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3-1-4) La série 55La série 55 comprend 9 modèles de locomotive dont plusieurs variantes au type D
3-1-4-1) Les locomotives de série 55 d’origine prussienne et du Mecklembourg3-1-4-1-1) Série 550-6 - anciennement pr. G71Au début des années 1890, les KPEV mettaient en service des wagons de marchandises avec une charge admissible de 15t. Sur le plat, les locomotives 1’C de catégorie G5 suffisaient encore ; mais en rampe ou en parcours sinueux, un gain de puissance s’avérait nécessaire car, pour un même nombre d’essieux tractés, le poids total des trains avait notablement augmenté. La mise en service d’une locomotive d’adhérence supérieure pour trains de marchandises devenait donc inévitable.
Afin de déterminer la locomotive de conception la plus favorable à ce type d’activité, les chemins de fer de l’Etat de Prusse faisaient mettre à l’étude quatre locomotives à quatre essieux moteurs accouplés : une machine bicylindres Dn2 (040) comme catégorie G7
1 ; la version compound de cette machine, comme catégorie G7
2 ; une machine à quatre cylindre et bissel directeur 1’Dn2v (140) comme catégorie G7
3 et, finalement, une machine quatre cylindres de type B’Bn4v de conception Mallet.
Le constructeur de la machine bicylindres à vapeur humide allait être Vulcan, à Stettin. La construction démarrait en 1892 pour une première livraison l’année suivante. La filiation avec la série G5 était incontestable. Avec 1250 mm, le diamètre des roues motrices était même réduit de 100 mm par rapport à celui de la série G5. La chaudière était de même installée très bas et reprenait toutes les caractéristiques de celle des machines 1’C. Seules les conduites de vapeur et de fumée se voyaient allongées afin de profiter de la charge autorisée par essieu de 14t. A cause du petit diamètre des roues motrices, les cylindres devaient être faiblement inclinés afin de ne pas déborder du gabarit de la machine. On conservait la distribution interne de type Allan avec cependant, pour la première fois sur une locomotive prussienne, une tête d’embiellage en croix.
Les G7 ont été les premières locomotives à quatre essieux moteurs accouplés des chemins de fer de Prusse. La Prusse ne possédait d’ailleurs encore aucune expérience du comportement en courbe d’une telle distribution. Sur les locomotives dans leur état d’origine, le jeu de l’essieu moteur (3ème essieu accouplé) était réduit à 5 mm. Cette mesure se révélant inadaptée, des essais ont été réalisés en 1896 avec un essieu moteur sans aucun jeu, sur le modèle américain. La Direction Royale (KED) d’Erfurt allait aussi expérimenter l’installation d’un jeu de +/- 8 mm sur les essieux 2 et 4 sans constater de détérioration du comportement en marche. La généralisation de cette configuration était toutefois vue d’un œil critique dans la mesure où l’on craignait l’effet d’impacts transversaux soudains sur les essieux à mobilité latérale.
Ce n’est que dix ans après les essais réalisés à Erfurt, en 1906, et après que leur application sur une locomotive autrichienne à 5 essieux accouplés en eut démontré l’efficacité, que l’on allait permettre un jeu latéral de +/- 10 mm sur les essieux 2 et 4.
Le cahier des charges de la machine prévoyait qu’elle tractât 1400t à 40 km/h sur le plat, 600t à 30 km/h en rampe de 5‰ et 400t à 25 km/h en rampe de 10‰. Des capacités inférieures à celle de sa cousine compound G7
2.
D’après des sources différentes, les chemins de fer prussiens allaient en tout s’équiper de 1216 ou 1202 machines de catégorie G7
1. Les LBE (Lübeck-Büchener Eisenbahn – une compagnie privée nationalisée en 1938 seulement dont nous aurons l’occasion de reparler plus tard) commanderont trois machines en 1898 ; les chemins de fer du Palatinat, de leur côté, se porteront acquéreur de 27 locomotives qu’ils feront équiper de l’entraînement externe de type Heusinger, pour en faire leur catégorie G4
1. L’alésage des cylindres de ces locomotives était également supérieur de 10 mm.
Ces locomotives simples à construire et à entretenir ont été de tous les théâtres de la première guerre mondiale. En 1916, pour compenser les pertes, les chemins de fer prussiens faisaient remettre en construction 200 machines supplémentaires. Cette remise en construction est assez étonnante dans la mesure où, à cette époque, la Prusse disposait de machines beaucoup plus modernes que la G7
1 dont la conception remontait à plus de vingt ans. La difficulté d’effectuer des entretiens au voisinage des champs de bataille, le coût de construction relativement faible de cette locomotive à vapeur humide et le peu de qualification requise de la part des personnels pour manœuvrer la machine peuvent avoir été les raisons de leur renaissance.
Les nouvelles machines se différenciaient des versions d’origine par la présence de deux sablières sur le sommet de la chaudière et par l’installation d’une soupape de régulation. Lors des premières livraisons, la G7
1 comportait comme nouveauté un régulateur à soupape double corps.
La DRG allait reprendre en tout 660 machines de catégorie G7
1. Elles seraient numérotées 55 001 à 55 660. Les trois machines les plus anciennes (55 001 à 55 003) provenaient encore de la livraison initiale par Vulcan en 1894 (numéros de série 1411, 1415 et 1417).
En plus de Vulcan et Hanomag étaient encore associés à la construction des G7
1 Schwartzkopff, Linke-Hofmann, Schichau, Henschel, Hartmann, Borsig, Jung, Hohenzollern et Orenstein et Koppel.
Des 200 machines construites pendant la guerre, 80 seraient intégrées par la DRG sous les numéros 55 581 à 55 660.
Certaines machines ont passé le cap de la deuxième guerre mondiale. Il s’agissait en partie de machines livrées aux PKP, aux AL et à la Lituanie en 1919 au titre des réparations et reprises par la DRG après 1939. Nombre d’entre elles furent immédiatement radiées en raison de leur usure. Les dernières des G7
1 seront radiées en 1957 à la DB et en 1966 à la DR est-allemande. Il s’agissait des machines 55 193 et 55 669, celle-ci ré-immatriculée, provenant de l’ancien réseau de la Sarre et qui effectuaient à la fin le service entre Erfurt et Nottleben. La 55 669 a été préservée par le musée des transports de Dresde.
Catégorie : Dn2
Distribution : G44.13
Diamètre des roues motrices : 1250 mm
Vitesse maxi : 60 km/h
Fabricant : Vulcan (maître de construction)
Première mise en service : 1893
Tender : pr. 3T12 avec 5t de charbon
Nombre total construit : 1202 ou 1216 + 200
Nombre intégré à la DRG : 660
Numérotation : 55 001 à 55 660
Dates de dernière réforme : 1966

- BR 55 038 (ex pr.G7-1)(Schwartzkopff 2765/1900) anciennement n° 4492 Königsberg