Petite Histoire de la DRG électrique

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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
02 Déc 2012, 18:28

1-4-29) 1925 – ES 51 à ES 57 - future E 06

Lors de la prise en main des KPEV par la DRG, celle-ci finalisa en 1922 une commande qui avait été préparée encore avant la première guerre mondiale pour des machines 2’C2’ devant former les ES 51 à ES 55 et destinées à desservir les lignes électrifiées dépendant de la Direction de Halle.

Elles devaient y remplacer les locomotives électriques plus anciennes de la future série DRG 01 (pr. ES 9 à ES 19) qui ne répondaient plus à la demande et, dans la foulée, assurer dans des temps plus courts des performances identiques à celles des locomotives à vapeur pour trains rapides 2’Ch4v de type S 101, futures BR 1710 qui y étaient encore en service. Il s’agissait de tracter des trains rapides de 600t et des trains omnibus de 500t en rampe de 5‰.

Deux exemplaires supplémentaires de la locomotive, numérotés ES 56 et ES 57 furent commandés en 1924. Ils différaient des cinq locomotives d’origines à la fois par leurs parties mécaniques et électriques.
L’ensemble des machines provenait toutefois de chez les mêmes constructeurs : BMAG (Berliner Maschinenbau AG, Berlin) pour la mécanique et BEW pour les équipements électriques.
Mises en service en 1925, les sept locomotives furent intégrées comme série E 06 par la DRG et renumérotées E 06 01 à E 06 07 en 1927.

*****


La ES 51 fut présentée à l’exposition des techniques ferroviaires de Seddin en 1924 car, bien que déjà techniquement dépassée du point de vue de sa transmission, elle était pour l’époque une locomotive électrique d’une puissance inusitée. Première de la série, elle comportait encore une chaudière pour le chauffage à vapeur des voitures.
Le prix d’achat relativement bas des machines ne compensa cependant pas leurs frais élevés d’exploitation et d’entretien. L’entretien des nombreuses pièces composant l’entrainement revenait extrêmement cher. Avec sa masse de 18,7t, le seul moteur de traction avait demandé la construction d’ateliers d’entretien spécifiques.

En cas de panne et avant la mise en service du RAW de Dessau en 1929, la machine devait être tractée jusqu’au RAW de Lauban en Silésie car les ateliers de sa région d’attache en Allemagne centrale, le RAW de Halle, n’étaient pas équipés des installations permettant d’intervenir sur le moteur.

En marche, l’abrasion des balais de contact projetait en cabine de fines particules de métal. Le réajustement permanent de ces balais demandait un effort constant de la part des personnels de conduite. Les machines n’étaient pas très populaires. En revanche, la puissance des machines les rendait assez simples à manœuvrer et elles présentaient très peu de roulis.

L’intervalle entre deux révisions générales put être étendu de 160.000 à 250.000 km, avec cependant en contrepartie une augmentation entre 50 et 70 km/h des secousses et vibrations caractéristiques de ce type d’entrainement. Afin d’assurer une marche non chaotique de l’entrainement, le jeu latéral des bielles sur leurs axes ne devait pas dépasser 0,5 mm, ce qui était d’autant plus difficile à maintenir que les machines restaient longtemps en opération.
Malgré tout le comportement en marche des machines était acceptable.

*****


La mise en service progressive des locomotives électriques des séries E 17, E 04 et E 05 au cours des années trente relégua petit à petit les E 06 sur le service des trains omnibus lourds, puis sur le service des marchandises où les machines pouvaient tracter des trains de 1700t.
Quelques unes des E 06 furent équipées du système Indusi (Induktive Zugsicherung - balises magnétiques permettant une signalisation en cabine discontinue) et de relais de mise à la terre.

Le dépôt d’attache d’origines des E 06 était celui de Leipzig Hbf West. Avec la mise en service des E 17, six locomotives E 06 furent déplacées au dépôt de Bitterfeld et une au dépôt de Magdeburg-Rothensee, lequel avait déjà ponctuellement accueilli la E 06 07 en novembre et décembre 1929.

Plus tard, en mai 1941, à l’occasion de l’ouverture de la section de ligne électrifiée Camburg – Weißenfels, la E 06 06 fut affectée très peu de temps au dépôt de Weißenfels (dépendant de la RBD d’Erfurt). Les E 06 02 et E 06 04 déplacées à Bitterfeld furent réaffectées à leur dépôt d’origine de Leipzig Hbf West à l’été 1943. En raison de l’absence de dispositif de sécurité en marche (« homme mort ») et de la surchauffe de son transformateur, la E 06 04 n’effectuait plus que du service de proximité.

Leipzig fut sévèrement bombardée le 4 décembre 1943. Les E 06 02 et E 06 03 (du dépôt de Bitterfeld) trop endommagées furent radiées début 1944. La E 06 05 du dépôt de Magdeburg-Rothensee fut détruite par un incendie au RAW de Dessau en 1945.

Des quatre machines encore en service début 1946, la E 06 04 était à Leipzig et les E 06 01, 06 et 07 à Bitterfeld. Les quatre machines furent expédiées en Union Soviétique ainsi qu’une partie de la E 06 05 incendiée. Les quatre machines complètes firent retour à la DR Est-allemande en 1953 mais ne reprirent pas de service. Elles furent ferraillées en 1955 et 1956.

Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 2780 kW à 67 km/h
Puissance continue : 2330 kW à 76 km/h
Puissance spécifique : 24,9 kW/t (E 06 06 et 07 : 25,4 kW/t)
Disposition d’essieux : 2’C2’
Entrainement : à manivelles parallèles et bielles motrices obliques
Longueur hors tampons : 15750 mm (E 06 06 et 07 : 16330)
Empattement total : 12450 mm
Poids en ordre de marche : 111,6t (E 06 01 avec chaudière mi pleine : 118,5t – E 06 06 et 07 : 109,4t)
Masse adhérente : 60,0t
Vitesse maximale : 110 km/h
Constructeur : BMAG
Equipementier électrique : BEW
Moteurs : 1 moteur alternatif à excitation série
Nombre total construit : 7
Numérotation DRG : E 06 01 à E 06 07
Première mise en service : 1925
Dernière radiation : 1956




















Les machines ont été reproduites à plusieurs échelles par plusieurs artisans allemands.


E 06 05 microfeinmechani k 06403 HL.jpg
Modèle Microfeinmechanik 06403 HL de la locomotive E 06 05 en livrée Blau-Grau de la DRG



E 06 07 Westmodel 11062.jpg
Modèle Westmodel 11062 de la locomotive E 06 07 en livrée verte de l’administration ex-prussienne de la DRG
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar 242TE66
02 Déc 2012, 20:20

Bonsoir Rockandrail, bonsoir à tous,

Curieux cette disposition asymétrique, justifiée seulement sur la première loco par la présence de la chaudière, mais pas sur les suivantes, qui n'en avaient pas. :gratte:

Un certain nombre de machines électriques à voie normale ont été envoyées en URSS au titre des dommages de guerre, puis sont revenues en RDA autour de 1953, certaines pour rouler sur les voies de la DR, mais beaucoup d'autres pour y attendre le ferraillage. Que sont devenues les machines restées en URSS, si toutefois il y en a eu (je n'ai pas repris le début du fil pour vérifier ;) )?
- mise à voie large?
- récupération des moteurs ou d'autres éléments pour des constructions 'neuves' ?

Merci pour toutes ces infos et toutes ces images. :yin Ne connaissant pas bien le sujet, je n'imaginais pas qu'il y avait eu autant de prototypes originaux et de petites séries différentes.

242TE66 :coucou:
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
03 Déc 2012, 00:21

242TE66 a écrit:Bonsoir Rockandrail, bonsoir à tous,

Curieux cette disposition asymétrique, justifiée seulement sur la première loco par la présence de la chaudière, mais pas sur les suivantes, qui n'en avaient pas. :gratte:

Un certain nombre de machines électriques à voie normale ont été envoyées en URSS au titre des dommages de guerre, puis sont revenues en RDA autour de 1953, certaines pour rouler sur les voies de la DR, mais beaucoup d'autres pour y attendre le ferraillage. Que sont devenues les machines restées en URSS, si toutefois il y en a eu (je n'ai pas repris le début du fil pour vérifier ;) )?
- mise à voie large?
- récupération des moteurs ou d'autres éléments pour des constructions 'neuves' ?

Merci pour toutes ces infos et toutes ces images. :yin Ne connaissant pas bien le sujet, je n'imaginais pas qu'il y avait eu autant de prototypes originaux et de petites séries différentes.

242TE66 :coucou:


Les châssis et les caisses des locomotives E06 ont été construits en même temps et tous prévus initialement pour recevoir une chaudière. Seule l'une a été équipée, tout simplement.

Très peu des locomotives électriques allemandes envoyées en URSS y sont restées. Les russes ne savaient qu'en faire: pas le même écartement, pas les mêmes systèmes d'attelages et de tampons, pas les mêmes tensions ni courants. Celles qui n'ont pas été rétrocédées à la DR ont plus que probablement été ferraillées sur place.
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
04 Déc 2012, 15:15

1-4-30) 1928 – E 061

Pour les lignes électrifiées dépendant des Directions de Halle et de Hanovre (Magdeburg), la DRG passa commande en 1925 auprès de BMAG et de BEW de cinq locomotives 2’C2’ supplémentaires. Identiques aux E 06 mais avec une caisse redessinée, sans compartiment chaudière, les machines furent mises en service en 1928 comme E 061 et numérotées E 06 08 à E 06 12. Ce furent les dernières locomotives allemandes construites à disposer d’un unique gros moteur de traction.
Locomotives de vitesse comme les précédentes, elles n’assurèrent que très peu de service de ce type : la ligne Magdeburg – Dessau – Leipzig sur laquelle elles circulaient ne voyait en effet que très peu de trains rapides.

Lors de l’électrification de la ligne Halle (Saale) – Köthen – Magdeburg où les E 04 assuraient le trafic rapide, les E 061 prirent en charge le trafic omnibus lourd. Elles furent attachées aux dépôts de Bitterfeld et Magdeburg Hbf.
Après la mise en service des E 17 en 1930/31, l’ensemble des E 061 fut regroupé à Magdeburg Hbf. Elles y restèrent jusqu’en 1946.
Après avoir été transportées en URSS comme toutes les autres locomotives électriques présentes dans la zone d’occupation soviétique, elles revinrent à leur tour en Allemagne de l’Est en 1952/53 où, jamais remises en service, elles furent ferraillées en 1955 et 1956.

Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 2780 kW à 67 km/h
Puissance continue : 2330 kW à 76 km/h
Puissance spécifique : 25,3 kW/t
Disposition d’essieux : 2’C2’
Entrainement : à manivelles parallèles et bielles motrices obliques
Longueur hors tampons : 16330 mm
Empattement total : 12450 mm
Poids en ordre de marche : 110,0t
Masse adhérente : 60,0t
Vitesse maximale : 110 km/h
Constructeur : BMAG
Equipementier électrique : BEW
Moteurs : 1 moteur alternatif à excitation série
Nombre total construit : 5
Numérotation DRG : E 06 08 à E 06 12
Première mise en service : 1928
Dernière radiation : 1956











Contrairement à leurs ainées E 06, ces machines n'ont pas fait l'objet d'une reproduction par Westmodel. Avec leur revue, nous terminons l'étude des locomotives électriques allemandes remontant aux anciens états. Nous allons maintenant aborder les locomotives unifiées de la DRG.
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar mmaintigne
04 Déc 2012, 16:38

Merci...
Avec ta dernière phrase, j'ai eu peur que cela ne s'arrête.....
Cordialement,

Marc Maintigneux
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar canari
05 Déc 2012, 00:53

Merci Pierre de nous faire partager cette histoire ferroviaire :yin
Je continuerai à approfondir mes connaissances avec la suite de cette première partie .

Amicalement, :cool:
Patrick
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
06 Déc 2012, 15:39

2) Les locomotives électriques unifiées de la DRG

2-1) 1924 – E 77 – Ex pr. EG 701 à EG 725 – Ex bay. EG 3

Bien qu’ayant encore porté des immatriculations prussiennes et bavaroises, les locomotives de la série E 77 peuvent être considérées comme les premières locomotives électriques allemandes unifiées dans la mesure où elles étaient destinées dès leur mise en service à desservir les lignes des administrations d’au moins deux des anciennes compagnies royales.

Dans le contexte du programme d’unification des locomotives électriques mis en place par Wilhelm Wechmann en 1922, qui avait pour but de faire mettre en construction le moins de machines différentes possibles comportant le plus possible d’éléments communs et standardisés, la DRG passa commande de 136 locomotives réparties en six séries et destinées à l’ensemble des services.
Parmi elles, la machine dont la commande comporta le plus d'exemplaires fut, avec 37 unités, une locomotive multiservices légère.

25 machines étaient à destination de la Direction de la Reichsbahn de Munich et furent encore désignées à la manière bavaroise: EG 3, et numérotées 22 001 à 22 025. Les 12 autres prévues pour la Direction de Halle furent désignées à la manière prussienne EG 701 à EG 712.

Une commande supplémentaire intervint en 1924 pour 19 machines, réparties pour six d’entre elles en Bavière (22 026 à 22 031) et treize à Halle (22 713 à 22 725).

Les premières livraisons eurent lieu en 1924 à destination de la Direction de Halle, suivies en 1925, des machines bavaroises. La construction de la partie mécanique des locomotives avait été partagée entre les sociétés BMAG, Krauss et LHW. BMS (une association entre BEW- Bergmann-ElectrizitätsWerke et MSW – Maffei-Schwartzkopff Werke) était l’équipementier électrique de l’ensemble.

Le cahier des charges avait été établi comme suit :

En service marchandises : tracter 1800t à 30 km/h en rampe de 3‰ et 850t à 25 km/h en rampe de 10‰ ;
En service voyageurs omnibus : tracter 500t à 60 km/h en rampe de 3‰ et à 50 km/h en rampe de 10‰.

La vitesse maximale avait été fixée à 65 km/h.

Pour répondre à ce cahier des charges, l’on s’était arrêté à une disposition de six essieux dont quatre essieux moteurs entrainés par deux moteurs de traction. La disposition résultante fut celle d’une locomotive articulée (1B)(B1) constituée de deux segments motorisés et d’un pont central portant les transformateurs. La transmission des couples moteurs allait être directe (sans manivelles de transfert) mais allait devoir en contrepartie être élastique.

Très peu de temps après leur mise en service, la DRG reclassait les machines comme série E 77 sous deux plages de numéros conservant la distribution initiale entre les administrations de Bavière et la Direction de Halle : E 77 01 à E 77 31 et E 77 51 à E 77 75.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Les locomotives E 77 ne donnèrent que partiellement satisfaction. Même après que leurs trains de roues eurent été modifiés pour compenser des défauts de conception (les essieux porteurs qui n'étaient pas directeurs furent dotés d'un jeu latéral, transformant les machines d'une disposition (1B)(B1) à une disposition (1'B)(B1')), la marche des machines était chaotique au dessus des 55 km/h et les nombreuses connexions électriques mobiles entre les trucks composant les machines étaient sources constantes de mauvais contacts.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, les Directions de Halle et de Hanovre reçurent l’ensemble des locomotives E 77 du parc en échange du retrait des locomotives E 75 qui leur avaient été affectées.
De ce fait, plus aucune des E 77 ne se trouvait sur les territoires des zones d’occupation occidentales en 1945. Elles étaient toutes en zone d’occupation soviétique.
Il en restait 53 dont 42 en état de marche. Les 42 ainsi que des éléments des E 77 02, 09, 19, 28, 56, 67 71 et 73 endommagées furent expédiés en Union Soviétique. Les machines E 77 06 et 51 endommagées restées en Allemagne furent ferraillées à Engelsdorf.

38 des 42 machines en état de marche en 1945 firent retour à la DR Est-allemande en 1952/53. Les E 77 05, 58 et 75 restèrent en URSS et furent probablement ferraillées sur place. On ne sait pas ce qu’il advint de la E 77 64.

La DR remit en état les machines E 77 03, 10, 14, 15, 18, 24, 25, 30, 52 et 53. Elles furent peu à peu radiées jusqu’en 1966. Toutes furent ferraillées à l’exception de la E 77 10. Cette dernière servit encore de centrale électrique pour le chauffage des aiguilles de la gare centrale de Halle (Saale). Entreposée ensuite au dépôt de Halle (Saale ) P, la machine fut restaurée afin d’être préservée comme locomotive musée.

Elle fut confiée en état de marche au musée des transports de Dresde. Une équipe de cheminots de Dresde la prit en charge en 1979 et procéda à une restauration exemplaire de ses parties mécaniques et de ses équipements électriques. Sur la base des documents disponibles, la machine retrouva son état d’origine avec notamment, comme sur la version bavaroise d’origine, les portes frontales et les passerelles d’intercirculation. Elle a cependant conservé la livrée de la DR.

Elle est aujourd’hui propriété du musée de la DB à Munich.

Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 1880 kW à 44 km/h
Puissance continue : 1600 kW à 46 km/h
Puissance spécifique : 16,6 kW/t
Disposition d’essieux : (1B) (B1) transformée en (1’B)(B1’)
Entrainement : par arbre secondaire de renvoi, bielles d’accouplement et bielles motrices légèrement inclinées.
Longueur hors tampons : 16250 mm
Empattement total : 12100 mm
Poids en ordre de marche : 113,0t
Masse adhérente : 77,6t
Vitesse maximale : 65 km/h
Constructeur : BMAG, Krauss et LHW
Equipementier électrique : BMS
Moteurs : 2 moteurs alternatifs à excitation série
Nombre total construit : 56
Numérotation DRG : E 77 01 à E 77 31 et E 77 51 à E 77 75
Première mise en service : 1924
Dernière radiation : 1968














E 77 10 version musée b.jpg
Locomotive musée E 77 10 – face avant



La locomotive a été abondamment reproduite aux échelles H0 et N par Brawa :


EG 3 22012 Brawa 43036.jpg
Modèle Brawa 43036 de la locomotive EG 3 22012 en livrée de l’administration de Bavière



E 77 09 DRG Brawa 43030-31.jpg
Modèle Brawa 43030 de la locomotive E 77 09 en livrée Blau-Grau de la DRB (post 1937)



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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
08 Déc 2012, 18:18

2-2) 1925 – E 91 – Ex pr. EG 581 à EG 594 – Ex bay. EG 5

Autre machine faisant partie du programme d’unification de 1922, une locomotive C’C’ pour trafic de marchandises lourd fut commandée à 30 exemplaires auprès de Krauss pour la mécanique et WASSEG (consortium regroupant AEG et SSW) pour l’équipement électrique.
Parmi les 30 locomotives, 16 étaient destinées à l’administration de Bavière. Elles furent immatriculées EG 5 22501 à EG 5 22516. Les 14 autres machines étaient à destination de la Silésie et furent immatriculées EG 581 à EG 594. Elles devaient rejoindre la Direction de Breslau.

Dès 1927, la DRG renumérota les machines dans la série E 91. Les machines bavaroises devinrent E 91 01 à E 91 16 et les machines de Silésie E 91 81 à E 91 94. A la même époque, quatre locomotives supplémentaires furent commandées pour le réseau bavarois. Elles furent numérotées à la suite des 16 machines déjà en service : E 91 17 à E 91 20

Le cahier des charges des machines prévoyait de tracter des trains de marchandises de 1200t à 35 km/h et des trains de voyageurs omnibus de 500t à 45 km/h en rampe de 10‰. Les machines devaient en outre pouvoir emprunter les bosses de triage, s’inscrire en virage serré et démarrer un train de 1400t en rampe de 10‰. La vitesse maximale était de 55 km/h.
La solution retenue fut, comme pour les E 77, celle d’un véhicule articulé en trois parties. L’utilisation d’une transmission Winterthur rendant moteurs tous les essieux corrigea les défauts constatés sur les E 77. Les E 91 répondirent parfaitement aux attentes. Leur champ d’action fut concentré sur le trafic marchandises sur les lignes à fortes rampes, trafic pour lequel la vélocité n’était pas prioritaire.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


La première machine livrée à l’administration ex-prussienne fut en 1925 la EG 582. Elle fut attachée au dépôt de Hirschberg en Thuringe. Elle fut immédiatement soumise à un programme de mesures qui montra qu’elle répondait à son cahier des charges. A sa suite, les EG 581 et 583 à 594 furent affectées au même dépôt.

La DRG déplaça en 1933 les E 91 89 à 91 au dépôt de Ulm, dépendant de la Direction de Stuttgart. Les E 91 88 et 94 furent déplacées sur les lignes de Bavière en 1943. Elles y furent suivies en 1944 par les E 91 82, 92 et 93.
Les machines encore présentes à Hirschberg en 1945, à savoir les E 91 83 à 87, furent alors déplacée en zone d’occupation soviétique. Elles partirent pour l’Union Soviétique en 1946 au titre des réparations de guerre pour faire retour à la DR en 1952/53.
La DR les gara en réserve jusqu’à leur radiation en 1962 : la E 91 83 le 12 avril, les E 91 84, 85 et 87 le 11 mai et la E 91 86 le 12 mai. Toutes furent ferraillées entre 1962 et 1965. Une réutilisation éventuelle avait été prévue sur la ligne en cours d’électrification du Rübelandbahn. Il n’y fut pas donné suite.

*****


Les machines destinées à la Bavière furent initialement mises en service à partir des dépôts de Munich Hbf, Ratisbonne, Rosenheim et Freilassing.
Accidentées ou endommagées, les E 91 05 et E 91 17 furent radiées en 1935 et 1944 respectivement. La DB récupéra un total de 27 machines. Elles furent radiées petit à petit en fonction de leur état d’usure. La E 91 14 dès 1946 ; les E 91 04, 19, 82, 91 et 93 en 1949; les E 91 06, 12, 90 et 92 en 1950.

Les autres machines du groupe étaient encore en service lorsque la DB mit en place en 1968 son système de numérotation électronique. Les machines formèrent alors la série 191. Elles furent réparties et tournèrent entre une multitude de dépôts : Augsbourg, Bamberg, Fribourg, Geislingen, Haltingen, Kornwestheim, Munich-Est, Nuremberg Hbf, Oberhausen-Osterfeld Sud et Ulm. Les machines stationnées à Munich-Est et à Oberhausen-Osterfeld Sud effectuaient exclusivement du triage à la butte.

Les dernières radiations intervinrent comme suit : 191 016 en 1969 ; 191 003, 007, 013, 015, 020, 081, 089 et 094 en 1972 ; 191 001, 008, 009, 010, 018 en 1973 ; 191 002 et 011 en 1975.

Aucune de ces machines n’a été préservée. La machine E 91 préservée provient de la remise en construction de 1929 qui forma la série E919 et que nous étudierons un peu plus loin dans la chronologie.

Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 2200 kW à 39,2 km/h
Puissance continue : 1680 kW à 48 km/h
Puissance spécifique : 17,8 kW/t
Disposition d’essieux : C’C’
Entrainement : par arbre secondaire de renvoi, bielles d’accouplement et bielles motrices légèrement inclinées (Winterthur)
Longueur hors tampons : 16700 mm
Empattement total : 11760 mm
Masse totale : 123,7t
Masse adhérente : 123,7t
Vitesse maximale : 55 km/h
Constructeur : Krauss
Equipementier électrique : WASSEG
Moteurs : 2 x 2 moteurs alternatifs à excitation série
Nombre total construit : 34
Numérotation DRG : E 91 01 à E 91 20 ; E 91 81 à E 91 94
Première mise en service : 1925
Dernière radiation : 1975














Les machines ont été reproduites à toutes les échelles courantes : A l’échelle 1 par Märklin, à l’échelle 0 par Lemaco, à l’échelle H0 par Roco puis par Märklin et Trix, à l’échelle N par Roco et à l’échelle Z par Märklin.








La 191 011-6 a été reproduite à l’échelle H0 au début des années 1970 par Röwa. Pour l’époque, c’était un très beau modèle :


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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar tyrphon
08 Déc 2012, 21:35

Rockandrail a écrit:La DR les gara en réserve jusqu’à leur radiation en 1962 : la E 91 83 le 12 avril, les E 91 84, 85 et 87 le 11 mai et la E 91 86 le 12 mai. Toutes furent ferraillées entre 1962 et 1965. Une réutilisation éventuelle avait été prévue sur la ligne en cours d’électrification du Rübelandbahn. Il n’y fut pas donné suite.


Si je ne m'abuse, le Rübelandbahn, c'est la ligne Blankenburg-Königshütte, de l'ex HBE, située dans le Harz (dont je parle aujourd'hui dans le fil sur les voies étroites). D'abord à crémaillère, puis parcourue par les 151T ayant servi de prototypes aux T20 prussiennes, elle fut la seule ligne électrifiée en 50 Hz de RDA, ce qui explique qu'on n'ait pas retenu les E 91 pour cette ligne.
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
09 Déc 2012, 00:30

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