CFD LOZÈRE ...... THAT'S ALL FOLKS !

par **Rodolphe** 19 Mar 2011, 18:57

Je m'installe confortablement et j'attends la suite avec impatience !

Rodolphe

par **Lavoie Desonmètre** 19 Mar 2011, 19:37

Afin que nous puissions mieux resituer dans l'espace cévenol, les différents clichés présentés ici, ne serait il pas utile pour les gens comme moi qui ne possédons pas vraiment le tracé de la ligne dans la tête, de pouvoir se repérer facilement sur une ou plusieurs des cartes de ton livre.
Tout le monde ne le possède pas et je pense qu’il est difficile de se le procurer à ce jour de façon traditionnelle.
Pour information ces cartes sont aussi sur MTVS N°12 de JC Riffaud

par **ceciflo48** 19 Mar 2011, 22:19

KING KONG, JEAN LOUIS ET LE BOUC

Avant de former un train de marchandises - en fait un train de bois - à destination de Sainte Cécile d'Andorge, gare de jonction avec le grand réseau S.N.C.F., je pense heureux de vous rappeler le rôle fondamental qu'a joué Jean Louis Rochaix et ce, à titres divers.
Jean Louis Rochaix auquel j'associe son épouse Annette est un infatigable baroudeur. Aujourd'hui encore, les destinations ne manquent pas et ses projets de voyage sont une liste quasi sans fin. Ces voyages ne peuvent s'entendre sans rendre visite à un système de transport "ferroviaire" au sens large. Qu'importe le mode de traction, l'écartement, la nationalité et autres critères. Tout intéresse Jean Louis Rochaix et ce sont quelques 200.000 clichés que les amateurs lui doivent, directement ou pas. En effet, qui ne connaît les célèbres éditions du B.V.A., clef d'entrée de bien des réseaux pour nombre d'entre nous. Certes, tous les clichés constituant ces séries ne sont pas signés de sa main mais il est le père de ces éditions aujourd'hui disparues. Les clichés estampillés B.V.A. dédiés au CFD de la Lozère sont regroupés en trois séries numérotées 569,570 et 661. Ils sont l'oeuvre de Jean Louis bien sûr mais aussi André Lepage, André Renault, Michel Grandguillaume, Maurice Rifault, Bernard Rozé, etc.

par **BALDOUINE 94** 20 Mar 2011, 00:08

Bonjour à tout le monde.
Ravi de retrouver ce chemin de fer si pittoresque, en attendant de faire partager bientôt aux personnes fréquentant ce forum, un autre chemin de fer disparu et oh combien sympathique, j'ai nommé le P.O.C. :yin

par **ceciflo48** 20 Mar 2011, 01:09

KING KONG, JEAN LOUIS ET LE BOUC

Les préparatifs du grand voyage pour Sainte Cécile d'Andorge se poursuivent. Après vous avoir parlé de Jean Louis et avant de vous parler de King Kong, je vous rappelle ci dessous le tracé de la voie qui reliait Florac à Sainte Cécile d'Andorge, via le faîte du Rouve Jalcreste, ligne de partage des eaux entre le versant océanique (Florac) et le versant méditerranéen (sainte Cécile). La voie ferrée tutoyait de loin en loin la R.N. 107bis mais passait aussi dans des sites remarquables, souvent sauvages et inaccessibles autrement que par le rail. C'est cette âpreté et cette diversité de paysages qui en faisaient tout le charme. Par exemple, Jacques Forget comme Jean Ricaud avaient une nette préférence pour ce train de nulle part, peut être pour son aspect humain et les prouesses accomplies au quotidien avec si peu de moyens.

par **ceciflo48** 20 Mar 2011, 13:24

KING KONG, JEAN LOUIS ET LE BOUC

Gaston, Louis Philip est né le 20 janvier 1922 à Montagut (hameau situé entre Vebron et l'Hospitalet en Lozère). Fils d'Auguste Philip et Nathalie Sequier, il a une soeur ainée, Augustine et une soeur cadette, Germaine. La famille est de pure souche protestante au point qu'il y a une pièce secrète dans la maison de Montagut, réservée au Pasteur qui vient en secret célébrer l'office pour ses ouailles éparpillées dans cette dure région dont le sol distribue chichement de maigres richesses. Quand Gaston a cinq ans, la famille migre à l'Hospitalet. la propriété y est plus grande, la vie un peu plus facile. Il y a une cloche de tourmente qui sauvera bien des vies dans les mains d'Auguste quand la burle souffle et que le voyageur "perd le Nord". Gaston est le préféré des trois enfants et sa mère le couve jalousement. Tout lui est permis et il ne faut pas lui demander trop d'efforts. Ni l'instituteur de Racoules, ni les maîtres de Florac ne parviendront à le faire beaucoup travailler. Pourtant Gaston est doué, doté d'une réelle intelligence au point qu'il résoud les problèmes de mathématiques de ses propres enfants mais sans pouvoir avancer le moindre raisonnement : il connait la solution des problèmes, un point c'est tout ! Gaston est plus attiré par les copains qu'il retrouve au café, les ballades en Vespa et les filles. Il aime aussi jouer aux cartes et à la pétanque.

Son surnom lui vient d'un joueur marseillais lors d'une partie disputée. Comme Gaston aime bien taquiner les gens autant que le cochonnet, un bucco-rhodanien agacé lui aurait dit : "tu me fais penser à Kong Kong de la Houlette" et ce surnom lui est resté.

Au final, Gaston rejoint le CFD et il y restera jusqu'à la fin. je ne connais pas sa date excate d'entrée au chemin de fer. Je sais cependant qu'il sera affecté à la conduite des locotracteurs ce qui explique qu'on le retrouve régulièrement sur les clichés de différents amateurs venus arpenter la ligne. C'est Josiane, sa fille qui m'a parlé de lui et si j'en sais un peu plus, j'aurai plaisir à continuer de brosser le portrait de ce personnage (appelation affectueuse) dont la gentillesse était aussi légendaire que la silhouette !

par **POMidi** 20 Mar 2011, 13:29

Bonjour,

Ravi de voir ce fil. Et aussi ravi de voir quelqu'un qui se rebiffe contre les camarades staliniens. En ce qui me concerne je n'est pas de doute sur l'origine des dits camarades.

J'ai ton livre et l'ai beaucoup apprécié.
Une de mes différences avec les "muséographes", dont je ne nie pas la compétence, c'est que j'aime les trains vivants. Les musées c'est le moindre mal quand il ne reste rien.

En lisant ton livre, en visitant la ligne (sœur ou cousine) du plateau du Vivarais (en théorie exploité en touristique), sans y rencontrer la moindre activité, ni le moindre amateur, en plein mois de juillet, je ne peut m'empêcher de penser au grand gâchis que constitue l'abandon de ces lignes. Que dire en effet de Florac, sous-préfecture de la Lozère complétement abandonnée et isolée ! Que dire de la zone de villégiature du Lignon, havre de paix pour les Lyonnais et les Stéphanois (le Chambon sur lignon, 10 000 habitants l'été) sans desserte aucune.

J'ose penser que la crise énergétique nous amènera à revoir cela. L'on regrettera peut-être alors de ne pas avoir préservé la plateforme et d'avoir liquidé les emprises de la gare de Florac, comme si l'on manquait cruellement de place en Lozère !

Salutations amicales.

Pierre

par **ceciflo48** 20 Mar 2011, 19:02

KING KONG, JEAN LOUIS ET LE BOUC

Merci POMidi pour l'appréciation. Je continue les présentations pour vous parler des boucs. Ce surnom vient de la bouche d'Emma Jouanen, la truculente gérante de la gare du Rouve Jalcreste. Elle appelait ainsi les locotracteurs car du fait de leur court empattement et des irrégularités de la voie, ils oscillaient de haut en bas leur tampon montant et descendant légèrement selon un mouvement régulier. Celà lui faisait penser à un bouc prêt à charger qui oscille de la tête, une patte en avant. Mireille Boutonnet, sans concertation avec Emma et sans que je ne lui suggère cette anecdote très locale, m'a aussi parlé des boucs ! Et comme Mireille aurait pu faire parler les pierres ... j'en ai déduit que c'était une appellation d'origine contrôlée.

Les boucs n°62 et n°70 sont nés locomotives à vapeur et c'est la seconde guerre mondiale qui a décidé de leur sort.
En effet, avant même le début du conflit, la compagnie réfléchit au moyen de faire encore des économies sur le budget de fonctionnement. Les coefficients d'exploitation se dégradant, la concurrence de l'automobile se faisant de plus en plus pressante, il convient de tenter de se séparer de la traction vapeur et de ses sujétions.
Monsieur Esbelin, responsable des ateliers du réseau des Charentes et Deux Sèvres de la compagnie CFD décide de transformer trois locomotives en locotracteur diesel selon une architecture assez classique : une cabine peu ou prou centrale encadrée de deux capots dont l'un moteur.
Ce sont en fait trois locomotives 130T qui seront transformées : les n° 50, 62 et 70.
La 130T n°50 est une machine SACM de 1889 portant le numéro constructeur 4085
La 130T n°62 est une machine Fives Lille de 1890 portant le numéro constructeur 2726
La 130T n°70 est une Cail portant le numéro constructeur 2451
De ces trois locomotives seul le châssis embiellé est conservé, muni des systèmes de freinage et de tamponnement. Exit entre autres, chaudière, cabine soutes à eau et charbon, cylindres et distribution.
La construction de ces locotracteurs débute donc à Saint Jean d'Angely en janvier 1946 pour le 62 et février 1948 pour le 70. Rendus opérationnels en moins d'un an, ils ne seront guère engagés car le réseau ferme définitivement le 31 décembre 1950. Rompue aux transferts de matériels d'un réseau à l'autre, la compagnie CFD les mute sur le réseau de la Lozère dans le même but d'éradiquer la traction vapeur. La suite, vous la connaissez !
Tarant 15 tonnes, le tracteur 62 a un empattement rigide de 2,67 mètres pour une longueur hors tout de 6,23 mètres.
Tarant 16 tonnes, le tracteur 70 a un empattement rigide de 2,40 mètres pour une longueur hors tout de 6,78 mètres

Toutes les présentations étant maintenant faites, nous pouvons, si vous le souhaiter nous élancer pour un périple qui nous mènera dans la gare d'échanges avec le grand réseau S.N.C.F.

par **Lavoie Desonmètre** 20 Mar 2011, 19:48

J. R. des Cévennes aurait il une aversion envers le locotracteur CFD N°50 ?
Serait ce parcequ'il est un peu plus court sur pattes que ses frères , ou à cause de sa bréve apparition sur le réseau, que ce bouc là semble mis à l'écart?
Ci joint une photo de J. Laurent, du pauvre 50 méprisé
http://www.asso-vfv.net/les_news.htm