Un certain nombre de personnes, dont des cheminots de la Grande Maison, m'ont demandé mon avis sur Railcoop.
RAILCOOP, outre Bordeaux-Lyon, vient de remplir son rôle en faisant des propositions de réflexion et de développement du Rail pour bien d'autres lignes.
Railcoop veut d’abord «
mettre en lumière l'intérêt de certains axes qui ne passent pas par Paris, que ces lignes soient développées par Railcoop ou pas ».
«
Fidèle à son esprit coopératif, Railcoop est disponible pour partager avec d'autres les fruits de cette intelligence collective pour in fine renforcer l'usage du ferroviaire sur tous les territoires » explique la coopérative. Elle évoque ainsi aussi bien SNCF Voyageurs que les sept régions concernées par ces projets, ainsi que le ministère de la Transition écologique. De cette façon Railcoop se fait le porte-parole de la clientèle inter-régionale sacrifiée par l’Etat qui depuis la dernière guerre mondiale a systématiquement privilégié les relations radiales autour de l’Ile-de-France.
Ensuite, Raicoop entend «
vérifier l'impact que ces lignes peuvent avoir sur le service public : la notification à l'Autorité de régulation des transports permet de déclencher un test d'équilibre économique et ainsi vérifier que ces services ne viennent pas affaiblir le service public ferroviaire ». Implicitement, la coopérative va ainsi faire tester le cadre général de gestion de l’offre ferroviaire en France, segmenté entre régions pour les relations de desserte fine, géré par et pour Paris pour les relations nationales.
A propos de ces demandes, le site professionnel Transportrail.canalblog.com soulève une rafale d’objections techniques. Il souligne la faiblesse du débit sur une série de sections, susceptible de freiner les ardeurs du nouvel entrant. Il cite des
lignes à cantonnement téléphonique, technique du XIXe siècle, encore en service pour «
Dol-Lamballe sur Lille-Nantes et Massy-Brest, Vif-Aspres-sur-Buëch sur Annecy-Marseille, (sections) dont la capacité limitée est presque intégralement consommée par les dessertes régionales existantes ».
Transportrail relève aussi que d’autres relations proposées par Railcoop « d
oivent composer avec du block manuel »,
autre relique : Landerneau-Quimper et La Rochelle-Saintes sur Brest-Bordeaux, Jarrie-Vif et Serres-Aix-en-Provence sur Annecy-Marseille. Il relève que c’est déjà le cas de la future liaison Lyon-Bordeaux « entre Gannat et Guéret puis de Nexon à Périgueux », générant «
des contraintes de construction de la grille et de composition avec les circulations existantes, qui plus est sur les sections à une seule voie ».
Voilà des réflexions intéressantes : oui, Railcoop est utile : elle apporte des idées constructives et oblige à se poser des questions. De l’intérêt de lever le monopole et la pensée centrale.
Vive le Chemin de Fer !
Panama