Petite histoire de la DRG

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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar POMidi
24 Oct 2010, 17:42

Merci Pierre.

L'on découvre beaucoup avec ce sujet.
Vraiment des rames réversibles légères très en avance sur leur époque. :cool:

Je suppose que les voitures à 2 étages ont inspirés les réalisations de la DR après guerre, avec ce système de rames articulées.

Amicalement.

Pierre
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
28 Oct 2010, 18:53

H153


4-2-4) 1935 – BR 61 – Locomotive unifiée carénée pour le train Henschel-Wegmann

Dès l’orée des années trente du siècle précédent, les conditions étaient réunies pour augmenter la vitesse du transport des personnes par le rail. 1931 voyait l’apparition du « schienenzeppelin » de Krukenberg et, peu de temps après, celle du « Fliegender Hamburger », premier autorail rapide allemand.
Les industriels de la traction vapeur, s’ils voulaient rester compétitifs, se devaient d’offrir des possibilités équivalentes, voire meilleures. Par rapport aux automoteurs, la traction vapeur disposait de deux avantages essentiels : l’utilisation d’une source d’énergie indigène (le charbon) et de plus grandes souplesse et capacité dans la composition des trains.
L’on avait déjà procédé à des essais pour élever à 140 km/h la vitesse initialement prévue pour 120 km/h des locomotives de série 03 (H. Nordmann) et atteint cet objectif grâce à l’ajout de carénages partiels sur trois machines (03 154, 03 193 et 03 204 – voir le chapitre les concernant).
Comme le régime et la course des pistons ne pouvaient pas être indéfiniment augmentés, l’on avait transposé l’expérience découlant des locomotives carénées de série 03 aux nouvelles séries de locomotives à tender séparé de série 05 et aux locomotives-tender de série 61 en dotant ces deux dernières de roues motrices de 2300 mm de diamètre.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


La fabrique de locomotives Henschel et fils et le fabricant de wagons Wegmann (de Kassel) présentèrent dans cet esprit un projet de train léger caréné qui serait tracté par une locomotive-tender 2’C2’h2 elle aussi carénée.
Le train de 130t, composé de quatre voitures légères, pouvait s’accommoder d’une locotender et la puissance nécessaire pouvait être développée par un moteur à deux cylindres. Avec une chaudière timbrée à 20 bars, la distribution de vapeur pouvait se faire à simple expansion.

La locomotive possédait quelques particularités résultant de son utilisation comme locomotive-tender de voyageurs à grande vitesse. Tout d’abord, la machine n’avait pas à être tournée en gare d’arrivée car elle était capable de développer sa vitesse maximale dans les deux sens de marche. Afin de permettre au machiniste d’observer la voie en marche dans les meilleures conditions, les commandes de régulateur, d’inversion de vapeur et de freins étaient installées en double dans la cabine de conduite, de part et d’autre de celle-ci et dans le sens de marche correspondant. Les deux commandes de régulateur agissaient sur une timonerie commune disposée dans la toiture ; les volants de changement de marche étaient groupés sous la carlingue.

Pour des raisons d’encombrement, la chaudière avait reçu une disposition un peu particulière. L’on avait opté pour une boîte à feu longue et étroite toujours située cependant au dessus du cadre. La locomotive était équipée de deux turbines à vapeur de 10 kW chacune, qui activaient le générateur d’éclairage du train, les moteurs d’aération, la commande de relevage des marches-pieds électriques des voitures et celle des freins électromagnétiques sur rail.
La locomotive et les voitures étaient équipées d’attelages automatiques Scharfenberg.

Afin d’améliorer la pénétration dans l’air, la locomotive était équipée d’un carénage complet et les deux voitures d’extrémité de la rame étaient arrondies. Tout comme les autorails rapides, les voitures étaient équipées de tabliers en tôle (les fameuses « jupes »). Leur surface extérieure était uniforme, sans raccordements apparents de superstructures. Chaque voiture était équipée d’un indicateur de vitesse instantanée à destination des voyageurs.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Au milieu de l’année 1935, la locomotive fut acheminé au LVA de Grünewald afin d’y subir une campagne de mesures. Cependant, en raison de l’exposition de Nuremberg qui se tenait la même année et d’autres tâches plus urgentes à accomplir, les essais ne commencèrent qu’en mars 1936.
Jusqu’à la vitesse de 120 km/h, l’on utilisa une locomotive de freinage en guise de charge. Les mesures à 140 et à 160 km/h eurent lieu avec deux ou trois voitures express classiques car aucune locomotive de freinage ne pouvait rouler à une telle vitesse.
Au cours des trajets de mesure, l’on s’intéressa tout particulièrement aux données d’accélération car le train Henschel-Wegmann entrait en concurrence directe avec les autorails rapides. Les 100 km/h étaient atteints en 3 minutes sur un parcours de 3 km. Pour les 160 km/h, il fallait attendre 7,95 minutes et une distance de 14 km. Par comparaison, le « Fliegender Hamburger » atteignait les 160 km/h en 6,4 minutes par vent arrière modéré et en 8,25 minutes par vent de face. La locomotive égalait donc l’autorail. Enfin, la vitesse maximale avait été fixée à 185 km/h.
Les charges auxquelles était soumise la chaudière étaient également remarquables : le pic de débit de vapeur se situait à 100 kg/m²h et à 74,2 kg/m²h comme moyenne au démarrage. Bien que la chaudière ne subît aucun dommage ni les canalisations de fuites, l’on fixa la valeur maximale à 57 kg/m²h en service commercial. Le chef du service expérimental, le professeur Hans Nordmann, déclara donc la machine apte au service à 160 km/h. La supériorité des chaudières construites selon la technique de Garbe se révélait à nouveau par rapport aux principes de Wagner. Cependant, si le comportement de la machine à 160 km/h était correct, sur le plan de la consommation, elle se plaçait moins bien que la série 05. Citons la conclusion du rapport de Nordmann : pour conférer aux locomotives de vitesse un comportement en marche souple et économique, celles-ci doivent être idéalement dotées de motorisations à plus de deux cylindres avec un parfait équilibrage des masses.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Le train Henschel-Wegmann circulait entre Berlin et Dresde. La locomotive 61 001 était attachée au dépôt de Dresde Altstadt. Les 176 km séparant Berlin de Dresde étaient parcourus en 100 minutes, à une vitesse moyenne de 108 km/h. A partir de l’horaire d’été 1936, le train circulait deux fois par jour sous les numéros D54/55 et D57/58. Lors des campagnes d’étude ou lors de séjours imprévues en atelier, la 60 001 était remplacée par des locomotives pour trains express classiques. Par conséquent, deux locomotives de série 01 (la 01 184 et la 01 185) stationnaient en réserve à cet effet au dépôt de Dresde A. Un attelage de transition reliait l’attelage classique des 01 à l’attelage Scharfenberg du train. Immédiatement après la mise en service, la Direction de la Reichsbahn de Berlin avait mis en réserve une machine de série 01 ou 03, et la Direction de Dresde, une machine de série 180 (ex sä. XVIII H). Bien que cette locomotive ne fût prévue que pour la marche à 120 km/h, le trajet à son crochet ne prenait que 10 minutes de plus. Enfin, la BR 01 226 du dépôt de Dresde attelée au tender caréné 2’2’T34 des séries 0310 a également servi en remplacement des 61 001/002.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


La BR 61 001 avait deux défauts : tout d’abord, comme l’avait déjà identifié le LVA de Grunewald, sa marche à grande vitesse était saccadée ; ensuite, ses réserves en combustible et surtout en eau étaient trop faibles. Il n’était pas rare que, si des arrêts imprévus avaient eu lieu sur le trajet, la locomotive arrivât presque à sec à sa gare de destination. De ce fait, la vitesse maximale annoncée par Henschel ne put jamais être tenue car l’on devait tenir compte pour la régularité de l’horaire que le trajet retour fût effectué par une des locomotives de réserve.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


1939 voyait la mise en service d’une seconde locomotive-tender carénée, également construite par Henschel, de catégorie 2’C3’h3, qui porterait le numéro 61 002. L’augmentation des volumes de combustibles et d’eau embarqués avait conduit à allonger l’arrière de la machine et à le faire reposer sur un bogie à trois essieux. Une première dans l’histoire des chemins de fer allemands.

Le poids total par essieu des deux machines ne devait pas dépasser 18,5t car le train empruntait en arrivant à Berlin le réseau de chemin de fer urbain berlinois, lequel ne tolérait pas une charge plus élevée. Avec une motorisation à trois cylindres, on avait tenu compte des remarques de Nordmann.
La ligne disposait maintenant de deux machines à grande vitesse. Cependant l’amélioration du service que cela permettait fut de courte durée : dès le mois de septembre 1939, en raison de la guerre, le service de trains rapides était interrompu dans toute l’Allemagne et le train Henschel-Wegmann se voyait transformé en train-hôpital. Après la guerre, le train allait être repris par la DB, restauré et allongé d’une cinquième voiture nouvellement construite. Attelé le plus souvent à une machine diesel-électrique de série V200, il allait circuler sous le nom de « Gentiane bleue » (Blauer Enzian).

A la fin de la guerre, la BR 61 001 stationnait au dépôt de Brunswick. Elle fut acheminée en novembre 1944 pour un groupe d’avaries L0 (réparations accidentelles – RA) qui dut être modifié en L2 (Révision intermédiaire) quelques temps plus tard. Celle-ci se termina en mars 1946. Sa remise en service eut lieu au dépôt de Hanovre. A partir de 1948, la locomotive était transférée au dépôt de Bielefeld où elle servait de locomotive de secours au trafic par autorail de la ligne Münster – Herford – Altenbeken. Comme on reprochait à la machine un développement de vapeur insuffisant, des modifications furent effectuées sur la tête du souffleur, sur la cheminée et sur l’échappement en général.
La 61 001 ne vit pas sa révision intermédiaire suivante, prévue pour 1952, car à la suite d’un accident survenu le 2 novembre 1951 la remise à neuf de cette machine hors normes n’est plus apparue justifiable. La locomotive fut radiée le 14 novembre 1952. Elle stationna encore 5 ans, froide, aux ateliers de Brunswick où elle fut ferraillée en 1957.

La BR 61 002 qui stationnait au dépôt de Dresde Altstadt sembla tout d’abord promise au même sort. Après avoir perdu son carénage et vu la pression de sa chaudière limitée à 16 bars, elle assurait du service voyageur local dans la vallée de l’Elbe, sur la ligne de Dresde à Bad-Schandau. C’est alors que le département de recherche et développement des machines (VES-M) de Halle jeta son dévolu sur la machine pour réaliser les tests en marche des trains de voyageurs rapides. Il la transforma en 1961 en locomotive à tender séparé de catégorie 2’C1’ (une pacific) et lui attribua la numérotation BR 18 201. Chauffée au charbon jusqu’en 1967, elle fut transformée pour la chauffe au fioul au Raw Meiningen. La machine transformée a été préservée et restaurée et est actuellement en état de marche.

BR 61 001

Catégorie : 2’C2’h2
Distribution : St37.18
Diamètre des roues motrices : 2300 mm
Vitesse maxi : 175 km/h
Fabricant : Henschel
Première mise en service : 1935
Tender : 5t de charbon – 17 m3 d’eau
Nombre total construit : 1
Nombre intégré à la DRG : 1
Numérotation : 61 001
Dates de réforme : 1952

BR 61 002

Catégorie : 2’C3’h3
Distribution : St38.18
Diamètre des roues motrices : 2300 mm
Vitesse maxi : 175 km/h
Fabricant : Henschel
Première mise en service : 1939
Tender : 6t de charbon – 21 m3 d’eau
Nombre total construit : 1
Nombre intégré à la DRG : 1
Numérotation : 61 002
Dates de réforme : en service sous forme 18 201







18_201_2 Meiningen 2002.jpg
BR 18 201 (BR 61 002 transformée) dans sa version musée en 2002 à Meiningen. Noter au passage le gigantisme de la machine par comparaison avec la taille des visiteurs



Complément au sujet :

Le train Henschel-Wegmann – 1935

Le train Henschel-Wegmann était composé de quatre voitures attelées par des attelages Scharfenberg et formait une unité complète, en principe jamais découplée.

En tête, derrière la locomotive, on trouvait une voiture mixte SWRPwPost4ü-35 composée d’un compartiment fourgon à bagages, d’un compartiment postal, d’une cuisine et d’un compartiment restaurant de 23 places. Venaient ensuite deux voitures intermédiaires mixtes 2/3 Cl SBC4ü-35 (7 compartiments de 8 places en 3è classe + 2 compartiments de 6 places en 2è classe). La rame se terminait par une voiture de queue SBC4ü-35 comportant 4 compartiments de 8 places en 3è classe et 4 compartiments de 6 places en 2è classe. A l’arrière arrondi de la voiture se trouvait une plateforme panoramique fermée avec 4 sièges.

Il est à noter qu’il n’y avait pas de première classe et que l’ensemble des compartiments, y compris en 3è classe, étaient climatisés.

L’ensemble portait une livrée identique à celle des locomotives et des autorails à grande vitesse : violette et crème.





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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar POMidi
29 Oct 2010, 10:42

:cool: :cool: :cool:
De plus en plus intéressant ce sujet, et conté avec passion.
Bravo et merci Pierre :applause: :applause: :applause:

Pierre, d'en bas.
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar XTof_vl
04 Nov 2010, 11:07

Et bien, les différents carénage n'embellissent pas vraiment les locos...

Merci Pierre!
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
03 Déc 2010, 15:34

Il est temps de s'y remettre!

H154


Deuxième partie suite – les locomotives à vapeur de la DRG


Chapitre 5 – Les locomotives de type Gt ou Güterzug-tenderlokomotiven

5-1) Les locomotives provenant des anciennes compagnies

Nous nous acheminons doucement vers la fin de l’étude des locomotives à vapeur de la DRG. Nous allons maintenant aborder l’étude des locotenders à usage de trafic pour marchandises ou de triage provenant des anciennes compagnies royales.
Comme précédemment pour les locomotives provenant des anciens états allemands, nous allons suivre une numérotation croissante basée sur la disposition d’essieux.

Les locomotives de type Gt provenant des anciennes compagnies sont réparties en neuf séries numérotées de 88 à 96. Nous constatons là une légère entorse au principe de numérotation de la DRG puisque les numéros 88 et 89 étaient sensés être réservés aux locomotives unifiées.

La série 88 regroupe les locomotives de type B (020T)
La série 89 regroupe les locomotives de type C (030T). A noter qu’elle intègre une locomotive unifiée que nous étudierons ensuite.
La série 90 ne compte qu’une seule locomotives de type C1’ (031T)
La série 91 regroupe les locomotives de type 1’C (130T)
La série 92 regroupe les locomotives de type D (040T)
La série 93 regroupe les locomotives de type 1’D1’ (141T)
La série 94 regroupe les locomotives de type E (050T)
La série 95 ne compte qu’une seule locomotive de type 1’E1’ (151T)
La série 96 ne compte qu’une seule locomotive de type D’D (040-040T-Mallet)


5-1-1) La série 88

La série 88 comprend quatre modèles de locomotive de type B

5-1-1-1) Les locomotives de série 88 d’origine bavaroise et palatine

5-1-1-1-1) Série 8871-72 – anciennement bay. D IV et série 8873 – anciennement pfälz. T1

C’est en 1871 qu’apparaissaient pour la première fois en Bavière des locotenders de catégorie Bn2 qui, à la différence des locomotives classiquement utilisées sur les lignes principales, sont équipées d’un cadre intérieur auquel est suspendue la caisse à eau. Classées dans la catégorie DI, ces locomotives furent les premières machines affectées aux lignes de chemins de fer vicinales. Leur succédèrent les catégories D II et D III, machines insuffisamment puissantes qui furent très rapidement radiées.

En 1875, Maffei livrait les premières locomotives Bn2 de catégorie D IV, premières machines spécifiquement affectées au triage. Leurs caractéristiques s’inspiraient de celles des D I, avec de dimensions plus généreuses et leur cadre intérieur était lui aussi d’une robustesse permettant de supporter une caisse à eau suspendue.
Deux ans plus tard, avec la catégorie D V, la Bavière mettait en service sa première locomotive à trois essieux accouplés.

Les petites locomotives D IV connurent une longue période de construction. Produites jusqu’en 1897, elles furent construites à 132 exemplaires. Les constructeurs en furent alternativement Krauss et Maffei. Les machines mises en service jusqu’en 1890 ne portaient pas de numérotation mais des noms écrits sur des plaques fixées sur les flancs de la chaudière.

Au cours des livraisons successives, l’alésage des cylindres, la course des pistons, la surface de grille et le timbre de chaudière demeurèrent inchangés. Il eut cependant une augmentation de la surface de grille, des stocks embarqués et, au final, de la masse totale qui firent passer la charge sur l’essieu accouplé de 12 à 14t. Le diamètre des roues fut également augmenté. Initialement de 985 mm, il atteignit 1006 mm. (D’autres modifications eurent encore lieu lors de transformations de certaines machines). La vitesse maximale de l’ensemble des machines était de 45 km/h.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+



Le plan de numérotation de la DRG prévoyait initialement d’intégrer la totalité des 132 machines. Seules 101 le seront effectivement, qui seront classées comme série 8871-72 et porteront les numéros 88 7101 à 88 7201. Les années 20 connurent une radiation massive des machines. La DRG se débarrassa de la dernière en 1930.

En 1892, trois ans après la mise en service de ses locomotives-tender pfälz.T3, future BR 891, les chemins de fer du Palatinat passèrent encore commande de locomotives à deux essieux accouplés qu’ils immatriculèrent dans la catégorie T1. 31 exemplaires seront livrés entre 1892 et 1897 à raison de 17 par Maffei et 14 par Krauss. Elles ressemblaient aux machines D IV des chemins de fer bavarois dont elles ne se différenciaient que par certains équipements, notamment la caisse à charbon oblique, des soupapes de sureté Ramsbottom et une sablière rectangulaire sur le sommet de la chaudière. Les roues avaient été ramenées au diamètre de 985 mm. Tout comme leurs homologues de Bavière, ces machines connurent une incomparable longévité.

Dix de ces machines furent radiées avant la création de la DRG si bien que ce sont 21 locomotives en version palatine qui furent intégrées comme série 8873 sous les numéros 88 7301 à 88 7321. Les machines furent assez promptement radiées. Il n’en restait que trois en service en 1933, attachées à la Direction de Ludwigshafen. L’une de ces dernières machines, la 88 7306, initialement appelée SCHAIDT, fut radiée en 1936 mais resta en service jusqu’en 1961, renumérotée 805 8001, comme machine de service au dépôt de Ludwigshafen. Cela fait d’elle la T1 palatine ayant effectué le plus long service.
La machine 2636 livrée par Krauss en 1892 se trouvait dans les années 80 exposée comme monument à Stegen en Breisgau.

BR 8871-72

Catégorie : Bn2
Distribution : Gt22.14
Diamètre des roues motrices : 1006 mm
Vitesse maxi : 45 km/h
Fabricant : Maffei
Première mise en service : 1875
Tender : 1t puis 1,5t de charbon (à partir de la 7155 – 1884)
Nombre total construit : 132
Nombre intégré à la DRG : 101
Numérotation : 88 7101 à 88 7201
Dates de réforme : 1930

BR 8873

Catégorie : Bn2
Distribution : Gt22.14
Diamètre des roues motrices : 985 mm
Vitesse maxi : 45 km/h
Fabricant : Maffei, Krauss
Première mise en service : 1892
Tender : 0,9t de charbon
Nombre total construit : 31
Nombre intégré à la DRG : 21
Numérotation : 88 7301 à 88 7321
Dates de réforme : 1936 (1961 pour la 7306)



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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar XTof_vl
04 Déc 2010, 00:34

En fait, il faudrait mettre tous les textes de Rock dans Wikipedia...
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar joseph
12 Déc 2010, 23:19

toujours aussi bien! :cool: :applause:
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
14 Déc 2010, 22:59

H155


Poursuivons la revue des bouillottes allemandes.

5-1-1-2) Les locomotives de série 88 d’origine wurtembergeoise

5-1-1-2-1) Série 8874 – anciennement wü. T2

Après avoir commandé six machines Bn2 de classe B à Krauss entre 1867 et 1868, Les chemins de fer du Wurtemberg allaient se livrer à l’une de leurs occupations favorites : transformer d’anciennes machines pour faire du neuf avec du vieux. C’est ainsi que de 1879 à 1887, les ateliers de Aalen allaient transformer une locomotive 2’B à tender séparé de la classe D et six locomotives de la classe E en locotenders Bn2. Comme cette configuration était apparemment satisfaisante, les chemins de fer du Wurtemberg allaient finalement passer commande entre 1896 et 1904 de 10 nouvelles machines de même type.
Ces machines étaient en partie destinées au service des lignes secondaires, mais seront principalement affectées au triage à la gare centrale de Stuttgart.
La construction des machines fut entreprise par la société de construction de machines de Heilbronn suivant le cahier de livraison suivant :

1896 : N°325 immatriculée 1001
1898 : N° 332-333 immatriculées 1002-1003
1899 : N° 373-375 immatriculées 1004-1006
1904 : N° 446-449 immatriculées 1007 1010

Avec une surface de grille de seulement 0,51 m², une surface de vaporisation de 27,42 m², une pression de chaudière de 12 bars, des cylindres de 270 mm de diamètre et une masse d’adhérence de 18t, ces machines affichaient des performances très modestes.
Comme sur presque toutes les machines sortant des ateliers Krauss, la caisse à eau était située entre les plaques du cadre.
A partir de la locomotive numéro 1007, la cabine de conduite sera fermée et la machine recevra une cloche électrique. De plus, la chaudière sera surélevée et les stocks embarqués seront augmentés. La masse des machines s’en retrouvera légèrement augmentée. Parmi les particularités de la machine, on notera les roues pleines.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Une seule locomotive, provenant de la première série – et on ne sait pas laquelle – fut intégrée à la DRG comme série 88 7401. Avec l’indice de catégorie Gt22.8, cette locomotive fut la plus petite des locomotives à vapeur pour voie normale de la DRG.
Elle n’apparaît déjà plus dans le « Merkbuch für die Fahrzeuge der Reichsbahn » première partie de 1924. Cependant, bien que sortie de l’inventaire du matériel apte au trafic, la machine continuait du service comme locomotive de chantier auprès des ateliers de réparation d’Esslingen. Les autres machines de la série avaient d’ailleurs déjà été cédées à l’industrie avant leur intégration car elles ne correspondaient pas aux standards mis en place par la DRG.

Reclassées dans l’industrie, ces machines allaient atteindre une longévité remarquable. Aux cimenteries de Nürtingen sur le Neckar, les locomotives atteignirent l’année 1965 ; Chez Daimler-Benz, la dernière ne fut ferraillée qu’en 1960 après être restée en service sans interruption.

A noter que la machine 1005 aurait dû être intégrée par la DRG qui lui avait réservé le numéro 88 7405. Mais l’intégration n’eut finalement pas lieu car la machine avait été vendue dès 1920 à l’usine métallurgique de Laucherthal. Elle y resta en service jusqu’en 1977 ! Elle a été transférée au musée des chemins de fer de Darmstadt en mai 1977 où, en état de marche, elle servait au triage et à des voyages d’agrément au moins jusque dans les années 1980.

Catégorie : Bn2
Distribution : Gt22.8
Diamètre des roues motrices : 800 mm
Vitesse maxi : 30 km/h
Fabricant : Maschinenfabrik Heilbronn
Première mise en service : 1898
Tender : 0,5t de charbon
Nombre total construit : 10
Nombre intégré à la DRG : 1
Numérotation : 88 7401
Dates de réforme : 1924

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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar XTof_vl
15 Déc 2010, 00:14

Et bien, elle a un charme certain cette petite bouillotte! :coeur1: :applause:

Refaire du neuf avec du vieux, c'était un principe généralisé, non, avant? Avec le recyclage, on y revient!
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rodolphe
15 Déc 2010, 00:28

XTof_vl a écrit:Et bien, elle a un charme certain cette petite bouillotte! :coeur1: :applause:


Superbe :coeur1: :coeur1:


XTof_vl a écrit:Refaire du neuf avec du vieux, c'était un principe généralisé, non, avant? Avec le recyclage, on y revient!


Quoi ? Ce ne sont pas les écolobobopénibles qui ont tout inventé ? Ça alors, quelle surprise :diable:
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