Petite histoire de la DRG

Les photographies, les récits, tout ce qui concerne le chemin de fer ancien.

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar malletslm
10 Juil 2010, 13:45

CarloDiGhega a écrit:... En principe la machine etait plutôt une produit de la vanité du directeur lindner que de la rationalité. Les essieux Klien-Lindner etaient bien compliquées, cheres en production mais - pire - très cheres en maintanance...

ça me rappelle le cas des fameuses petites 040T "Brigade" à voie de 60 de l'armée allemande, dont les deux essieux extrêmes avaient un mécanisme Klien-Lindner. Un grand nombre de ces machines a terminé sa carrière comme locomotives d'entreprise et d'industrie : à la fin de leur vie, certaines étaient devenues des "121T", les mécanismes d'entraînement intérieurs étant purement et simplement "neutralisés"... :idea:

Dans les années 80, j'ai justement vu le châssis d'une de ces machines (aujourd'hui au Creusot) en cours de reconstruction dont le restaurateur, passionné de mécanique, reconstruisait intégralement les deux mécanismes intérieurs manquants, à partir des plans d'origine ! :yin
Avatar de l’utilisateur
malletslm
 
Messages: 862
Enregistré le: 13 Déc 2007, 23:47

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar CarloDiGhega
10 Juil 2010, 13:56

je me repete peut-etre (non, bien sure), mais il faut le redire pour rapeller : l'histoire des chemins de fer dans les livres est jusqu'a maintenant une histoire de la mechanique des locomotives.

on oublie toujours que les Chemins der fer etaient (et sont encore) les organismes commerciales et ils doivent produire dans les regles de la économie. et naturellement la traction (comme le chargement, transbordement, les capacitées de trains etc.) suivrent les regles de la economie aussi.

et comme je disais déjà au début de mon fil >L'Art de Traverser...< on oublie toujours que le tracement/les voies dans une coté et les vehicules a l'autre coté sont une système, qui doivent harmoniser.

A mon avis ces deux facteurs ne sont pas assez respectées dans la literature ferroviare, meme pas dans la literature scientifique.
Avatar de l’utilisateur
CarloDiGhega
Bavard
 
Messages: 1515
Âge: 59
Enregistré le: 12 Jan 2010, 22:36
Localisation: region parisien (78)

Une CC à vapeur!

Messagepar Lakur
22 Juil 2010, 10:39

j'en aurais mêm'pas soupçonné l'existence!
Avatar de l’utilisateur
Lakur
 
Messages: 110
Enregistré le: 22 Jan 2009, 22:36

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar CarloDiGhega
22 Juil 2010, 22:34

malletslm a écrit:
CarloDiGhega a écrit:... En principe la machine etait plutôt une produit de la vanité du directeur lindner que de la rationalité. Les essieux Klien-Lindner etaient bien compliquées, cheres en production mais - pire - très cheres en maintanance...

ça me rappelle le cas des fameuses petites 040T "Brigade" à voie de 60 de l'armée allemande, dont les deux essieux extrêmes avaient un mécanisme Klien-Lindner. Un grand nombre de ces machines a terminé sa carrière comme locomotives d'entreprise et d'industrie : à la fin de leur vie, certaines étaient devenues des "121T", les mécanismes d'entraînement intérieurs étant purement et simplement "neutralisés"... :idea:

Dans les années 80, j'ai justement vu le châssis d'une de ces machines (aujourd'hui au Creusot) en cours de reconstruction dont le restaurateur, passionné de mécanique, reconstruisait intégralement les deux mécanismes intérieurs manquants, à partir des plans d'origine ! :yin


Au niveau de Lindner, j'ai exagéré un peu.

Il prenait simplement du temps pour la nouvelle technique pour être adapté partout. Même les autrichiens achetaient a l'époque de la grande guerre les (seuls) Mallets pour les VE a Bosnie chez Henschel, qui étaient (comme locomotive articulée) déjà l'ancienne technologie en comparaison avec les essieux de Gölsdorf, qui glissaient radialement.
Avatar de l’utilisateur
CarloDiGhega
Bavard
 
Messages: 1515
Âge: 59
Enregistré le: 12 Jan 2010, 22:36
Localisation: region parisien (78)

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
03 Sep 2010, 22:01

Here we go again!

H150


Deuxième partie suite – les locomotives à vapeur de la DRG


Chapitre 4 – Les locomotives de type Pt ou Personenzug-tenderlokomotiven

4-2) Les locomotives unifiées

4-2-1) 1928 – BR 62

Des le départ, le plan d’unification de la DRG prévoyait dans la classe des machines de 20t par essieu la construction d’une locomotive 2’Ch2 à tender séparé (série 20) et d’une locomotive-tender 2’C2’h2 (série 62). Ces deux machines devaient être, semblablement aux séries 24 et 64, les exemples types du processus d’unification.

Elles avaient en effet en commun la chaudière avec ses accessoires, les cylindres (également échangeables avec ceux des BR44 001 à 44 010), les organes de roulement, le cadre jusqu’à cinq essieux, le mécanisme moteur et l’entrainement, la conduite, les bogies et nombre d’autres caractéristiques.

Comme il n’y avait pas de besoin réel pour la machines de série 20 (laquelle ne sera d’ailleurs jamais mise en construction), l’on passa tout d’abord commande à Henschel dès Mars 1927 de deux locomotives de série 62. Le cahier des charges prévoyait que les machines fussent aptes à tracter des trains rapides de 530t à 100 km/h sur le plat et à 40 km/h en rampe de 10‰.

La BR62 était principalement destinée à tracter des trains rapides et express sur des lignes principales de courte distance où, dans les grandes lignes, la mise en service de locomotives à tender séparé n’eut pas été rentable.
La disposition d’essieux 2’C2’ permettait de circuler à vitesse maximale dans les deux sens, le diamètre de 1750 mm des roues motrices offrait une bonne accélération au démarrage ainsi qu’une bonne adaptation aux lignes de moyenne montagne.
Tous les stocks d’eau et de charbon étant situés sur le bogie arrière, le personnel de conduite jouissait d’une vue totalement dégagée des caisses à eau latérales. La masse adhérente était elle-même très peu influencée par la variation des stocks.
Il faut dire qu’avec la chaudière haut-perchée – 50 mm plus haute que celle de la BR 01 – et le tablier surélevé, il n’aurait pu être installé que des caisses à eau latérales de très faible capacité qui n’auraient fait qu’alourdir inutilement la machine.
La disposition asymétrique des essieux accouplés avait permis l’installation entre eux de la chaudière verticale située au dessus du cadre.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


L’histoire de cette série laisse à penser que, tout comme pour la série 20, il n’existait en vérité aucun besoin pour une machine du type de la série 62. Le plan de répartition de l’année 1927 prévoyait cinq machines pour la Direction des Chemins de Fer du Reich de Elberfeld, cinq pour celle Hanovre et cinq pour celle de Würzburg. Après consultation avec les représentants des Directions de la Reichsbahn, ce plan fut modifié au cours de la même année, avant que la première des locomotives ne fût livrée : la Direction de Halle recevrait dix locomotives, et celle de Stettin recevrait cinq locomotives. Mais contrairement à ce deuxième plan de répartition, les 62 001 et 62 002 se voyaient finalement attribuées au dépôt de Lennep, dépendant de la Direction de Elberfeld, avant d’être retenues par le LVA de Grunewald pour expérimentation.
La DRG n’enleva pas les treize machines restantes. Elles stationnèrent des années durant dans les ateliers Henschel. Il n’a jamais été clairement identifié si la raison en tenait à des difficultés financières à la DRG (liées aux retards accumulés dans l’adaptation des voies aux masses de 20t par essieu) ou à une livraison plus rapide que prévue de la part d’Henschel.

Ce n’est qu’à la suite d’une insistance répétée de la part de Henschel, qui voulait rentrer dans ses fonds, que la DRG finira par acheter l’ensemble des machines restantes entre les 14 décembre 1931 et 25 juillet 1932. Pour leur répartition entre les Directions de la Reichsbahn, on ne tint compte ni du premier, ni du deuxième plan. La Direction d’Erfurt reçut les 62 010 à 62 015 (Dépôt de Meinigen), celle de Stettin reçut les 62 006 à 62 009 (dépôt de Saßnitz), celle de Wuppertal (Elberfeld jusqu’en 1930) reçut les 62 003 à 62 005 (dépôt de Düsseldorf Gare de Remisage).
Entretemps, le LVA de Grunewald avait effectué avec les deux locomotives livrées en premier des campagnes de mesures qui s’étaient révélées très satisfaisantes. Un train de 625t avait été enlevé à 100 km/h sur le plat. 385t étaient encore tractées à 60 km/h en rampe de 10‰. La puissance mesurée aux cylindres atteignait 1680 chevaux. Le rendement total était supérieur à celui de la plupart des locomotives unifiées.

Après la clôture des essais, les BR 62 001 et 62 002 furent également acheminées à la gare de remisage du dépôt de Düsseldorf.
Jusqu’à la fin de la guerre, les machines de la série 62 effectuèrent leur service sur les lignes Eisenach – Meiningen, Altefähr – Saßnitz, Düsseldorf – Remscheid et Düsseldorf – Wuppertal.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Après la fin de la guerre, huit machines stationnaient sur le territoire de la DR est-allemande et sept à la DB. Les machines DR rejoignirent en 1961 le dépôt de Berlin Osb après avoir stationné jusque là au dépôt de Meiningen. A Berlin, elles furent mises en tête des trains « Spoutnik » vers Potsdam et Francfort sur l’Oder. En 1965, elles émigrèrent à Rostock pour tracter les trains navettes entre Warnemünde et Rostock. 1967 les voyait affectées au dépôt de Wittenberg où elles assuraient occasionnellement le trafic transfrontalier vers Lübeck.
En 1968 enfin, l’ensemble des machines DR rejoignait le dépôt Francfort sur l’Oder où elles allaient demeurer jusqu’à leur radiation.
Seule la BR 62 015 a survécu et a été conservée en état de marche par la Deutsche Reichsbahn.

Du côté » de la DB, les machines de série 62 présentes sur son territoire en 1954 étaient les 62 001 à 62 005, 62 011 et 62 013. Stationnées au dépôt de Düsseldorf-remisage, elles allèrent à Brunswick en 1947 puis revinrent à Düsseldorf en 1948.
Au milieu de l’année 1949, elles prirent du service à Dortmund pour le trafic de trains rapides de la Ruhr en Hamm et Cologne ainsi que celui des express Dortmund-Cologne.

Leur dernier dépôt d’attache fut celui de Krefeld. Celui-ci avait reçu de Dortmund des BR 62 en très mauvais état qui devaient cependant remplacer les T18 (BR 780-5) et les P8 (BR 3810-40) pour Cologne. Les machines passèrent tour à tour aux ateliers de révision de Jülich afin d’y subir ce que l’on appelle en France une grande révision générale.
Enfin, le premier décembre 1955, la Direction des chemins de fer de Cologne signait l’ordre de radiation.
En mars 1956, seules les 62 002, 62 003 et 62 013 étaient encore en service. Au 1er juillet 1956, six des sept machines stationnaient au cimetière de locomotives de Hohenbudberg. La septième d’entre elles, la 62 003, fut transférée du dépôt de Cologne Deutzerfeld à l’école de conduite des locomotives de Troisdorf pour y servir de machine école. Après un garage froid aux ateliers de Schwerte, elle fut finalement ferraillée en 1972.

Catégorie : 2’C2’h2
Distribution : Pt 37.20
Diamètre des roues motrices : 1750 mm
Vitesse maxi : 100 km/h
Fabricant : Henschel
Première mise en service : 1928
Tender : 4,3t de charbon
Nombre total construit : 15
Nombre intégré à la DRG : 15
Numérotation : 62 001 à 62 015
Dates de réforme : 1956 – 1972



La BR 62 en modèle:

A l'échelle HO, le modèle est produit par Liliput Bachmann depuis la fin des années 90. A l'échelle N, il est produit par Fleischmann. J'ai possédé le modèle Fleischmann: c'est une réussite.

BR 62002 Liliput 106203.jpg
Modèle Liliput-Bachmann n° 106203 de la BR 62 002
Observateur désabusé
Prince Héréditaire du Bruxelbourg et Saroulmapoul délocalisé

La Principauté s'oppose fermement à l'annexion du Koikilenkoutt. Vive le Koikilenkoutt libre
Avatar de l’utilisateur
Rockandrail
Vertueux Du Goulag
 
Messages: 18622
Âge: 72
Enregistré le: 13 Déc 2007, 23:55
Localisation: Royan

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar decstef_be
04 Sep 2010, 08:36

:bave:

Superbissime ! :coeur1:
Stef, Saroulmapoul, ex "de base (I)"
Directeur es Peintures et Ravalements des Saroulmapoul
Chairman of the TRR (fully Corpetized)
Feeder Official Supplier
Avatar de l’utilisateur
decstef_be
Couque et Chimay
 
Messages: 1328
Âge: 59
Enregistré le: 15 Déc 2007, 11:42
Localisation: Namur Belgique

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar POMidi
04 Sep 2010, 22:46

Très belle lok,

Avec toutes ces qualités, bizarre qu'il n'y est pas eu de développement du type: ce type de machine paraissait assez adapté aux antennes Bavaroises !

Encore bravo pour ce cours d'histoire ferroviaire. :applause:

Pierre, d'en bas.
Grand commandeur de la banane jaune
Avatar de l’utilisateur
POMidi
Vaporiste De Gare
 
Messages: 5643
Âge: 68
Enregistré le: 14 Déc 2007, 11:52
Localisation: Midi-Pyrénées

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
23 Oct 2010, 21:56

H151


4-2-2) 1928 – BR 64

La locomotive unifiée de série 64 faisait partie du premier plan d’unification de la DRG et a servi de type pour toutes les machines de la classe 15t par essieu. Le projet est né au bureau des unifications de la DRG en coopération avec le département des locomotives du bureau central de la Reichsbahn.
Avec une masse par essieu limitée à 15t, la locomotive était principalement prévue pour les lignes secondaires. Elle avait comme priorité la traction de trains de voyageurs et, en plaine également, celle de trains mixtes.
La disposition d’essieux 1’C1’ et la configuration en locotender correspondaient à l’utilisation prévue, c’est-à-dire le service sur de courtes lignes sans possibilités de tourner la machine. Elle présentait des qualités de fonctionnement identiques dans les deux sens.
Avec des roues de 1500 mm de diamètre, la locomotive pouvait rouler à 90 km/h, ce qui lui ouvrait également l’accès aux lignes principales. Selon le bureau des unifications, l’utilisation de bissels était suffisante sur une machine de classe 15t pour tenir la vitesse autorisée sur les lignes secondaires.

Le premier plan d’unification conférait à la BR 64 de nombreuses caractéristiques communes avec les BR 24 et 86 (machines jaugeant également 15t par essieu). De nombreux éléments étaient également interchangeables avec les machines de catégorie 20t par essieu (BR 01/02 et 43/44) et les machines de catégorie 17,5t par essieu (BR 80, 81, 87). Parmi les 5424 pièces qui constituaient une BR 64, 1451 (soit 26,75%) étaient normalisées suivant les normes DIN (Deutsches Institut für Normung), 2842 (soit 52,4%) étaient unifiées, et seulement 1131 (20,85%) étaient spécifiques à la locomotive.

La première locomotive de série 64 fut livrée dès 1928. De nombreuses machines provenant des anciennes compagnies étaient déjà très anciennes et il convenait de mettre en place une amélioration significative du trafic de proximité afin de rester concurrentiel face à la circulation automobile alors en plein développement. C’est ainsi que la livraison de ce type de machine se poursuivra très régulièrement jusqu’en 1940. La dernière BR64 livrée à la DRG – la BR 64 520 - le sera par la firme Jung, sous le numéro d’usine 9270, le 30 décembre 1940. Les commandes des machines suivantes déjà prévues – 64 521 à 560 chez Jung et 64 561 à 610 chez Orenstein et Koppel – seront annulées. Au nombre des fournisseurs de cette locomotive, l’on comptera également Schwartzkopff et Hohenzollern.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Du point de vue de ses performances, la locomotive pouvait tracter 605t à 80 km/h en service D-Zug sur le plat.
Livrée sur une période de 13 ans, la machine allait connaître un certains nombre d’évolutions : Les locomotives 64 001 à 64 383 furent en effet livrées sans freins agissant sur les roues porteuses. Seules les roues motrices étaient freinées et ceci d’un seul côté. Les machines 64 384 à 64 421 furent par contre équipées de freins agissant sur les roues porteuses et de freins en cisaille sur les roues motrices. A partir de la 64 422, on renonçait aux freins en cisaille mais on maintenait les freins sur les roues porteuses. Sur les dix dernières locomotives (à partir de la 64 511), les bissels étaient remplacés par des essieux orientables du type Krauss-Helmholtz, destinés à permettre une meilleure tenue à haute vitesse. Cette installation avait initialement été envisagée dès la machine 64 460.

Dès 1929, la DRG remplaçait les doubles pompes à air couplées par des pompes à double corps. D’autres modifications eurent lieu au cours du temps, qui concernaient les portes des cabines de conduite, la timonerie de frein et les bissels. La pompe de jet de vapeur fut déplacée du côté du réchauffeur et le graissage des boîtes d’essieux fut réaménagé.

Les locomotives numéros 64 233, 234, 243 à 257 et 273 à 282 sont sorties d’usine sans préchauffeur de surface Knorr. Elles étaient équipées d’injecteurs de vapeur Friedmann.
La 64 293 livrée par Esslingen en 1934 fut équipée à titre de recherche d’une distribution par soupapes de construction MF Esslingen.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Au premier avril 1933, 240 machines étaient livrées et avaient été attribuées aux directions de la Reichsbahn suivantes :
Dresde, avec 36 machines, en possédait le plus grand nombre. Suivaient Hanovre avec 23 machines et Nuremberg avec 22 machines. Stettin en possédait 17, Augsbourg 14, Regensburg et Kassel 13 chacune. Il y en avait 12 à Ludwigshafen et Königsberg. Enfin 10 ou 11 machines stationnaient à Münster, Trèves, Osten et Oppeln.
Berlin, Erfurt, Halle et Munich, ainsi que cinq autres directions n’avaient pas encore reçu de machines de série 64.

La locomotive prévue pour être la 64 493, livrée en 1940 par Orenstein et Koppel sous le numéro d’usine 13300, ne fut pas intégrée à la DRG. Elle fut livrée comme lcocomotive n°11 à la compagnie privée Elmshorn-Barmstedt-Oldesloer. Elle sera vendue en 1955 aux comptoirs des minerais d’Allemagne du Nord à Lübeck.

Après la guerre, la DR est-allemande possédait quelques 115 locomotives. Elle en reçut 7 de plus des ?SD, une des PKP (la 64 369) et récupéra en 1949 la 64 511 des « Brandenburgischen Städtebahn ». Il n’existe pas de données précises quant au nombre de ces machines qui étaient réellement en état de marche. L’on sait qu’en 1970 il restait environ 100 machines en service. Les principaux dépôts d’attache – possédant au moins 10 exemplaires de la locomotive – étaient Berlin-Schöneweide, Pankow, Jerichow, Halberstadt, Salzwedel et Wittstock.
1970 était également l’année du début des radiations. En 1974, à part quelques machines de réserve, toutes étaient radiées. La 64 007 a été préservée au musée des transports de Dresde.

A l’ouest, toujours après la guerre, on comptait 280 machines. Parmi elles, plus de 100 locomotives étaient soit considérées comme pertes de guerre, soit sur le territoire d’autres administrations de chemins de fer.
Lors de la mise en place de son plan de numérotation électronique en 1968, la DB comptait encore 92 locomotives de série 64. Ce nombre se voyait réduit à 30 en 1971. Les derniers exemplaires ont roulé en Allemagne du sud (dépôts de Weiden, Aschaffenburg, Tübingen). Huit machines au moins ont été préservées en Allemagne du sud (64 006, 64 019, 64 094, 64 339, 64 344, 64 446, 64 355 et 64 520)

Catégorie : 1’C1’h2
Distribution : Pt 35.15
Diamètre des roues motrices : 1500 mm
Vitesse maxi : 90 km/h
Fabricant : DLV
Première mise en service : 1928
Tender : 3t de charbon
Nombre total construit : 520
Nombre intégré à la DRG : 520
Numérotation : 64 001 à 64 520
Dates de réforme : 1974






La BR 64 en modèle :

Plusieurs constructeurs proposent depuis longtemps ce modèle de locomotive en livrée DRG :

Fleischmann 4063 (64 268) ; Fleischmann 64063 (64 273) ; Märklin 39642 (64 241) et ROCO 62205 (64 405).


Ma39642.jpg
Modèle Märklin 39642 de la BR 64 241
Observateur désabusé
Prince Héréditaire du Bruxelbourg et Saroulmapoul délocalisé

La Principauté s'oppose fermement à l'annexion du Koikilenkoutt. Vive le Koikilenkoutt libre
Avatar de l’utilisateur
Rockandrail
Vertueux Du Goulag
 
Messages: 18622
Âge: 72
Enregistré le: 13 Déc 2007, 23:55
Localisation: Royan

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar POMidi
24 Oct 2010, 15:23

Grand plaisir que de lire la suite de cette grande saga. :cool:

Merci Pierre

Pierre :D
Grand commandeur de la banane jaune
Avatar de l’utilisateur
POMidi
Vaporiste De Gare
 
Messages: 5643
Âge: 68
Enregistré le: 14 Déc 2007, 11:52
Localisation: Midi-Pyrénées

Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
24 Oct 2010, 16:51

Alors, la suite!

H152


4-2-3) 1935 – BR 60 – Locomotive carénée de la compagnie LBE (Lübeck-Büchener Eisenbahn)

La compagnie LBE – l’une des plus importantes compagnies privées allemandes de chemins de fer avant guerre – desservait principalement la ligne Hambourg – Lübeck – Travemünde.
Afin de mettre en place un trafic à grande vitesse entre ces villes, la compagnie passa commande à Henschel de deux petites locomotives-tender carénées, à la distribution d’essieux 1’B1’, et commanda aux firmes Linke-Hoffmann AG et Wagon-und-Maschinenbau AG (WUMAG) à Görlitz des voitures à étage disposant de 300 places assises et d’un compartiment à bagages.
Les voitures, composées en unités de deux caisses, reposaient sur trois bogies de deux essieux chacun et disposaient d’une forme aérodynamique.
Cette liaison rapide qui parcourait en une heure la distance de 84 km entre Hambourg et Travemünde avec arrêt à Lübeck avait pout but déjà à l’époque de détourner de la route au profit du rail le trafic d’affaires.
Parallèlement au LBE, La DRG mettait en service une liaison du même type entre Berlin et Dresde avec ses locomotives de série 61 (61 001 en 1935 et 61 002 en 1939)

Dès le début de 1936, Henschel livrait au LBE les deux premières locomotives 1 ‘B1’ sous les numéros de fabrication 22814 et 22815. A réception, le LBE les numérotait tout simplement 1 et 2, reprenant ainsi la numérotation qu’ils avaient précédemment attribuée à deux locomotives S52 radiées.
Le cahier des charges des machines prévoyait de tracter les 72t des unités de voitures à deux caisses à 120 km/h dans les deux sens. (En traction et en pousse, le train fonctionnant en réversibilité).
Les roues motrices avaient un diamètre de 1980 mm. Les roues directrices avaient un diamètre de 1000 mm.
Les essieux directeurs de structure bissel n’étaient pas autorisés par le VMEV (Verein Mitteleuropaïscher Eisenbahn Verwaltungen – Association des administrations des chemins de fer d’Europe Centrale) pour de telles vitesses. Mais les locomotives faisaient montre d’une allure tellement souple et exempte d’à-coups qu’une autorisation exceptionnelle de circuler fut attribuée. Les machines engageaient sans difficulté des courbes de 140 m de rayon et des aiguilles de rapport 1 :7.

Le train fut présenté au public le 7 avril 1936.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Afin de tenir l’heure entre Hambourg et Travemünde, la locomotive devait faire le 0 à 120 km/h en 5,5 minutes. Le freinage depuis la vitesse maximale jusqu’à l’arrêt complet se faisait en une minute trente.
Dotée d’une surface de chauffe d’un débit de vapeur de 75kg/m2h, la machine présentait la courbe d’accélération suivante :
1 minutes jusqu’à 57 km/h ; 2 minutes jusqu’à 68 km/h ; 3 minutes jusqu’à 95 km/h ; 4 minutes jusqu’à 105 km/h et 5,5 minutes jusqu’à 120 km/h.
La ligne entre Hambourg et Lübeck (63,1 km) était parcourue en 40 minutes. Après 2 minutes d’arrêt à Lübeck, le train gagnait Travemünde en 18 minutes.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


A la gare d’arrivée, comme indiqué plus haut, il n’y avait pas de remise en tête de la locomotive. Le machiniste gagnait le poste de conduite installé dans la voiture de queue. De là, le régulateur pouvait être ouvert au moyen de chaînes mues par des moteurs électriques et fermé au moyen d’un cylindre pneumatique à commande électromagnétique. Le chauffeur resté seul dans la machine avait la charge de l’alimentation en charbon et en eau ainsi que celle de l’inversion de vapeur. Les deux hommes communiquaient au moyen de sonneries et du téléphone.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


En 1937, Henschel livrait une troisième machine au LBE. Celle-ci possédait une chaudière de plus grande capacité ainsi qu’une plus grande réserve d’eau. Cette nouvelle locomotive pouvait tracter deux unités de deux voitures à étage sans avoir, comme les machines 1 et 2, à refaire de l’eau à l’arrêt de Lübeck dans les mêmes circonstances.
La locomotive n° 3 (Henschel 23382) se différenciait également de ses deux prédécesseurs par un carénage modifié. Elle possédait également un dispositif de contrôle automatique à disposition du chauffeur. Lors des trajets en pousse, celui-ci devait à intervalle régulier appuyer sur un bouton situé à droite de la cabine de la locomotive. Cette action provoquait l’allumage d’une lampe bleue dans le poste de conduite en voiture. En cas de non allumage de la lampe, le machiniste devait se mettre en relation avec le chauffeur. Si celui-ci ne répondait pas, le train devait être arrêté.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


La compagnie LBE fut nationalisée et rattachée à la DRB le premier janvier 1938. Elle fut alors rattachée à la Direction de Schwerin. Les trois locomotives grises – qui avaient entre-temps reçu le sobriquet de « mickymäuse » reçurent les numéros 60 001 à 60 003 et des indicateurs de catégorie St 24.18 et St 24.19 (pour la 003).
Avec la guerre, le service des trains rapides fut arrêté par requête du ministère des transports. Les trois locomotives furent radiées de leur catégorie et affectés comme locomotives de chauffe après avoir été testées sans succès pour le triage.
Le sort de la 60 001 n’est pas précisément connu : on ne sait plus si elle a été ferraillée ou expédiée en Pologne comme locomotive industrielle.
La 60 002 se retrouva après la guerre aux effectifs de la DR est-allemande. Elle fut modifiée par le Raw Meiningen et repris du service jusqu’en 1958 dans la banlieue de Berlin. Elle fut radiée en 1963 et ferraillée le 12 janvier 1967. Egalement à l’est après la guerre, la 60 003 appartint au dépôt de Stralsund jusqu’en 1954.


Catégorie : 1’B1’h2
Distribution : St24.18 (St24.19 pour la 60 003)
Diamètre des roues motrices : 1980 mm
Vitesse maxi : 120 km/h
Fabricant : Henschel
Première mise en service : 1935
Tender : 3,5t de charbon
Nombre total construit : 3
Nombre intégré à la DRG : 3
Numérotation : 60 001 à 60 003
Dates de réforme : 1963





Complément au sujet :

BC6s – Unités de voitures à étages

Châssis et soubassements :

Traverses de tamponnement en tôle ; Attelages automatiques Scharfenberg, couplage simultané des conduites de freinage et de chauffage ; Tampons à boisseau avec ressorts à boudin ; Bogies Görlitz avec boîtes d’essieux à rouleaux ; Freins à air comprimé modérables au desserrage avec freinage automatique à la charge ; Installations de freinage solidaires des bogies.

Caisses :

Extérieur en acier inoxydable St52 ;
Intérieur : Poste de conduite ; Compartiment à bagages ; Salles de 2è et 3è classe avec banquettes rembourrées ; Chauffage par conduites de vapeur haute et basse pression ainsi que par air pulsé ; Aération pour partie par l’air pulsé et pour partie par aérateurs statiques de conception Kuckuck. ; Eclairage par ampoules 48V.

Nombre total construit : 8 unités (30 001 à 30 008)
Longueur des caisses : 2x 22575 mm
Longueur hors tampons : 46140 mm
Poids à vide : 71t
Nombre de compartiments/salles : 7
Places assises en 2è Cl : 39 (deux banquettes de 2 places par rangée)
Places assises en 3è Cl : 244 (une banquette de 2 places et une de 3 places par rangée)
Strapontins : 18
Total des places : 301
Nombre de toilettes : 5

Date de radiation : 1978 à la DR

Les unités ont été reproduites à l’échelle N par Piko en livrée DR.

Voitures LBE.jpg
Rame à étage à 6 essieux de la compagnie LBE – construction 1936
Observateur désabusé
Prince Héréditaire du Bruxelbourg et Saroulmapoul délocalisé

La Principauté s'oppose fermement à l'annexion du Koikilenkoutt. Vive le Koikilenkoutt libre
Avatar de l’utilisateur
Rockandrail
Vertueux Du Goulag
 
Messages: 18622
Âge: 72
Enregistré le: 13 Déc 2007, 23:55
Localisation: Royan

PrécédenteSuivante

Retourner vers Histoire ferroviaire

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 4 invités