Bonjour,
En 1990, la ligne paris-Clermont Ferrand est entièrement électrifiée. Au mois de mars, elle sera inaugurée par un train spécial remorqué par la BB 26008, encore en période d’essais. Bien que différemment appréciée, moi j’aime bien la BB 26000.
La BB 26008 à Paris-Sud-Ouest où elle vient d’être préparée. J’avais dessiné le pavoisement de la machine : le support du blason et des drapeaux sont « costauds » pour résister à 160 km/h. Ce support est réalisé en U de 80, en tôle de 2 et en tubes de 1’’ assemblés par soudure. L’ensemble est fixé au platelage frontal par des brides de tuyauterie. Quant aux drapeaux, la hampe est en tube d’acier et l’étoffe est réalisée en tissu anti-lacération peint aux 3 couleurs et gainé de cuir. Ce sont les ateliers de Vitry-sur-Seine qui avaient réalisé l’ensemble. Les bandes tricolores sont en autoadhésif et nous avions même peint les jantes en gris alu ! (photo J.P. Demoy).
Avant le départ du train, les protagonistes du Matériel et de la Traction posent devant la machine en gare de Paris-Lyon.
Arrêt en Ligne. Le 1er Ministre Pierre Bérégovoy est à bord du train. C’est le Président François Mitterrand qui fera l’allocution en gare de Clermont.
Le même pavoisement avait à nouveau servi pour l’inauguration de l’électrification Paris-Cherbourg. J’avais aussi dessiné la livrée de la machine, mais nous verrons ça plus tard. La rame est à l’arrêt à Lisieux. (photo Yves Broncard).
En octobre 1993, le TGV PSE 114 est allé en Allemagne pour valider à grande vitesse le pantographe qui équiperait les futures rames PBKA. Lorsque la rame était acheminée en véhicule, le personnel SNCF était vigilant vis-à-vis du freinage à l’allemande afin d’éviter les plats aux roues (antienrayeurs inopérants dans ce cas-là). Il est arrivé qu’à la fin des essais, le personnel SNCF a été convié à une collation avec les équipes d’essais de la DB. Pendant ce moment de détente, la rame a été acheminée sans surveillance : inévitablement, elle a fini avec des plats aux roues, et pas qu’un peu. Les allemands nous ont dit : « nous ne pouvons pas reprofiler les roues, nous ne connaissons pas le profil SNCF » ! Alors mon pote « Charlie » qui causait bien le Goethe, leur a répondu : « les voitures allemandes viennent bien jusqu’à Paris avec un profil DB, alors veuillez appliquer un profil DB au TGV, il rentrera bien à Paris » ! Usures de roues prématurées et une journée de travail inutile……
Le TGV 114 de l’autre coté du Rhin. (photo J.M. Louvet)
En 1993 également, Il y a eu une formidable exposition de matériels aux Ateliers du Landy pour leur inauguration. Malheureusement pour les ferroviphiles, cette expo était réservée aux cheminots et à leur famille. Si je me souviens bien, c’était en début d’année, mais rien de moins sur ? Toujours est-il que la date correspondait avec le nouveau logo SNCF, celui dessiné par l’agence Desgrippes, appelé aussi logo « casquette ».
C’est la responsable de la communication événementielle, Catherine Debrabant, qui en avait eu l’idée (et trouvé le budget !). Elle avait imaginé cette grande exposition dans le bâtiment de maintenance des TGV, d’une longueur de 400 m puisque capable d’accueillir une rame Eurostar. Les trois voies principales étant sur pilotis, elle a lancé un appel d’offres à des sociétés spécialisées dans la confection de structures provisoires. Après consultation, c’est la société Jaulin (sise à Chilly-Mazarin) qui a été retenue. Une fois le projet finalisé, tout le matériel nécessaire (échafaudages tubulaires et planchers) a été chargé sur une trentaine de wagons plats. C’est jour et nuit que les structures ont été déchargées sur site et assemblées. Au fur et à mesure de l’avancement des structures constituant des quais, les trains prenaient place et les planchers étaient assemblés afin qu’il n’y ait aucune lacune dangereuse pour les visiteurs. Avant l’ouverture de l’expo, les services compétents de la préfecture de Paris sont venus agréer l’installation.
Étaient présentés dans le hall 3 voies :
- le TGV PSE n°16.
- le TGV A n° 325.
- les maquettes échelle 1 du TGV Duplex.
- une tranche de TGV Duplex réalisée en matériaux composites (fibre de carbone et aluminium). Cette pièce, au maitre-couple identique au TGV Duplex de série, était agrémentée de sièges en cuir fauve en 1ère classe (salle basse) d’écouteurs de musique, d’écrans vidéo etc. La peinture extérieure était en blanc nacré qui s’irisait suivant l’éclairage : elle a été fournie par Renault Automobiles. Le décor était de Roger Tallon.
- les maquettes échelle 1 du MI2N « Eole ».
- une Z2N 20500.
- une BB 16100 et ses voitures V2N.
Sur la voie des fosses coupées :
- divers matériels de pose et de maintenance de la voie.
- la toute première motrice Eurostar.
En sous-sol, dans l’atelier bogies :
- divers stands avec animation, une nurserie, des jeux pour enfants et une cafeteria-sandwicherie.
L’atelier TGV du Landy avec ses 3 voies de 400 m sur pilotis. Notez les caténaires escamotables, particularité de cet établissement (les gros tubes en aluminium suspendus par des potences articulées jaunes).
Le même site avec les matériels exposés. Il faut penser que tous les trains sont sur des voies sur pilotis, y compris la tranche de TGV Duplex composite qui repose sur des lorries. La hauteur du plancher se situe à environ deux mètres au –dessus de la dalle béton. Une fois les planchers de contreplaqué recouverts de moquette, c’est un vrai décor de théâtre ! Dans le dos du photographe, il y a les matériels régionaux et de proximité.
En septembre 1996, c’est l’exposition de Paris-Bercy. C’est une nouvelle fois Catherine Debrabant qui en est l’instigatrice, mais cette fois-ci, en qualité de chargée de la communication de la Direction du Matériel. C’est un peu la reprise des Expo Montparnasse ! C’est donc avec elle que nous avons sélectionné les matériels à exposer et que j’ai eu la charge de rassembler et de répartir sur les voies avec la logistique qui va bien. Quant à tous les autres vecteurs de communication (prospectus, relations presse etc.), Catherine s’en est occupée avec mon homologue Georges Leboutet (qui excellait dans ce genre de mission alors que ce n’était pas vraiment mon truc !). Cette expo, qui a duré pratiquement une semaine, était ouverte au public et a connu un réel succès grâce à une bonne médiatisation.
De mémoire,
et sur ce coup-là elle me fait défaut, il y avait :
- 141 TB 424 (en chauffe) suivie de voitures de la CIWL.
- BB 26227 et voitures Corail +.
- TGV Duplex.
- TGV PBKA (vraisemblablement une des toutes premières rames).
- ½ Eurostar.
- MI2N « Eole ».
- TER 2N (Z 23500).
- X TER (72500).
- BB 8597 + VB2N.
- BB 36001 + voitures de mesures.
- BB 25236 + VTU TER.
- divers wagons.
- Y 8000 remotorisé écolo.
- la tranche de TGV Duplex et une nouvelle extrémité de remorque en matériaux composites. Ces deux éléments étaient exposés sur le parvis de la gare, avant le hall d’entrée.
- et j’en oublie surement.
Avec Alain Pras. Quand une expo est réussie, elle ne peut qu’engendrer la bonne humeur.
La BB 25236 suivie de voitures Corail TER.
Celle-là, je l’aime vraiment (la photo, évidemment !). Doris entre les deux motrices du TGV 325 prêtes au départ pour Francfort, puis Charleroi.
A+
2B.