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5-1-2-2) Les locomotives de série 89 d’origines bavaroise et palatine5-1-2-2-1) Série 896 – ex bay. DIIII
Série 897 – ex bay. R 3/3
Série 898 – ex bay. R3/3Comparés aux autres compagnies de chemins de fer des anciens états allemands, les chemins de fer bavarois se décidèrent relativement tard à commander des locomotives-tender. Ce n’est que lorsque le réseau de transport local a commencé à se développer que ce type de machine à fait l’objet d’un premier développement, initialement avec des machines de type Bn2.
Rattrapant son retard, la Bavière allait cependant être la première à mettre en service des locomotives-tender à trois essieux accouplés de type C. Dix exemplaires le la locomotive de catégorie DV étaient mis en service entre 1877 et 1878 et 75 exemplaires de la locomotive DV II suivaient entre 1880 et 1895. (Nous les étudierons à la suite de ce sujet).
A la suite de ces deux précurseurs, les chemins de fer bavarois allaient mettre en service une nouvelle série de machines dont les caractéristiques, en dehors du nouvel embiellage Heusinger, en différaient assez peu. Comme toutes les locomotives de la première catégorie DII mises en service en 1873 (les locotenders Bn2) avaient été radiées en 1895, l’on réattribua ce numéro aux nouvelles machines.
Avant même la nouvelle DII, les chemins de fer bavarois avaient également commandé de puissantes locomotives-tender de distribution C1’ (031T) pour la ligne reliant Freilassing à Berschtesgaden, laquelle comporte de fortes rampes aux alentours de Bad Reichenhall. Ces machines, inscrites comme catégorie DV III et qui étaient équipées pour la première fois d’une structure portante de type Krauss-Helmhotz, possédaient une chaudière très moderne et puissante qui fut également installée sur les nouvelles machines DII.
La caisse à eau était installée, comme sur la plupart des machines conçues par les ateliers Krauss, entre les longerons du châssis. Le timbre de chaudière était resté à 12 bars comme sur les machines DV. Cette décision est rétrospectivement curieuse à justifier puisque, en gros, les nouvelles machines DII qui allaient être livrées 20 ans après, n’apportaient pas grand-chose sur le plan des performances à celles des locomotives DV.
Cependant, avec 181 machines DII
II et R3/3 livrées, il est permis de croire que ces locomotives répondaient à l’usage attendu tant au point de vue économique que technique.
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De 1898 à 1904, Krauss et Maffei livrent 73 locomotives aux chemins de fer bavarois qui les classent comme type DII
II sous les numéros 2400 à 2472. Trois de ces machines iront en réparation de guerre aux PKP en 1919. Les 70 locomotives restantes seront intégrées à la DRG comme série 89
6 sous les numéros 89 601 à 89 670.
Une nouvelle livraison de 18 locomotives sera effectuée per Krauss en 1906-1907 et 1913. La Bavière leur attribue cette fois le type R
3/3sous les numéros 2473 à 2490. L’une d’entre elles rejoindra également les PKP en 1919. La DRG intégrera les 17 autres comme série 89
7 sous les numéros 89 701 à 89 717.
Le manque cruel de locomotives-tender de caractéristiques semblables à celles de la R
3/3 amena la toute jeune administration de Bavière de la DRG à ordonner une remise en construction de ces machines. Krauss livra ainsi 90 machines supplémentaires entre 1921 et 1923. Ces machines initialement numérotées 4701 à 4790 par l’administration de Bavière intégreront la DRG comme série 89
8 et y porteront les numéros 89 801 à 89 890.
Les machines livrées entre 1921 et 1923 se différencient des séries antérieures par une longueur hors tampon plus importante, par le cintre du toit de la cabine de conduite et l’ajout d’un profilé sur celui-ci. Les soupapes de sureté Meggenhofen d’origine sont également remplacées par des modèles Coale.
A la suite de ces transformations, le poids total sur l’essieu médian passait de 14,7t sur les premières DII à 15,8t sur les R
3/3 de 1921.
Le timbre de chaudière et la disposition de l’entrainement resteront par contre inchangés tout au long de la fabrication. Notons également en 1900 un léger agrandissement des roues dont le diamètre passe de 1206 mm à 1216 mm.
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Après la deuxième guerre mondiale, on comptait encore à la DB en mai 1952 49 locomotives de série 89
6et 100 locomotives en tout des séries 89
7 et 89
8.
La dernière 897 sera radiée en octobre 1966, suivie en décembre de la même année par les 89 801 et 89 883, dernières locomotives de ce type. La 89 801 qui devait être ferraillée la première des deux fut restaurée et transférée aux ateliers de Duisbourg-Wedau.
A l’exception de quelques machines qui avaient rejoint la Pologne et l’Autriche, l’ensemble des BR 89
6-8 resta jusqu‘à la fin affecté à des dépôts bavarois.
Deux locomotives de série 89
6 se retrouvèrent après 1945 en possession de la DR est-allemande. La 89 603 fut en service tout d’abord au dépôt de Bautzen puis fut affectée au service de l’association des industries de construction de locomotives et wagons (LOWA) de Bautzen. La 89 621 se trouvait à Leipzig jusqu’en avril 1946.
Catégorie : Cn2
Distribution : Gt33.15 (896-7), Gt33.16 (898)
Diamètre des roues motrices : 1216 mm
Vitesse maxi : 45 km/h
Fabricant : Krauss
Première mise en service : 1898
Tender : 1,2t à 1,6t de charbon
Nombre total construit : 181
Nombre intégré à la DRG : 177
Numérotation : 89 601 à 670 ; 89 701 à 717 ; 89 801 à 890
Dates de réforme : 1966
bay. DII, numéro 2454 (Krauss 4751/1902), devenue BR 89 653 à la DRG
BR 89 880 (bay. R3/3 numéro 4780)(Krauss 7960/1922)
Les BR 896-8 en modèle:A l'échelle H0, les machines ont été produites par Rivarossi sous les références 1357 (BR 89 656) et 1393 (BR 89 880). A l'échelle N, les DII et les R3/3 ont été produites par minitrix. Ce sont des modèles au roulement impeccable dont j'ai possédé l'exemplaire ci-dessous:
Modèle minitrix 12044 de la BR 89 641 en livrée DRG