Petite histoire de la DRG

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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
08 Aoû 2009, 18:11

Je complète ce petit hors sujet. J'ai trouvé les photos (NB) des françaises à roues rouges. :mrgreen:

Rockandrail a écrit:
Rockandrail a écrit: :D

Il y a deux machines françaises qui ont été intégrées à la DR est-allemande. Elles ont donc eu les roues rouges (normales, quoi). Il faudra que j'en parle à l'occasion.
:ange2:


Suite:

Ce sont respectivement

- la 231 E 18 Nord (Belfort 6507/1912), initialement PO 3557 puis NORD 3.1188 , renumérotée BR 07 1001 par la DR en 1952 et équipée d'un tender à poussière de charbon.



- la 241 A 21 Est (Fives-Lille 4696/1931), initialement EST 241-021, renumérotée BR 08 1001 par la DR en 1952 et équipée également d'un tender à poussière de charbon. (Wendler)



Ces deux machines étaient restées en Allemagne de l'Est après le deuxième guerre mondiale. Elles ont assuré quelques années de service express entre Dresde et Berlin-Est avant d'être radiées en février 1958. Elles arboraient bien la livrée noire à roues, bielles et cadre rouge.
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
08 Aoû 2009, 22:33

H121


3-2-2) 1926 : BR44

Version à trois cylindres de la machine unifiée de 20t par essieu pour le transport des marchandises, la BR44 fait l’objet, tout comme la BR43, d’une première commande de dix unités, livrées dès 1926 par Henschel (44 001 à 44 003), Schwartzkopff (44 004 à 44 009) et Esslingen (44 010).
Son cahier des charges consiste à tracter 1200t sur les lignes de moyenne montagne, et 600t sur les rampes les plus raides.
Les principales caractéristiques de cette première série sont la cheminée non arasée, une chaudière timbrée à 14 bars, des cylindres alésés à 600 mm et une boîte à feu en cuivre.
Il n’avait pas été prévu d’installer des pare-fumée.
Tout comme la BR43, la machine est équipée de freins à contre pression Riggenbach.
Avec une chaudière plus haute de 50 mm que celle de la BR01, la machine, également comme la BR43, se retrouve en gabarit de catégorie II. Cela lui interdisait la plupart des lignes secondaires.

Comme nous l’avons déjà évoqué à propos de la BR43, les essais réalisés par le LVA de Grunewald mettaient en évidence une surconsommation de vapeur de l’ordre de 4% en défaveur de la BR44. De ce fait, la priorité de construction était donnée à la machine bicylindre de série 43. La BR44 n’allait pas immédiatement connaître de construction supplémentaire.
Les dix machines livrées se voyaient affectées aux dépôts de Rothenkirchen, Weißenfels et Saalfeld.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Onze années vont passer.

En 1937, la demande de locomotives rapides pour le trafic de marchandises lourd se fait à nouveau pressante. Elle va conduire à la remise en construction des BR 44. En effet, la configuration à trois cylindres répondait mieux à cette demande combinée – vitesse et puissance – que celle à deux cylindres. C’est ainsi qu’en 1937 étaient livrées 53 machines (23 par Krupp, 22 par Henschel et 8 par Schwartzkopff) d’un nouveau type de la BR 44, qui allait être désigné comme « configuration intermédiaire ». Les locomotives se voyaient immatriculées 44 013 à 44 065.
Ces machines se différenciaient de la série initiale par les caractéristiques suivantes :

- Le haut de la chaudière était abaissé de 50 mm et ramené ainsi à 3100 mm au dessus du rail. Cela les faisait rentrer (hormis la cheminé) dans la catégorie I de gabarit et leur ouvrait davantage de lignes.
- Le timbre de chaudière était élevé à 16 bars tandis que l’alésage des cylindres était réduit de 600 à 550 mm.
- La boîte à feu en cuivre était remplacée par un modèle en acier avec tirants du même alliage.
- Le système de freinage à contre pression Riggenbach était supprimé.
- Les locomotives étaient maintenant équipées de pare-fumée semblables à ceux de la BR01, mais plus grands encore. Cet équipement devenait standard.
- Les BR 44 013 à 039 recevaient sur leur côté gauche une installation de purification d’eau de construction Dejektor. Les 44 040 à 065 recevaient quant à elles un système de purification Neckar. En gros, l’eau circulant dans le purificateur était traitée en ligne à la soude. La boue et le tartre se déposaient dans ce circuit plutôt que dans la chaudière.

Les machines de cette configuration intermédiaire se voyaient affectées surtout aux dépôts d’Allemagne du sud, entre autres Würzburg, Kaiserslautern, Offenburg et Bebra.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


A partir de la 44 066 (Henschel 24096), nous entrons dans la production de ce qui sera considéré comme la version « standard » de la locomotive, laquelle se caractérisera par une enveloppe de chaudière plus large. Une autre modification importante caractérisera ces nouvelles machines : l’ancienne transmission du cylindre interne par l’intermédiaire d’un excentrique qui avait tendance à plier sous l’effet de la chaleur se voyait remplacée par un axe vilebrequin sur le troisième essieu. Pour le reste, la machine adoptait les caractéristiques techniques de la version intermédiaire.

Le nombre de machines commandées année par année s’établit comme suit :

1937 : 91
1938 : 53
1939 : 109
1940 : 58
1941 : 407
1942 : 455
1943 : 476
1944 : 92

Toutes versions confondues, ce sont 1753 locomotives de la série 44 qui seront construites pour la DRG entre 1927 et 1944.

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A partir de 1942, les constructeurs allemands vont se concentrer sur la fabrication des locomotives de guerre (Kriegslokomotiven) BR52 et BR42 (que nous aborderons un peu plus loin). Le 21 mars 1942, le haut comité responsable des véhicules sur rail présentait une liste de « simplifications à apporter à la construction des locomotives et tenders ». Cette liste serait suivie de sept autres jusqu’au 31 juillet 1942. A ce titre, les locomotives de série 44, 50 et 86 allaient être progressivement simplifiées et allaient recevoir l’appellation « Übergangs-Kriegslokomotiven », en abrégé, « ÜK », c’est-à-dire littéralement « locomotives en transition pour la guerre ». Nous dirons « transformées pour la guerre ».

La construction des BR44 allait donc se poursuivre sous la forme de machines « ÜK », mais elle allait être délocalisée dans un certain nombre de pays occupés. A côté de la fabrique autrichienne Floridsdorf de Vienne, ce sont principalement des usines françaises qui en auront la charge : Batignolles, Cail, Le Creusot et Fives-Lille.

Lorsque les troupes alliées libèrent la France en 1944, 226 de ces machines se trouvent encore en fabrication dans les usines. Elles seront livrées directement à la SNCF, avec les immatriculations allemandes initialement prévues, à raison de 10 en 1944, 151 en 1945 et 65 en 1946. A réception, la SNCF les classera comme série 150X 1 à 226.
La SNCF en revendra 48 aux TCCD (chemins de fer turcs) en 1955 où elles formeront la série 56.

Dix autres unités avaient été commandées par Frichs à Aarhus (Danemark). Les chaudières qui étaient déjà construites furent réacheminées chez Borsig. Le bureau de construction de locomotives (VEB-LEW) « Hans Beimler » de Hennigsdorf se chargea d’achever la construction des machines qui furent livrées en 1949 sous les numéros 44 1231 à 44 1240 à la DR est-allemande.

Tout cela porte à 1989 (1743 + 226 + 10) le nombre de locomotives de série 44 construites et, s’étalant de 1926 à 1949, représente la plus longues des périodes de construction pour une locomotive unifiée allemande.

Après la guerre, on trouvait des BR44 standard un peu partout en Europe. La répartition s’organise comme suit :

DB : 1242
DR : 335
PKP (Pologne) : 67
CSD (Tchécoslovaquie) : 3
ÖBB (Autriche) : 16
SNCF : 14 ou 15 suivant les sources
SNCB : 1

Il en reste 74 dont le sort est inconnu.

La locomotive 44 1084 a été radiée dès 1944.
Les ÖBB ont rétrocédé 9 machines à la DB en 1952. Les 44 1094 et 1098 ont été radiées en 1953.

La France exigea le retour de toutes les locomotives construites dans des usines françaises. A ce titre, la DB rétrocéda 291 machines en 1952. Ces locomotives ne furent jamais mises en service par la SNCF mais immédiatement vendues à des sociétés de ferraillage.

La BR44 est restée en service jusqu’en 1975 à la DB et jusqu’en 1981 à la DR, exclusivement sur la fin, pour les deux compagnies, en versions transformées pour la chauffe au fioul.

Version initiale

Catégorie : 1’Eh3
Distribution : G56.20
Diamètre des roues motrices : 1400 mm
Vitesse maxi : 70 km/h
Fabricant : Henschel, Schwartzkopff
Première mise en service : 1926
Tender : 2’2’T32 avec 10t de charbon
Nombre total construit : 10
Nombre intégré à la DRG : 10
Numérotation : 44 001 à 44010
Dates de dernière réforme : 1981

Versions de série

Catégorie : 1’Eh3
Distribution : G56.20
Diamètre des roues motrices : 1400 mm
Vitesse maxi : 80 km/h
Fabricant : DLV (Deutsche Lokomotiv-verband)
Première mise en service : 1936
Tender : 2’2’T34 avec 10t de charbon
Nombre total construit : 1743
Nombre intégré à la DRG : 1743
Numérotation : 44 013 à 44 1858 (numérotation discontinue)
Dates de dernière réforme : 1981








La BR44 en modèle :

En version DRG époque 2, puisque c’est le sujet de notre étude, j’ai recensé les modèles suivants :

TRIX 22514 – BR 44 039 en livrée photographique
ROCO 63242 – BR 44 134 en livrée photographique (pour changer des roues rouges)

Dt_D044_wagner.jpg


ROCO 63236 et 238 – BR 44 134 en livrées camouflage hiver et tropicale
ROCO 43263 – BR 44 142, ressortie ensuite avec d’autres numéros.
ROCO 43352 – BR 44 1095 ÜK

Il en existe beaucoup plus de modèles en configuration DB et autres.
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar ligure
09 Aoû 2009, 11:02

Rockandrail a écrit:Je complète ce petit hors sujet. J'ai trouvé les photos (NB) des françaises à roues rouges. :mrgreen:

Rockandrail a écrit:
Rockandrail a écrit: :D

Il y a deux machines françaises qui ont été intégrées à la DR est-allemande. Elles ont donc eu les roues rouges (normales, quoi). Il faudra que j'en parle à l'occasion.
:ange2:


Suite:

Ce sont respectivement

- la 231 E 18 Nord (Belfort 6507/1912), initialement PO 3557 puis NORD 3.1188 , renumérotée BR 07 1001 par la DR en 1952 et équipée d'un tender à poussière de charbon.

BR07 001.jpg


- la 241 A 21 Est (Fives-Lille 4696/1931), initialement EST 241-021, renumérotée BR 08 1001 par la DR en 1952 et équipée également d'un tender à poussière de charbon. (Wendler)

BR08 001.jpg


Ces deux machines étaient restées en Allemagne de l'Est après le deuxième guerre mondiale. Elles ont assuré quelques années de service express entre Dresde et Berlin-Est avant d'être radiées en février 1958. Elles arboraient bien la livrée noire à roues, bielles et cadre rouge.


Merci pour les photos Pierre, je ne savais pas du tout. J'ai quand même beaucoup de mal à imaginer une 231 E et une 241 avec des roues rouges. On dirait que la cabine de la 2314 a été modifié?
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
09 Aoû 2009, 14:42

Oui, la cabine est une cabine de série unifiée (BR01 et autres).

Pfff. Bien que ce ne soient pas des locomotives DRG, puisque transformées après la guerre, je sens qu'il va falloir que je me fende d'un sujet détaillé pour chacune des deux. Une nouvelle sorte d'intermède en quelque sorte. :D
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Morvan
09 Aoû 2009, 16:41

surtout que ROCO ( s'il arrive à survivre ) risque d'en sortir une ( cf nouveautés automne )
Alain
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar ligure
09 Aoû 2009, 16:45

oui j'y pensais justement. :gne:
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar POMidi
09 Aoû 2009, 17:42

:cool: :cool: :cool:
Superbe monographie. Sujet très complexe que les BR 44, donc difficile d'en faire la synthèse.
Merci et bravo Pierre :applause: :applause: :applause:

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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
09 Aoû 2009, 18:00

Morvan a écrit:surtout que ROCO ( s'il arrive à survivre ) risque d'en sortir une ( cf nouveautés automne )


Si ROCO sort une chapelon aux normes modélistes actuelles et qu'il y a une version Digital AC, alors j'en achèterai une pour mettre devant des Express Nord car j'aime beaucoup ces voitures et elles ont circulé à Bruxelbourg. ;)
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Morvan
10 Aoû 2009, 11:27

je pensais surtout, dans le cadre de ton étude , à l'éventualité d'une sortie de la machine en déco DR avec des roues rouges, comme le laisse entrevoir l'illustration du catalogue....................................
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
10 Aoû 2009, 17:31

Ce serait juste pour le fun alors, car la machine (comme sa soeur 241) n'a circulé qu'entre Berlin et Dresde de 1952 à 1958. En fait, elles avaient pris le relai du train Henschel-Wegmann qui assurait ce service avant guerre avec les BR 61 001 et 61 002.
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