Vous savez l'attachement de T&T le Train des Mouettes à la société JAPY, fondée en 1777.
Le dernier actif JAPY encore utilisé est en effet notre locomotive HENSCHEL, achetée neuve par JAPY en 1912.
Un peu comme la société LIP (1867-1977), JAPY a disparu, liquidée en 1979, il y a quarante deux ans.
Sous le Second Empire, c'était la deuxième société française par le montant des capitaux investis, et à la différence de LIP, elle a disparu sans faire de vagues, avec la disparition de l’essentiel des produits qu'elle fabriquait :
- les machines à écrire Japy-Hermès (licence suisse)
- l'horlogerie (réveils-matin, pendules ect...) vendus à JAZ qui lui aussi disparaitra.
- la casserolerie, essentiellement des casseroles et ustensiles émaillés.
JAPY n'a pas su s'adapter et la famille a préféré récupérer doucement ses capitaux : il semble que l'esprit d'entreprise avait quitté la famille.
Il y avait pourtant de quoi faire, et il reste une fabrication sous marque JAPY : les fameuses pompes manuelles, exploitées sous forme de coopérative, que j'ai eu l'occasion de visiter : une PME dans un marché de niche.
https://www.pompes-japy.fr/presentationIl reste aussi le Musée JAPY à Beaucourt, bien intéressant.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9 ... A9ric-JapyEt, preuve qu'une reconversion dynamique était possible, il reste les casseroles CRISTEL, une maison dynamique, où les femmes jouent un rôle important.
Aucun lien avec la famille JAPY, mais cette société est installée... dans une usine ex JAPY.
D'ailleurs leur site l'explique :
Lorsque cette histoire commence, en 1806, un entrepreneur visionnaire achète un moulin et un vaste terrain. Il s’appelle Frédéric Japy, il a 56 ans. Il est en train de fonder un empire. En quelques décennies, il a révolutionné la production horlogère, il l’a modernisée, mécanisée. Il a inventé des machines, déposé des brevets. Il a aussi multiplié les ateliers dans toute la région. En bon industriel, il veut maintenant rationaliser.
Lorsqu’il s’éteint en 1812, l’entreprise appartient à ses trois fils qui, à leur tour, déploient les activités et construisent d’autres usines. Japy Frères fabriquera en 1826 les ateliers de Fesches-le-Châtel. Et en 1830 en sortira la première casserole emboutie (brevet GOME).
Japy devient la deuxième entreprise industrielle française sous le Second Empire.
Les années 1880 marquent l’âge d’or de cette nébuleuse d’entreprises qui remporte de nouveaux succès dans les machines à écrire, les moulins à café, les meubles de jardin, les lampes…
Les guerres vont interrompre cette fabuleuse expansion. Une première guerre, puis une seconde, puis un ennemi plus terrible encore : le plastique, à l’orée des années 50. Ce siècle de la modernité sera celui des illusions perdues pour Japy. La famille, désunie, est aux mains des banques.
Le monde a changé trop vite.
1970, 1980… les ateliers ferment les uns après les autres.
À Fesches-le-Châtel, les presses s’immobilisent en 1981. L’usine restera fermée pendant deux ans.
- JAPY
l'usine de Fesches-le-Chatel avec des wagons qui ont été tirés par notre locomotive
En 1983, ce sont d’anciens salariés qui rouvrent les portes, illégalement, comme on force le destin. Les ouvriers ont des convictions. Pour eux l’entreprise est viable, ils y croient. Leur projet de coopérative est accepté par les autorités locales. C’est une victoire. On rappelle les anciens clients, le bruit des presses réveille l’espoir dans la petite vallée.
Il faut donner un nouveau nom à cette entreprise qui veut oublier ses blessures. On veut une sonorité claire, lumineuse. On pense à Cristal, puis à Chatel (pour Fesches-le-Châtel, berceau de l’entreprise). Ce sera CRISTEL. Un nom parfait.
Mais le courage des repreneurs ne suffit pas. L’outil de travail est vétuste, les commandes plafonnent, la trésorerie est exsangue. La coopérative épuise ses forces. En 1987 la société redevient une société familiale dynamique. Sans les Japy.
https://www.lemonde.fr/economie/article ... _3234.htmlVive le Chemin de Fer !
Panama