon ?
En 1950, il y avait en France plus de 20.000 locomotives qui fonctionnaient nuit et jour 200 jours par an : plus de 4.000.000 jours de marche/an
Aujourd'hui il en reste 70 qui ne fonctionnent que 14 jours en moyenne par an, soit 1.000 jours de marche/an.
La puissance moyenne des machines survivantes est passée de 1000 à moins de 200 cv : le plus grand nombre des rescapées sont à voie de 60 centimètres et font de 20 à 35 cv.
Ainsi on peut dire qu'entre l'apogée de la vapeur à chauffe charbon et aujourd'hui, la consommation de charbon a été divisée par plus de 5000 rien que dans la traction ferroviaire.
Soit aujourd'hui 0.0002 % de ce qui était consommé en 1950 : marginal dans l'effet de serre, important pour rappeler d’où nous venons et ne pas oublier nos racines et nos savoirs.
D’où vient cette réflexion ?
J'explique ces données à nos voyageurs depuis des années, de moins en moins souvent puisque je suis de moins en moins au contrôle dans les trains (à propos, on a besoin de vous : le contrôle dans un train historique, c'est sérieux (sécurité), bon enfant et pédagogique, comme vous le voyez).
Il se trouve que ce matin, "surfant" sur le site d'un de mes anciens employeurs, les Pompes SALMSON, je découvre qu'ils ont été rachetés par un concurrent allemand, WILO, il y a 25 ans (note : en fait... 39 ans : j'y ai travaillé avant cela : on ne se voit pas vieillir).
Et je trouve ceci :
https://wilo.com/en/Pioneering/Stories/ ... 31041.htmlExactement ce que j'explique à nos voyageurs depuis 14 ans !
Vive le Chemin de Fer !
Panama
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