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4-1-7) La série 76La série 76 ne comprend qu’un modèle de locomotive de type 2’C
4-1-7-1) Les locomotives de série 76 d’origine prussienne4-1-7-1-1) Séries 760 – anciennement pr. T10Afin d’exploiter les 41 km de ligne navette reliant les deux gares terminus de Francfort sur le Main à Wiesbaden, la Direction Régionale des chemins de fer de Mayence cherchait une locomotive-tender qui fût capable de réduire au minimum les intervalles entre les rotations.
La locomotive devait avoir des caractéristiques de machine pour trains rapides et être capable d’enlever des express de 50 essieux à 80 km/h et des trains locaux de 60 essieux à 70 km/h.
Des essais avaient été réalisés avec les locomotives-tender de type 1’B2’ palatino-bavaroises (voir plus haut la description de la série 73) ainsi qu’avec les machines 1’C de catégorie T12 prussienne. Mais la vitesse maximale de ces deux machines était trop faible. Les badoises VIb (BR 75
1-3, voir également plus haut) étaient quant-à elles trop peu puissantes pour la charge à remorquer.
De ce fait, sur décision de Robert Garbe, la société Borsig se voyait confiée en 1909 la mise au point et la construction d’une locomotive de type 2’Ch2 – bicylindre à vapeur surchauffée typiquement prussienne. La disposition d’essieux ainsi que l’embiellage s’inspiraient fortement de ceux de la P8 avec un entraxe réduit. La chaudière était celle de la locomotive pour trafic voyageurs P6, légèrement raccourcie (Voir plus haut dans la petite histoire la description de la BR 37
0-1). Cette locomotive était un véritable catalogue des techniques de construction « Garbe ».
Comme, pour des raisons d’économie, l’on avait renoncé à installer un essieu porteur à l'arrière, il fallut, pour des raisons d’équilibrage de la machine, reporter très en avant l’installation de la chaudière. La cheminée se trouvait ainsi reportée très en avant de l’axe du bloc cylindres, rendant nécessaire l’installation de longues canalisations d’admission et d’échappement de vapeur.
Le 30 juin 1909, devant le comité prussien des locomotives au grand complet, avait lieu le voyage inaugural de la série T10 sur la ligne Francfort (M)-Wiesbaden, au crochet du train D67 à l’aller et D50 au retour.
En marche classique, la T10 répondit parfaitement aux attentes. Le registre de la DRG de 1924 lui donne comme performances 330t tractées à 90 km/h sur le plat, 340t à 75 km/h en rampe de 3‰ et 350t à 60 km/h en rampe de 6‰.
Les performances en marche arrière étaient toutefois moins convaincantes. Le troisième essieu accouplé, avec un diamètre de 1750 mm, n’était pas adapté à diriger la locomotive aux vitesses les plus élevées. Les personnels de conduite, échaudés par plusieurs déraillements, évitaient de ce fait d’utiliser la machine en marche arrière et la tournaient systématiquement aux têtes de lignes. L’un de ces déraillements, celui de la 76 009, causa la mort de son machiniste. Il eut lieu à 90 km/h le 24 décembre 1939 sur la ligne reliant Darmstadt à Kranichstein. La machine fut ferraillée.
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Comme la T10 avait été conçue pour un service très particulier, il ne fut construit que 12 exemplaires de la machine. Toutes furent livrées par Borsig, à raison de cinq en 1909 (n° 6941 à 6945), une en 1910 (n° 7288) et les six dernières en 1912 (n° 8151 à 8156). Les douze locomotives furent affectées à la région de Mayence et y prirent les numéros de série 7401 à 7412.
A la suite du traité de Versailles, une machine, la 7404, fut remise aux chemins de fer du NORD où elle devint la 3.1499 puis 3.887 du dépôt de Creil. Elle y tractait des trains de banlieue vers Paris-Nord et Pontoise. Intégrée à la SNCF en 1938, elle y fut immatriculée 2-230 TB 1. Les Allemands la récupérèrent en 1940 et l’expédièrent au dépôt de Würzburg. La machine fit à nouveau retour à la France en 1945 où elle retrouva le dépôt de Creil jusqu’à sa radiation en 1947.
Les 11 machines restantes furent intégrées à la DRG comme série 76
0. (Numéros 76 001 à 76 011). Au début des années 20, les machines stationnaient au dépôt d’Alzey où elles assuraient du trafic voyageur sur les lignes Alzey-Mayence, Alzey-Worms et Alzey-Bingerbrück. Sur ces lignes également, les déraillements étaient fréquents dès que la machine opérait en marche arrière.
Au début des années 30, les locomotives avaient migré au dépôt de Darmstadt et tractaient des trains express et omnibus vers Francfort (M), Wiesbaden et Aschaffenburg. Elles assuraient également du trafic de banlieue autour de Darmstadt.
En dehors de la 76 009 détruite en 1939, la DRG radia encore avant 1945 les 76 005 et 76 007. La DB récupéra les huit locomotives restantes. La 76 011 fut vendue en 1947 à une entreprise de Brème puis appartint aux chemins de fer du Hanovre oriental (Osthannoverschen Eisenbahn), une compagnie privée.
La 76 002 rejoignit en 1948 la compagnie « Ilmebahn » à Einbeck. En 1949, la DB vendit finalement les six dernières locomotives aux chemins de fer du Hanovre oriental où elles restèrent en service jusqu’en 1964.
Catégorie : 2’Ch2
Distribution : Pt35.16
Diamètre des roues motrices : 1750 mm
Vitesse maxi : 100 km/h
Fabricant : Borsig
Première mise en service : 1909
Tender : 3tde charbon
Nombre total construit : 12
Nombre intégré à la DRG : 1
Numérotation : 76 001 à 76 011
Dates de réforme : 1964
BR 76 007 (ex pr. T10 numéro 7408 Mainz)(Borsig 8152/1912)
La BR 760 en modèleCe n'est que très récemment qu'un modèle de cette locomotive a été mis en production. Il s'agit du modèle de référence 74046 de chez Fleischmann.