KING KONG, JEAN LOUIS ET LE BOUC
Merci POMidi pour l'appréciation. Je continue les présentations pour vous parler des boucs. Ce surnom vient de la bouche d'Emma Jouanen, la truculente gérante de la gare du Rouve Jalcreste. Elle appelait ainsi les locotracteurs car du fait de leur court empattement et des irrégularités de la voie, ils oscillaient de haut en bas leur tampon montant et descendant légèrement selon un mouvement régulier. Celà lui faisait penser à un bouc prêt à charger qui oscille de la tête, une patte en avant. Mireille Boutonnet, sans concertation avec Emma et sans que je ne lui suggère cette anecdote très locale, m'a aussi parlé des boucs ! Et comme Mireille aurait pu faire parler les pierres ... j'en ai déduit que c'était une appellation d'origine contrôlée.
Les boucs n°62 et n°70 sont nés locomotives à vapeur et c'est la seconde guerre mondiale qui a décidé de leur sort.
En effet, avant même le début du conflit, la compagnie réfléchit au moyen de faire encore des économies sur le budget de fonctionnement. Les coefficients d'exploitation se dégradant, la concurrence de l'automobile se faisant de plus en plus pressante, il convient de tenter de se séparer de la traction vapeur et de ses sujétions.
Monsieur Esbelin, responsable des ateliers du réseau des Charentes et Deux Sèvres de la compagnie CFD décide de transformer trois locomotives en locotracteur diesel selon une architecture assez classique : une cabine peu ou prou centrale encadrée de deux capots dont l'un moteur.
Ce sont en fait trois locomotives 130T qui seront transformées : les n° 50, 62 et 70.
La 130T n°50 est une machine SACM de 1889 portant le numéro constructeur 4085
La 130T n°62 est une machine Fives Lille de 1890 portant le numéro constructeur 2726
La 130T n°70 est une Cail portant le numéro constructeur 2451
De ces trois locomotives seul le châssis embiellé est conservé, muni des systèmes de freinage et de tamponnement. Exit entre autres, chaudière, cabine soutes à eau et charbon, cylindres et distribution.
La construction de ces locotracteurs débute donc à Saint Jean d'Angely en janvier 1946 pour le 62 et février 1948 pour le 70. Rendus opérationnels en moins d'un an, ils ne seront guère engagés car le réseau ferme définitivement le 31 décembre 1950. Rompue aux transferts de matériels d'un réseau à l'autre, la compagnie CFD les mute sur le réseau de la Lozère dans le même but d'éradiquer la traction vapeur. La suite, vous la connaissez !
Tarant 15 tonnes, le tracteur 62 a un empattement rigide de 2,67 mètres pour une longueur hors tout de 6,23 mètres.
Tarant 16 tonnes, le tracteur 70 a un empattement rigide de 2,40 mètres pour une longueur hors tout de 6,78 mètres
Toutes les présentations étant maintenant faites, nous pouvons, si vous le souhaiter nous élancer pour un périple qui nous mènera dans la gare d'échanges avec le grand réseau S.N.C.F.
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Le ménage? Moi, c'est fait !