

Et pour sortir des éternels Billard, de Dion, CFD...nous allons d'abord parler des magnifiques "caisses à savon" à voie métrique construites ou transformées par la CGL dans ses ateliers de Lumbres (Pas de Calais).
Bien sur, le déclencheur a été le très beau livre de Claude Wagner, "Les Petits Trains de Ch'Nord", mais celui-ci avait été précédé par le livre british "Tortillards of Artois" et, bien sûr, "Les Petits Trains de Jadis". A la lecture de ceux-ci, j'ai éprouvé le besoin de rassembler de manière synthétique des informations dispersées et parfois contradictoires.
Mais d’abord, une petite précision au sujet des différents sigles.
Les VFIL et la CGL, c’est la même chose !
Quant à l’immatriculation du matériel, elle pouvait varier suivant l’affectation comptable du matériel à une ligne ou la propriété du matériel.
Par exemple, pour le Pas de Calais, ça pouvait être :
AC pour Anvin-Calais
AFRB ou ARB pour Aire-(Fruges)-Rimeux-Berck
APA pour Ardres-Pont d’Ardres
CGL pour le matériel CGL non affecté
PdC pour le matériel appartenant au département,
et tout ceci sans rapport avec l'affectation réelle du matériel!
Allons-y, et racontons l’histoire de ces automotrices, en nous appuyant d'abord sur le livre de Claude Wagner..
En 1924-25, livraison au réseau du Pas de Calais de deux Renault-Scemia à essence, "pour voir" :
1 RS1 (un essieu moteur), portant le n°1,
1 RS2, (deux essieux moteurs), portant le n°2
Voici une photo du n°1 (extraite de Petits Trains de Jadis). Notons que, contrairement à la majorité des RS, ces engins n’avaient pas de portes coulissantes style métro, mais des portières.
Ensuite, la CGL préféra construire elle-même ses automotrices dans ses ateliers de Lumbres, sur la base de voitures de son parc. Elle sortit d’abord deux prototypes à essence en 1932-33:
l’ARB 2, dont on ne connaît qu’un plan CGL sommaire (le seul emprunt que je me suis permis au bouquin de C. Wagner, juste pour vous donner envie de l'acheter):
le CGL 11 (photo Rifault, collection Rochaix):
Puis, en 1933-34, elle continua avec des automotrices proches de l’ARB2, mais à moteur diesel :
les ARB 3-4-5,
les PDC 6 et 7.
De ces engins, il n’existe que des photos des ARB 3 (fenêtres a coins arrondis) et 5 (fenêtres anguleuses).
(photos glanées sur le net, j'essaierai de retrouver les auteurs)
En 1935, la CGL transforma les deux Renault Scemia en automotrices diesel, qui devinrent :
la CGL 1 (ex n°1)
la PdC 101 (ex n°2)
L’examen des plans et des photos montre que la transformation était profonde :
-un seul poste de conduite au lieu de deux,
-radiateur frontal,
-caisse allongée et disposition des portes et fenêtres différente,
-empattement augmenté et disposition dissymétrique des essieux,
-disparition des bielles triangulaires de guidage des essieux au profit de boites classiques.
Seules des photos du PdC 101 sont connues.
(trouvé sur le net. la photo est beaucoup plus belle dans le bouquin!)
(collection Vergez, LPTDJ)
En 1936, l’atelier de Lumbres construisit ensuite 4 automotrices diesel à bogies pour deux autres réseaux exploités par la CGL:
-les 401 et 402 pour le réseau des Flandres (Nord),
-les 411 et 412 pour la ligne Hermes-Beaumont (Oise).
Ces automotrices sont bien connues, puisque les 402, 411 et 412 ont ensuite été vendues au réseau SE de la Somme et récupérées par le CFBS.
Enfin, en 1954, la CGL fit recarrosser l’ARB2 pour occuper le personnel avant la fermeture du réseau du Pas de Calais. Il fut en service pendant 8 jours ( !) sous le n°1.
Enfin, il fut vendu en 1957 à la SE Somme et subsiste toujours au CFBS sous le n° 31.
Bon, tout ça, c’est la version de Claude Wagner. Il nous reste à examiner ce qu'en disent les autres livres.