Bonsoir,
KM 506 a écrit:La décoration du SOE a été l’occasion de mener un travail photographique pour habiller les cloisons des deux voitures-restaurant. Je vous propose de donner ici quelques explications qu’il aurait été trop long de développer dans l’article sur le SOE paru dans le dernier numéro de la revue de la FACS, Transport et Patrimoine Ferroviaires.
Paname a écrit:J'adore cette atmosphère que nous créé Tatig.
Il constitue une intéressante collection de pièces ex CIWL : si vous pouvez l'aider, lui passer un MP : vous voyez qu'il collectionne avec âme !
Merci Panama
Et d'ailleurs merci à Loco17 de m'avoir signalé un cendrier WL en faïence verte à vendre et à Panama de l'avoir récupéré pour moi.
Au tour de la quatrième photo.
Un peu dans l’esprit de la précédente, à savoir une mise en scène sur table.
Comme vous le savez, chaque voiture porte le nom d’un phare de la région. Le phare de Cordouan est le plus célèbre d’entre eux. Il est inscrit depuis juillet 2021 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le livre ouvert est celui de Victor BILLAUD,
Royan et ses Environs, un guide touristique édité par l’auteur à Royan en 1888.
La vaisselle portant le monogramme WL raconte bien sûr l’histoire de la Compagnie des Wagons-Lits, mais aussi celle des faïenceries et orfèvreries qui l’ont fournie. Ici, la théière, la tasse et sa soucoupe proviennent de la faïencerie Hippolyte Boulenger et Cie à Choisy-le-Roi. Elles sont en terre de fer légèrement bleutée. La terre de fer est une appellation commerciale qui désigne une céramique en faïence fine et dure contenant du feldspath et du kaolin. Ce n’est pas aussi luxueux que de la porcelaine, mais c’est plus résistant. Le monogramme est appliqué par impression : le motif est gravé sur une plaque de cuivre enduite d’une encre spéciale puis transféré sur la pièce à l’aide de papier pellicule (décalcomanie). La même technique que celle utilisée pour décorer en série les assiettes historiées.
La petite cuillère, dont on ne voit ici que le manche, est en métal argenté et produite par l’orfèvrerie Christofle, pour les Wagons-Lits également.
Il est intéressant de noter que le développement de ces techniques d’impression sur céramique et de galvanoplastie (pour recouvrir d’une fine couche d’argent un objet en métal blanc) sont liées à l’émergence, grâce à la Révolution Industrielle, d’une classe moyenne désireuse de décorer sa table à la manière de la grande bourgeoisie mais sans avoir les moyens de s’offrir de la porcelaine peinte à la main et des couverts en argent massif.
Un tout petit mot sur la montre posée sur la table, avec un cadran de 24 heures ! Elle est là pour rappeler le lien étroit entre le chemin de fer et la mesure du temps… Une longue histoire, pleine de rebondissements (et oui, le chemin de fer a failli nous imposer le cadran de 24 heures !).