H97
3-1-4-1-3) Série 5516-22 - anciennement pr. G8
Après avoir démontré les avantages de la vapeur surchauffée appliquée à des locomotives pour trains de voyageurs, Robert Garbe l’appliquait en 1901 à une première locomotive construite pour le trafic des marchandises. Suivant les sources, 12 ou 13 machines étaient livrées jusqu’en 1904 et affectées aux Directions Régionales de Kassel et Sarrebruck. La firme retenue pour construire ces machines de type Dh2 qui allaient former la catégorie G8, était la SA de construction de locomotives Vulcan de Stettin. Le souhait de Garbe était de développer une machine légère mais très efficace. La chaudière ne comportait que deux segments en tôle de 14,5 mm, à comparer avec les trois segments en tôle de 16 mm de la G72.
Comme le prouvent les modifications constantes des dimensions de certains éléments principaux de la machine, Garbe n'était pas fixé sur la conception la plus appropriée à apporter à sa locomotive et procédait à diverses expériences.
La longueur de la chaudière, initialement de 4100 mm, était allongée à 4500 mm. La longueur du foyer passait de 2200 à 2500 mm, puis enfin à 2550mm. L’alésage des cylindres passait de 550 mm (en 1902) à 575 mm, puis à 590 mm (en 1904) pour être finalement stabilisé à 600 mm en 1906.
Jusqu'en 1906, 153 locomotives de catégorie G8 allaient être livrées avec des réchauffeurs de boîte à fumée de conception Schmidt. Ces machines étaient extérieurement reconnaissables à des protubérances semi-cylindriques situées dans la partie supérieure de la boîte à fumée. Dans la mesure où les dispositifs de surchauffe étaient l’objet fréquent de pannes dues à des fuites de canalisations, à partir de 1906, tous les réchauffeurs, quelle qu’en soit l’origine, allaient être remplacés par des réchauffeurs de conception Schmidt. Ceux-ci étaient de plus moins chers et participaient d’une meilleure répartition des masses de la machine. En Belgique, ce type de réchauffeurs avait déjà été installé et testé avec succès par l’inspecteur général Flamme.
Lors de la conception de l’entraînement, Garbe choisissait d’abandonner les roues de 1250 mm de diamètre, habituellement utilisées pour les locomotives réservées au trafic des marchandises, au profit de roues de 1350 mm. Grâce à cela, des vitesses de 50 à 55 km/h pouvaient être atteintes.
Les premières machines livrées aux Directions de Kassel et Sarrebruck étaient mises en service sur la ligne de la Moselle (De Coblence à Trèves) où elles tractaient des trains de minerais lourds (110 essieux). Comparée par exemple avec la G71, la G8 faisait montre d’un accroissement de rendement considérable. La où la machine bicylindre à vapeur humide pouvait tracter 385t à 40 km/h en rampe de 5‰, la G8, avec 700t, en tractait pratiquement le double. Son cahier des charges lui assignait d’ailleurs de tracter 1350t à 50 km/h sur le plat et encore 665t à 25 km/h en rampe de10‰.
Deux éléments allaient encore retarder la « marche triomphale » des machines à vapeur surchauffée si chères à Garbe : les problèmes déjà mentionnés avec le réchauffeur de boîte à fumée et les difficultés rencontrées avec les bagues d’étanchéité des tiroirs, non élastiques. A cause de ces « maladies infantiles » – communes à toutes technologies – la vapeur humide connaîtrait un nouveau sursis menant à la mise en chantier en 1908 de la catégorie G9, que nous aborderons à la suite de la G8. La construction un peu trop légère de la G8 nécessitera aussi quelques renforcements, notamment lorsque la mise en place de freins à air comprimé portera le poids total en service de la machine à 58,4t.
Les chemins de fer prussiens allaient transformer en 1908, à titre expérimental, deux locomotives de catégorie G8 en les équipant de cylindres à alimentation directe de construction Stumpf. Cinq autres locomotives suivraient en 1911. En 1910/1911 toujours, 10 autres locomotives recevaient des soupapes Lentz. Les trois groupes de machines transformées étaient mises en test en rampe de 8‰ au crochet de charges allant de 620 à 980t. Ni les machines à alimentation directe, ni celles équipées des soupapes Lentz ayant montré d’avantage économique par rapport aux versions originales de la locomotive, certaines des machines transformées ont été remises dans leur condition d’origine.
Suivant les sources, 1045 ou 1050 locomotives de catégorie G8 ont en tout été livrées par les firmes Vulcan, Schichau et Hanomag. Quelques machines sortiront également de chez Henschel.
Le DRG intégra 656 locomotives sous les numéros 55 1601 à 55 2256. La 55 1601 faisait encore partie de la livraison initiale par Vulcan en 1902 (numéro de série 1930).
Après la deuxième guerre mondiale, environ 200 machines resteront à la DB et environ 50 à la DR. Les dernières machines DB seront radiées en 1955. A la DR par contre, quelques machines apparaissent encore lors de la mise en place de la première numérotation électronique (EDV : Elektronische Daten Verarbeitung) : la 55 2024, devenue 55 2024-2 et la 55 2071, devenue 55 2071-3. Lors du plan de renumérotation de 1970 cependant, toutes avaient été radiées.
Catégorie : Dh2
Distribution : G44.14
Diamètre des roues motrices : 1350 mm
Vitesse maxi : 55 km/h
Fabricant : Vulcan (Maître d’œuvre)
Première mise en service : 1902
Tender : pr.3T16,5 avec 7t de charbon
Nombre total construit : 1045 ou 1050
Nombre intégré à la DRG : 656
Numérotation : 55 1601 à 55 2256
Dates de dernière réforme : Années 60