Immobiliser délicatement son train, (de préférence un peu avant le café de la place),
Freiner la rame, dételer la machine, changer de voie, passer sur la plaque tournante pour faire un demi tour, refaire le plein d’eau et de charbon, tomber les scories du cendrier, mettre le feu en veille, faire la visite de la machine, graisser les organes mécaniques.
Pendant que le chef de train et celui de la gare, s’assurent de la descente des voyageurs et le déchargement des colis divers, visitent la rame vide, remontent les vitres et ferment les portes.
Et peut être rejoindre les tractionnaires, au troquet tout proche, qui ne devront pas trop tarder à se remettre en tête pour la descente, atteler la rame, faire les essais de continuité de freinage, garnir son feu, monter sa machine en pression, et attendre le coup de trompe du préposé au signal de départ , pour refaire le même trajet beaucoup plus facilement, mais scrupuleusement à la même vitesse pour retourner à St Péray, tout en consommant beaucoup plus de plaquettes de freins que de charbon.
Toutes ses opérations pouvaient se faire tranquillement pendant les 2 heures de coupure avant son retour. Sauf peut être pour le train arrivant à 5h13 du soir, qui redescendait à 5h23, qui n’avait qu’un battement de 20mm.
La remise locale abritait très certainement une locomotive de réserve, assurait-elle la redescente de 5h23, dans ce cas il aurait fallu une deuxième équipe de conduite ?
Avec trois Allers Retours journalier, l’amplitude du trafic à Vernoux allait de 4 h 35 du matin à 10 h 03 du soir.
On n’arrête pas le progrès en 1922 soit onze ans plus tard le même parcours, prendra 5mm de plus ?
Rentrés à St Péray, nous allons le trouver le progrès sur cette ligne, avec la mise en service a partir de 1927 d’une automotrice Saurer série TM22 : dont l’histoire est développée dans la station du Fringuet en page 3.
Epilogue de cette relation
En 1880 un projet pour le moins audacieux, prévoyait de construire une ligne à voie normale, entre St Péray, rive droite du Rhône et Le Puy en Velay (haute Loire) en passant par Vernoux en Vivarais.
Pour la petite histoire une ligne CFD à voie métrique a failli de peu, relier le Cheylard au Puy en Velay avec un troisième rail sur la voie PLM au dépars de La Voute sur Loire, jusqu’au Puy. Alors que les études étaient bouclées et qu’il ne manquait plus que la signature du grand frère PLM (concurrent). Celui-ci en a décidé autrement.
Hormis le projet à voie normale qui ne traversait pas le Rhône au niveau de Valence.
Nous aurions pu avoir une liaison métrique entre les fleuves Rhône Loire :
Valence - St péray - Vernoux – Le Cheylard – St Agrève – Raucoule Brossette – La Voute sur Loire – Le Puy en Velay.