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5-1-4-2) Les locomotives de série 91 d’origine mecklembourgeoise5-1-4-2-1) Série 9119 – ex meck. T 4Avec 1177 km de lignes, la compagnie de chemins de fer « Friedrich-Franz » du Mecklembourg (MFFE) était le deuxième plus petit réseau de chemins de fer des anciens états allemands, juste après les 681 km de celui du grand duché d’Oldenbourg. Le caractère général du réseau des MFFE était sans conteste celui d’un réseau secondaire. Seule de son genre en Allemagne, la compagnie ne possédait aucune locomotive de vitesse de catégorie « S » (Schnellzuglokomotive), au contraire de son petit concurrent de l’Oldenbourg qui pouvait aligner sa S 10, machine 1’C1’ de construction Hanomag, future BR 16
0 que nous avons étudiée au début de ce fil.
Les locomotives des MFFE étaient pour l’essentiel des dérivés de machines prussiennes, les projets de locomotives originales mis en œuvre pour leur compte faisant exception. Le parc consistait essentiellement en locomotives-tender dans la mesure où la plupart des gares de tête de ligne du réseau n’étaient pas équipées de plaques tournantes.
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En 1906 cependant, l’administration des MFFE prenait la décision de faire mettre en construction une nouvelle locomotive-tender à trois essieux accouplés et en confiait la réalisation à la firme Henschel et Sohn. Dans son cahier des charges, la machines devait être de conception et d’entretien les plus simples possibles, disposer d’un bon développement de vapeur et ne pas dépasser 12t par essieu.
Il n’existait pas de machine prussienne répondant directement à ce cahier des charges. La plus proche techniquement était la T9
2, mais le diamètre de ses roues accouplées dépassait de 200 mm celui retenu par les MFFE et toutes ses dimensions dépassaient les gabarits souhaités. La T9
3 quant-à elle était encore plus massive. Comparons le cahier des charges de la future meck. T4 à celui, entre parenthèses, de la pr. T9
3 : 720t (800t) à 45 km/h sur le plat ; 910t (1000t) à 40 km/h sur le plat ; 380t (405t) à 35 km/h en rampe de 5‰ ; 380t (405t) à 20 km/h en rampe de 10‰. La décision de mise en construction était donc prise.
Les deux premières meck. T4 étaient livrées par Henschel en 1907 avec comme numéro de série de fabrication 8197 et 8198. Réceptionnées par les MFFE, elles y étaient immatriculées 701 et 702. Quatre machines supplémentaires sortaient des usines Henschel en 1908, autant en 1909 et trois en 1910. La même année, une machine supplémentaire était livrée par Orenstein et Koppel (n° 4000), associés à la construction. Les livraisons allaient se poursuivre jusqu’en 1922 pour atteindre un total de 50 machines, à raison de 37 de fabrication Henschel et 13 de fabrication Orenstein et Koppel.
Jusqu’à la machine numéro 730, future BR 91 1930, les roues accouplées avaient un diamètre de 1150 mm et la vitesse maximale était de 45 km/h dans les deux sens. A partir du numéro 731, sorti d’usine en 1915, les roues accouplées étaient portées à 1200 mm et la vitesse élevée à 50 km/h.
On note également de légères variations des capacités des caisses à eau au cours des livraisons successives : Les machines numéros 701 à 730 contenaient 5,1 m3 d’eau, de même que les machines numéros 739 à 747 livrées plus tardivement. Par contre, les machines numéros 737 et 738 livrées par Henschel en 1918 n’emportaient que 4,3 m3 d’eau, ce qui leur valut d’être identifiées comme Gt 34.11 contre Gt 34.12 pour les autres. Enfin, les trois dernières machines livrées par Orenstein et Koppel (numéros 748 à 750) pouvaient emporter 5,6 m3 d’eau, ce qui leur valut une classification Gt 34.13.
Pour le reste des caractéristiques, l’ensemble des machines était identique.
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Afin d’en améliorer la répartition des masses, les locomotives T 4 du Mecklembourg présentaient une disposition des essieux accouplés à entraxe asymétrique : 1685 mm entre le premier et le deuxième contre 1385 mm entre le deuxième et le troisième. L’essieu directeur avant était du type bissel Adams, doté de roues de 800 mm. Les balanciers reliant les ressorts de suspension de l’essieu directeur à ceux du premier essieu accouplé avaient été, du fait de la présence des cylindres, installés au dessus du tablier. En raison de l’important entraxe (2600 mm) séparant l’essieu directeur du premier essieu accouplé, ces balanciers étaient d’une longueur inusitée.
Les cylindres étaient disposés très en arrière de l’axe de la cheminée avec pour résultat la présence de longues canalisations d’admission et d’échappement de vapeur. La température relativement basse de la motorisation à vapeur saturée se suffisait de cylindres à tiroirs plats.
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La DRG intégra l’ensemble des 50 machines dans sa numérotation comme série 91
19 sous les numéros 91 1901 à 91 1950. Les locomotives demeurèrent essentiellement sur le territoire des anciens MFFE mais certaines furent affectées aussi aux dépôts de Perleberg, Pritzwalk et Wittstock, sur le territoire de la Prignitz, au nord-ouest du Brandebourg.
Au moins 35 locomotives survécurent à la deuxième guerre mondiale. 31 d’entre elles furent intégrées à la DR et 4 à la DB.
Les locomotives DB étaient les 91 1917, 91 1920, 91 1944 et 91 1949. Elles furent affectées au dépôt d’Heiligenhafen où elles furent radiées vers 1950. A la suite de cette radiation, la 91 1944 fut remise aux ateliers d’entretien de Hambourg-Harburg comme locomotive industrielle.
Les locomotives DR restèrent sur leur territoire historique. Le dépôt de Wittenberge, capitale régionale de la Prignitz, en comptait encore 11 en 1966. D’autres étaient également toujours stationnées à Perleberg et Wittstock.
Elles étaient en service, entre autre, sur les lignes des anciens « Ost- et Westprignitzer Kreiskleinbahnen » (Pritzwalk – Putlitz – Suckow ; Berge – Putlitz ; Perleberg – Karstädt – Berge – Perleberg, ligne connue sous le nom de « Ringbahn »).
Le dernier train de voyageur tracté par une T 4 du Mecklembourg a circulé sur la ligne de Berge à Putlitz le 25 mai 1968. Les radiations avaient massivement commencé à partir de 1966 et les deux dernières machines, les 91 1909 et 91 1919, quittèrent le service en 1970.
Une machine, la 91 1925, avait été affectée en 1945 par la DR au réseau de la Saxe, dépôt de Döbeln. Vers 1950, elle effectuait du service sur une ligne industrielle.
Avec plus de 50 ans de service, ces locomotives ont connu une longévité supérieure à bien des machines plus modernes.
Catégorie : 1’C n2
Distribution : Gt34.11 (91 1937 et 38) ; Gt34.12 (91 1901 à 36 et 39 à 47) ; Gt34.13 (91 1948 à 50)
Diamètre des roues motrices : 1150 mm (91 1901 à 30) ; 1200 mm (91 1931 à 50)
Vitesse maxi : 45 km/h (91 1901 à 30) ; 50 km/h (91 1931 à 50)
Fabricant : Henschel et Orenstein et Koppel
Première mise en service : 1907
Tender : 1,5t de charbon
Nombre total construit : 50
Nombre intégré à la DRG : 50
Numérotation : 91 1901 à 91 1950
Dates de réforme : 1950 à la DB, 1970 à la DR
BR 91 1904 (ex meck. T 4 numéro 704)(Henschel 8874/1908)