Sur le tiroir 4 de la gare de Beauford, devant la célèbre citée des Sauvageons, la 1-140 C 180 attend d'évoluer pour mise en tête sur la MAO 51158 (MAO = Marchandises Omnibus), pendant qu'entre en gare le rapide 1356 Friburg-Duchnord.
Mais d'où vient cette 140 C et comment a t-elle trouver sa place sur mon réseau exploitée en DCC avec commande par PC ?
Il s'agit bien sur du modèle Jouef équipé du tender 34 X qu'il partage avec la 150 X de la marque. Ces 2 vapeurs sont les dernières sorties dans la 2ème moitié des années 70, avant la 1ère faillite de la marque. A par son tender elle est différente des 140 C à tender 18 B ressortie depuis chez Lilliput. La 140 C à tender 34 X de Jouef était une version améliorée de la 140 C Jouef à tender 18 B dans laquelle le moteur était logé dans la chaudière, reproduction qui avait marqué un pas en avant dans la qualité de reproduction menée par Jouef. Malheureusement, la mécanique, ce n'était pas leur truc, et tout le problème est là, associé à une prise de courant défectueuse.
Propriétaire d'une quantité importante de locomotives Jouef 1ère époque c'est à dire jusqu'au année 80, je m'étais au départ posé la question de leur digitalisation. A noter que la plupart des machines sorties lors de la 2ème époque, c'est à dire la période CEGI après la 1ère faillite du début des années 80 sont identiques: la production alors était la poursuite de la précédente, à l'exception notable de la 141 TA me semble t-il. Aux soucis de la mécanique s'ajoutait celui de la prise de courant limitée aux 2 roues du seul bogie porteur, du tender pour les vapeurs.
Il faudra attendre la 3ème époque après la 2ème faillite pour voir apparaitre les CC 21000/CC72000 puis les 66400 avec un châssis métal moulé et une mécanique moderne mais classique chez les autres fabricants avec motorisation des 2 bogies par cardans.
C'est d’ailleurs une partie de la réponse à la question posée par "Fred-Vincent 62" sur les raisons du déclin de jouef: en être resté à des châssis constitués d'une vague tôle pliée aux dimensions très approximative de la machine, et ce même sur la BB 9200 Corail, pourtant sortie tardivement. Le tout étant assortie d'une transmission tout aussi primitive, dure, bruyante et absorbant une bonne partie de la force du petit tourne broche à 5 pôles.
A la même époque ROCO avec sa BB 7200 puis avec les BB Midi faisait des châssis en métal moulé avec une transmission digne de ce nom.
Malgré cela, vu mon parc de l'époque mes 3 1ères locos digitalisées furent:
- la 68000 ROCO qui venait de sortie, ma 72091 Jouef 3ème époque à 1/2 châssis moulés, qui avait déjà des km en analogique et une BB 67400 Jouef, celle avec le bogie moteur tout plastique et transmission par pignon (il y en a eu à courroie, une vraie cata).
- le résultat fut sans appel: la 68000 un régal, la 72000 vit sa force de traction confirmée mais déjà les problèmes de captation de courant apparaissaient; depuis elle a bénéficié d'un changement de châssis.
- la 67400: une catastrophe elle fut abandonnée en l'état. Bien qu'en possédant un certain nombre prévu pour l’exploitation de ma future ligne dite de "Lioran" je réussi au fil des ans à récupérer des modèles Lima. Ces locos pourrissent dans des cartons avec d'autres du même acabit.
Ne restent d'actualité que la C 61000 (correcte et modernisée par HJ), les RTG, Z2 et Z 5600 (mais pour les 2 1ères, un jour peut être EPM viendra ...) et ... les vapeurs !
Enfin la plupart car la 141 TA est avantageusement remplacée par la Mobeldex (mais ouille pour le porte monnaie) , les 141 P et 141 R ont eu une suite chez Rivarossi et HJ, la 231 G/K REE va reléguer les 231 K aux oubliettes, la 140 C à tender 18 B a connue une version fugace chez Lilliput avec beaucoup de problèmes de fragilité de pièces, notamment cette p..... de prise Flaman qui se casse et coince les bielles.
Du le parc crée par Jouef reste donc n'étant pas reproduit à ce jour aux normes actuelles:
la 241 P, la 140 C à tender 34 X, la 150X car la version Roco est différente, la 040 TA Ouest dans ces 2 variantes de cabines et la petite 030 TB Boer Ouest. J'exclue la 231 C, beaucoup trop jouet à mon sens. Quand l'on possède ces machines, représentatives du parc Français, il est qu'en même tentant d'en faire quelque chose.
Cela fait un moment que je m'en suis préoccupé. J'ai pas mal utilisé la solution du moteur Bülher de Mécanic train: elle m'a permis de sauver la RTG et en vapeur des 241 P et 231 K (avant que la RRE ne s'annonce). J'ai tenté le coup pour la 232 U mais le tender incliné et le peu de place disponible dans le tender 36 B m'ont conduit à l'échec.
C'est pour sauver la 232 U 1 que j'ai découvert la solution i-Prod HO qui m'a permis d'arriver, enfin, à quelque chose avec cette locomotive mythique. Le fil est ici La Résurrection de la Divine.
En parcourant le site d'I-Prod HO j'ai compris qu'ils avaient eu l'idée d'aller plus loin qu'une simple remotorisation: ils fournissent des châssis ou des cadres moteurs qui permettent de compenser ce que Jouef n'a jamais su faire: des châssis moteurs. Le côté moteur de la transmission est également remplacé ce qui améliore la situation.
C'est donc le tender 34X équipant la 1-140 C 180 du dépôt de Verdun qui a inauguré cette série de transformations. Comme le montre la photo elle a au passage bénéficié de la pose de lanterne à pétrole Mécanic Train sur la face avant. Le ré-approvisionnement est en cours pour équiper le tender. D'autres améliorations viendrons.
Actuellement c'est la 040 TA qui est sur l'établit mais c'est un peu plus compliqué.
En attendant nous allons nous intéresser à la 140 C à tender 34 X.
A suivre donc ...
Pierre