J'ai eu le temps ce matin de boucler le troisième épisode des fusions. Mais j'ai un rencard à 14 h donc pas le temps de faire des commentaires ou de répondre à vos questions. Peut-être plus tard dans l'après-midi...
Fusions (3)
Quand on étudie la théorie tout semble aller de soi. Dès qu'on passe à la pratique ça ne marche plus aussi bien ! Ainsi tant qu'on a une seule paire fusionnable dans une rame il n'y pas d'état d'âme à avoir : on fusionne sans trop se poser de question. Mais quand il y en a plusieurs... Prenons un exemple simple, la rame ABCAB. On a trois paires fusionnables : AB, BC puis encore une fois AB. Par laquelle commencer ? Dans toute la mesure du possible par une paire comportant un wagon à destination unique. Ici ce sera la paire BC, fusionnable en C puisque cette destination est unique. Cela donne la rame équivalente ACAB dans laquelle il ne reste plus qu'une seule paire fusionnable, AB, avec B unique (et donc base pour notre fusion). On obtient finalement ACB, qui se trie en 3 manœuvres...
Application 1 : ACDEBC.
D et E sont uniques dans la paire DE. On prendra dans un tel cas toujours le premier des deux ouagons (ici D) comme base pour éviter de créer de fausses configurations d'insertion (concept à développer une autre fois...) Fusionnant donc DE en D on obtient ACDBC. Le D, toujours unique, peut servir encore une fois de base à la fusion de la paire CD ce qui donne la rame ADBC. Il ne reste plus que la paire BC en fin de rame, avec B et C à présent tous deux uniques. Comme au début on prendra pour base le premier des deux, soit B, pour fusionner BC en B et donner la rame équivalente finale ADB=ACB, triable en 3 manœuvres.
Pour l'œil exercé (et sûr) il est inutile de passer par toutes ces étapes intermédiaires. Un examen rapide de la rame ACDEBC montre qu'on a deux groupe fusionnables disjoints : CDE d'une part, BC d'autre part (disjoints parce qu'ils ont en commun au plus une seule extrémité, ici C). On peut donc fusionner directement BC en B (unique) et tout Cle groupe CDE en C (désormais unique après la fusion de BC) ce qui donne aussitôt ACB comme rame équivalente. Le schéma suivant montre comment l'intégrité des groupes fusionnés est conservée tout au long du triage.
Application 2 : DABCDA.
Cet exemple est du même genre que le précédent. Ici on a un seul groupe, ABCD. Est-il fusionnable dans sa globalité ? Oui parce que les autres ouagons (D et A) ne s'immiscent pas en son sein, ils restent aux extrémités ou à l'extérieur. On peut donc sans problème fusionner ABCD en B pour obtenir DBA=CBA qui se trie en 5 manœuvres. Comme exercice vous pouvez fusionner le groupe ABCD pas à pas, paire par paire. C'est plus sûr quand on a des doutes, et on arrive au même résultat.
Application 3 : DABCEF.
On a deux groupes disjoints, ABC et EF, accompagnés d'un wagon isolé D. Par chance (!) il s'insère parfaitement entre les deux groupes sans les perturber. Cette rame a donc comme équivalente la rame à 3 ouagons DAE=BAC, qui se trie en 4 manœuvres.
Application 4 : CDACDEABC.
Pas moins de 9 ouagons ! Pas de panique, procédons méthodiquement. Les ouagons A, C et D figurent plusieurs fois dans la rame, les ouagons B et E n'y apparaissent qu'une seule fois. Peuvent-ils servir de base à des fusions ? Oui ! On va donc en profiter. Commençons par E, dans le groupe CDE. Il est bien tentant de fusionner tout le groupe... Il ne faut surtout pas le faire parce qu'ici la paire CD en tête de rame joue les trouble-fête et le wagon D en particulier vient s'immiscer dans notre trop beau CDE, le faisant littéralement voler en éclats. On devra donc se contenter de fusionner DE en E pour obtenir dans un premier temps CDACEABC.
Passons à notre deuxième wagon unique maintenant : B, au sein du groupe ABC. Peut-on le fusionner, celui-là ? Oui, parce que les autres A et C présents dans la rame n'interviennent qu'aux extrémités du groupe, pas en son sein. On fusionnera donc ABC en B pour obtenir la rame équivalente CDACEB.
Il reste la paire CD en tête, et par bonheur le wagon D est à présent unique, pouvant servir de base à la fusion de cette paire pour donner finalement la rame équivalente DACEB (5 ouagons) qui se trie en 7 manœuvres. Pas mal comme résultat ! Pour vous convaincre du bien fondé de toutes ces manipulations ésotériques le schéma suivant illustre la démarche pratique (là encore on constatera que l'intégrité des groupes fusionnés est conservée de bout en bout).
Application 5 : DBABCD.
Dans cet exemple le B en deuxième position, derrière le D initial, empêche le groupe ABCD de fusionner complètement. Il faut donc traiter AB et CD séparément. On peut commencer par l'une ou par l'autre paire.
DBABCD => DBABC => DBAC : d'abord CD (C unique) puis BC (C toujours unique).
DBABCD => DBACD => DBAC : d'abord AB (A unique) puis CD (C unique) même résultat qui se trie en 6 manœuvres.
Application 6 : DBCACD.
Cette rame se simplifie et se trie exactement de la même manière que la précédente. Mais ici on n'a pas le choix pour commencer : C et D sont doubles, on doit donc d'abord fusionner BC en B (unique) => DBACD. A présent C est unique et on peut sans problème fusionner CD en C => DBAC.
Application 7 : DBCABC.
Commencer par AB (A unique) puis BC (B maintenant unique) ce qui donne DBCAC puis DBAC (6 manœuvres).
Application 8 : DABCBC.
Il semblerait qu'on ait le choix entre les deux paires BC. Il n'en est rien, il est impératif de commencer par la paire AB, puisque A est unique alors que B et C ne le sont pas. Donc AB => A ce qui donne DACBC et comme maintenant B est à son tour unique, BC => B pour donner au final : DACB (5 manœuvres).
Applications 9 : récréatives, pour terminer...
EFABCD => EA=BA (3 manœuvres) : EF => E et ABCD => A.
DEABCF => DAF=BAC (4 manœuvres) : DE => D et ABC => A, F restant isolé.
Lorsqu'il n'y a pas de fusion possible au départ on peut essayer de réorganiser la rame pour en créer. Cela donne souvent des solutions "performantes". Prenons un exemple très simple, la rame de 4 ouagons DBAC. Une solution aveugle donnerait quelque chose comme ceci :
Mais on peut bien sûr faire mieux que 7 manœuvres en cherchant à faire des regroupements le plus tôt possible comme le montre la solution suivante en 6 manœuvres.
Certes, ce n'est sans doute pas très convaincant avec un exemple aussi simple. C'est toutefois plus efficace dans bien des cas avec des rames plus longues. Si on prend comme exemple la rame AEBDCF, on peut trouver une solution ne nécessitant que 6 manœuvres en regroupant d'abord B et C, puis BC et D ainsi que E et F (séparément), enfin A et BCD pour tout regrouper en ABCDEF.

Il y aurait beaucoup d'autres exemples intéressants pouvant être utilisés pour illustrer ces différents aspects de la méthode (et quelques autres qui m'ont probablement échappé...) Si je parviens à en rassembler une petite collection, avec des cas typiques et atypiques, je les présenterai ultérieurement, dans un quatrième épisode. Mais ce sera pour plus tard. Pour l'instant, "that's all folks !" (Subtile allusion au fait que je vais passer le plus clair de la semaine prochaine occupé au FIFA, le Festival International du Film d'Animation d'Annecy, la messe mondiale du dessin animé en quelque sorte, mais c'est hors sujet...)
bw
