Petite histoire de la DRG

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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar decstef_be
15 Fév 2008, 20:04

Rockandrail a écrit:
H44


Intermède spécial Decstef


Ce fil est en principe consacré aux trains en service au temps de la DRG. Toutefois, par égard envers l’un de mes plus fidèles groupies, je livre ci-dessous quelques précisions supplémentaires au sujet des locomotives de série BR01 transformées ou reconstruites par la DB. Je compte bien en échange bénéficier de sa reconnaissance éternelle. [../..]


Eternelle ? :shock:
Non, encore plus que çà :
" Reconnaissance infinie à partir de dorénavant et jusqu'à désormais inclus " :ange:
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar decstef_be
15 Fév 2008, 20:19

decstef_be a écrit:
Rockandrail a écrit:
H44


Intermède spécial Decstef


Ce fil est en principe consacré aux trains en service au temps de la DRG. Toutefois, par égard envers l’un de mes plus fidèles groupies, je livre ci-dessous quelques précisions supplémentaires au sujet des locomotives de série BR01 transformées ou reconstruites par la DB. Je compte bien en échange bénéficier de sa reconnaissance éternelle. [../..]


Eternelle ? :shock:
Non, encore plus que çà :
" Reconnaissance infinie à partir de dorénavant et jusqu'à désormais inclus " :ange:


Photo à ajouter : La Markling 39015

... Comment ? Quoi ? " pas de G " ? On dit Marklin, sans "g" ? ah bon ! :siffle:
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar POMidi
15 Fév 2008, 20:23

decstef_be a écrit: ... Comment ? Quoi ? " pas de G " ? On dit Marklin, sans "g" ? ah bon ! :siffle:

Comment ? Ici l'on dit Marklinggg :mdr:

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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
15 Fév 2008, 22:24

Quand on les secoues, elles font kling kling (a ne pas confondre avec le président qui fait bling bling). C'est pour cela que ce sont des markling.

Celle de la photo possède l'ancienne chaudière. Son numéro est-il inférieur à 01 102?
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar decstef_be
15 Fév 2008, 22:51

Rockandrail a écrit:Quand on les secoues, elles font kling kling (a ne pas confondre avec le président qui fait bling bling). C'est pour cela que ce sont des markling.

Celle de la photo possède l'ancienne chaudière. Son numéro est-il inférieur à 01 102?


Horreur et damnation :rhaaa: , c'est la 01 147 !!! :diable2:

www.marklin.fr a écrit:Premières locomotives pour trains rapides du programme d'unification de la Deutsche Reichsbahn, les machines à deux cylindres de la série 01 furent livrées à partir de 1925. Parmi les 231 unités mises en service, les locomotives portant un numéro d'immatriculation supérieur à 01 102 furent équipées d'un dispositif de freinage renforcé ainsi que de roues porteuses avant d'un diamètre de 1000 mm. Cet équipement permit d'augmenter la vitesse maximale de 120 à 130 km/h.
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
15 Fév 2008, 23:21

Comme toutes les machines prévues pour la reconstruction (80) ne l'ont pas été, il se peut que celle là y ait échappé. Je n'ai pas le détail.
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
15 Fév 2008, 23:31

H45


1-2-2) 1925 - La BR 02

Comme nous l’avons vu, l’une des priorités de la DRG nouvellement fondée est la création de nouvelles locomotives de vitesse avec une charge par essieu de 20t. La direction centrale des chemins de fer décide de mettre simultanément en route la construction de dix machines 2’C1’ à deux cylindres d’une part, et de dix machines 2’C1’ à quatre cylindres et double expansion d’autre part.
Les bicylindres seront immatriculées dans le série 01 ; les quatre cylindres dans la série 02.

Les deux séries de machines seront, à l’exception de la motorisation et de l’entraînement, rigoureusement identiques avec comme prévision au cahier des charges qu’il serait possible de transformer simplement chaque machine d’un type en une machine de l’autre.

En construisant deux variantes de machine, on souhaite une bonne fois pour toute savoir si l’association de la double expansion à la vapeur surchauffée présente réellement un avantage par rapport au système bicylindre plus classique.

En soi, cette comparaison est plutôt superflue ! On dispose en effet de pléthore d’exemples de machines compound : la Prusse avait construit la S101 (2’Ch4v) ; la Bavière avait donné la S3/6 (2’C1’h4v) ; le Bade avait produit la IVh (2’C1’h4v) ; et la Saxe, avec sa XII H, avait déjà prouvé la supériorité du système compound.

A la direction centrale, le principal consultant pour la construction des locomotives à vapeur est R.P. Wagner, Prussien et adepte absolu de Garbe et de la tradition prussienne de construction. La surchauffe à simple expansion lui apparaît plus convaincante que la double expansion et il compte bien mettre ses convictions en pratique.

Wagner est, de plus, revenu renforcé dans ses convictions d’un voyage aux Etat Unis où les machines les plus puissantes et les plus rapides étaient construites suivant la technique bicylindre.

Wagner est toutefois loin d’être un homme borné. Il pressent que les constructeurs américains pensent le train à une autre échelle que les européens et que les besoins de l’Europe ne correspondent pas à ceux de l’Amérique.
Il décide donc finalement de donner une chance au « postulat de la double expansion » de l’Allemagne du sud en ordonnant la construction de dix machines BR02. Une concession faite toutefois avec à l’esprit la conviction de la supériorité présente et future des machines bicylindres.

Lorsque les ébauches des machines sont présentées, les ingénieurs représentant les constructeurs d’Allemagne du sud font immédiatement remarquer que les organes de traction et les conduits de vapeur de la machine ne sont pas correctement adaptés et pourraient conduire à l’échec de la conception finale de la locomotive. Wagner refuse toute modification et, sur la base de ses directives, on ne confie à Maffei la construction que de deux machines sur les huit (02 009 et 02 010).
L’influence des constructeurs Krupp et Borsig/AEG est devenue déterminante à la DRG. Les bavarois et les saxons ont du plier et ont déjà perdu la bataille de la concurrence face aux prussiens.

La première machine des deux séries qui sera livrée est une BR02 : la BR 02 001 (Henschel n° 20460). Elle est donc de fait la première de toutes les locomotives unifiées allemandes sortie d’usine.
Tout de suite après sa livraison en octobre 1925, elle est acheminée à l’exposition des transports de Munich où elle est exposée aux cotés de la S3/6 bavaroise et de la badoise IVh.

A cette occasion, la revue viennoise spécialisée « Lokomotive » écrit un article où elle soutient que la IVh est au minimum équivalente à la 02 et lui donne l’avantage quant à la qualité générale. A la suite de cet article, la direction générale des chemins de fer proteste contre ces affirmations par une lettre à la rédaction de la revue, rédigée à peu près en ces termes :

« Les locomotives de la séries 02 devraient être en tout point supérieures en performances aux IVh. Et pour ce qui est de la qualité globale des machines, le temps se chargera de le démontrer. »

En fait, le temps montrera exactement l’inverse : la dernière IVh a survécu de plus de 30 ans à la dernière 02.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


Quelques jours après la sortie de la 02 001, la 02 002 part, avec la 01 001 livrée en même temps par Borsig, pour la Direction des Recherches sur les Locomotives (LVA) de Grunewald afin d’y subir des essais intensifs. Ces essais démarrent le 30 janvier 1926.
Parallèlement à ceux-ci, d’autres essais pratiques seront tenus par trois dépôts où seront réparties les machines 01 et 02 déjà construites. (Voir à cet effet la description consacrée à la BR01).

Au LVA Grunewald, les 01 et 02 sont testées à 60 km/h sur la ligne qui va de Erfurt à Bebra. Au crochet d’un train, la 01 se révèle être 3,5 à 5% plus économe en vapeur pour une puissance de 736 kW. Des essais de freinage auront lieu en 1928 qui mèneront à des conclusions similaires : à forte charge, la machine compound semble tout d’abord plus rentable, mais à faible charge, elle consomme 9% de plus. Les trois dépôts tests (Erfrurt, Hamm et Hof) arrivent aux mêmes conclusions.

La direction générale de la DRG se hâte d’en tirer la conclusion : la construction de la BR02 est arrêtée et la BR01 passe en fabrication de série.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


Au début des années trente, on retrouve une nouvelle fois la 02 001 accompagnée de la 01 093 au LVA Grunewald. La 01 est équipée d’une chaudière allongée ; le diamètre de ses cylindres est ramené de 650 à 600 mm. (Voir à nouveau la description de la série 01). On n’attend pas de ces modifications qu’elles produisent des miracles, et pourtant ! A la suite de ces travaux, ce sont maintenant les machines compound qui se révèlent être les plus économes.

Après deux ans d’essais complémentaires, les BR 02 sont déplacées vers l’Allemagne du nord et du centre. Les dix machines sont alors au dépôt de Hof d’où elles tractent des trains de Ratisbonne à Leipzig, de Munich à Berlin et de Hof à Breslau par Dresde. Sur les rampes difficiles de Saxe, les machines n’auront pas démérité.
Elles vont cependant être transformées en machines à deux cylindres entre 1937 et 1942 au Raw Meiningen pour devenir à leur tout des BR01 : les 01 011 et 01 233 à 01 241.

Il faut dire qu’entre-temps, à la lecture des conclusions de Pr. Nordmann, chef des services d’essais de la DRG, on avait compris que des erreurs de conception avaient été commises lors de l’étude de la machine. Nordmann laissait en effet indirectement entendre que les défauts de performances constatés lors des essais préliminaires n’étaient pas à attribuer au principe de la double expansion par lui-même – du moins pas entièrement – mais plutôt à des erreurs de base dans la conception de la machine à vapeur elle-même rendant défavorable le diagramme de pression de la vapeur. On se souvient des commentaires initiaux des ingénieurs bavarois que Wagner avait négligés !

Tout avait été fait – ou pas fait – pour que l’application du principe de la double expansion combiné à la surchauffe échouât. Certaines idées préconçues ont la vie dure.
Chapelon en France – et la DRG elle-même avec la BR04 semi expérimentale et la BR 24 à haute pression – avec des chaudières timbrées pour 25 bars, démontreront que le principe était parfaitement applicable.

Catégorie : 2’C1’h4v
Distribution : S36.20
Diamètre des roues motrices : 2000 mm
Vitesse maxi : 130 km/h
Fabricant: DLV – transformation en BR01 par le Raw Meiningen
Première mise en service : 1925
Tender : 2’2’T32 avec 10t de charbon
Nombre total construit : 10
Numérotation : 02 001 à 02 010
Dates de réforme : en même temps que les premières BR01



Je ne connais pas de modèle réduit de BR02. Toutefois, la BR01 235 qu’Arnold avait produite peu de temps avant son anéantissement par le groupe Rivarossi est sensée, par son numéro, représenter une 02 transformée.

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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
17 Fév 2008, 01:43

H46


1925 – 1930 – quelques dates et faits historiques en Allemagne et à la DRG


L’année 1925 débute par la formation du douzième gouvernement de la République de Weimar, présidé par Hans Luther. Le douzième en six ans. Celui-ci tiendra un an.

Le 7 février 1925 ont lieu en Union Soviétique les premiers essais à grande échelle d’une locomotive diesel. Construite en Allemagne à Esslingen pour les chemins de fer soviétiques avec l’aide du Pr. Lomonossow, la machine de type 1 Eo1 reste à l’état de prototype mais pose les bases de ce que seront les grandes machines diesel d’après guerre.

Le 28 février, le président Ebert meurt à l’âge de 54 ans. Avec lui disparaît l’une des plus grandes figures de la démocratie allemande. Son successeur élu le 26 avril est Paul von Hindenburg, ancien chef d’état major de Guillaume II. Une première pierre dans le jardin de la République.

Le 3 juillet, Julius Dorpmüller devient directeur général de la DRG. L’évolution politique de cet homme aura son importance.

Du 5 au 16 octobre 1925 se tient la conférence de Locarno qui fixe définitivement les nouvelles frontières internationales de l’Allemagne. Les remous qu’elle provoque au Reichstag amènent la chute du gouvernement Luther qui démissionne le 5 décembre.

Le 6 novembre s’ouvre une liaison directe entre Cologne et Constantinople en même temps que sont mises en service les premières locomotives unifiées.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


L’année 1926 voit se confirmer l’instabilité politique du pays avec deux nouveaux gouvernements. Elle est par contre l’année du retour de l’Allemagne sur la scène internationale : un à un, les pays d’Europe et les Etats-Unis annulent le visa obligatoire pour l’entrée des citoyens Allemands sur leurs territoires. Un accord est signé avec la Pologne pour la liaison avec la ville libre de Dantzig (aujourd’hui Gdansk).

Le 7 janvier a eu lieu la première installation d’une ligne téléphonique à bord d’un train sur la ligne de Berlin à Hambourg.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


L’année 1927 commence comme il se doit par la formation le 29 janvier d’un nouveau gouvernement, le quinzième de la République, dirigé par Wilhelm Marx. Le 31, la commission interalliée installée par le traité de Versailles met fin à son activité.

La DRG met en commande 200 locomotives, 2000 wagons de marchandise et 1000 voitures de voyageurs.
Le premier mai, les horaires en horloge de 24 heures sont mis en service. Les horloges des gares sont équipées de doubles cadrans comprenant en leur centre et en rouge les heures de 13 à 24.
Le premier juillet, est mise en service la première voiture salon entre Berlin et hambourg. La voiture comporte sept compartiments de chacun deux places, comportant de petits bureaux et un cabinet de toilette.
Le premier octobre voit l’électrification du réseau de banlieue de Hambourg.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


1928 est une année importante pour la DRG. Le 20 février, est ouverte la première grande relation électrifiée entre Halle et Leipzig.
Le 15 mai, le premier « Rheingold » circule entre Hoek van Holland et Bâle. Pour la première fois, un train ne comporte pas de voiture de troisième classe. Il n’y a également pas de voiture restaurant indépendante : l’une de voitures de première et l’une des voitures de seconde sont équipées de cuisines. La restauration est servie à la place dans les deux classes.

Le 27 août, la gare de Berlin zoo inaugure les annonces par haut-parleur.
Le 7 octobre, la quatrième classe est supprimée sur l’ensemble du réseau.
Le 15 octobre, c’est au tour du réseau de banlieue de Berlin d’être électrifié.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


L’année 1929 est riche en événements politiques qui pèseront lourd sur la suite des événements. En mai, à la conférence de Paris, sous l’égide du président américain Owen D. Young, la délégation allemande se voit proposer un étalement du paiement des réparations sur une durée de 58 ans. Le plan est signé le 7 juin. Il prévoit que l’Allemagne paiera 2 milliards de marks or par an jusqu’en 1987.
Le 30 août, la conférence de la Haye approuve l’évacuation militaire de la Rhénanie par les alliés, laquelle doit être achevée pour la fin 1930. Le 31 octobre, l’Allemagne et la Pologne renoncent mutuellement à des compensations.

A la DRG ont eu lieu les premiers essais de locomotives à vapeur à haute pression de conception Schwarzkopff-Loeffler. La machine expérimentale, immatriculée H02 1001 ne connaîtra toutefois pas de carrière commerciale.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


Changement de décennie et accélération de l’Histoire. L’année 1930 commence par la deuxième conférence de la Haye sur le règlement définitif des réparations. L’acte final proclamé le 20 janvier arrête à 34,5 milliards de marks or la somme totale à payer. Les paiements seront échelonnés jusqu’en 1988 (on voyait loin). En échange, l’Allemagne retrouve sa pleine souveraineté.
En 1930 toujours, la DRG, avec 412 millions de km parcourus, a retrouvé l’activité ferroviaire de 1913. Les dispositions de la conférence de la Haye donnent à la seule DRG le plein contrôle de l’exploitation du transport ferroviaire. Tous les intervenants étrangers se retirent.

Le 27 mars, le seizième gouvernement de la République tombe. Heinrich Brüning devient chancelier du Reich et forme le 17è gouvernement. Sans majorité au Reichstag, il gouverne par décret. La crise économique a gagné l’Allemagne. Tous les travailleurs dont l’emploi n’est pas menacé voient leurs impôts majorés de 10%.

Le 30 juin, les dernières troupes françaises quittent la Rhénanie.
Le 29 juillet, le DRG met en place un programme de création d’emploi à hauteur de 350 millions de marks afin de résorber le chômage. Les emplois nouveaux seront principalement affectés à l’entretien et à la modernisation du réseau.

Le 1er septembre, une nouvelle mesure de solidarité est votée qui oblige toutes les personnes ayant un emploi non menacé à reverser 2,5% de leurs salaire tous les mois jusqu’au 31 mars 1931 inclus afin de financer l’assurance chômage.

L’ensemble de ces mesures va provoquer le mécontentement des classes moyennes et redonner de l’écho au leader d’un parti qui, depuis 1924, avait pratiquement disparu de la scène politique allemande.

A la DRG, beaucoup d’innovations. La technique de soudure étant maîtrisée, la construction de voitures de plus grande longueur est mise en chantier. Dans le même temps, on essaie les premiers prototypes des petites locomotives à moteur thermique (les Köf).
La Reichsbahn renouvelle 3380 km de voies. Des barres de 30m, puis de 60 m sont expérimentées.
Le réseau compte, en 1930, 53835 km (sans la Sarre encore administrée par la France). La DRG possède 23673 locomotives, 1198 automotrices, 67908 voitures de voyageurs, 21351 voitures fourgon et 641000 wagons de marchandises. Elle emploie 374628 personnes à la fin de l’année.
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar XTof_vl
17 Fév 2008, 09:32

:applause: :cool:
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Re: Petite histoire de la DRG

Messagepar Rockandrail
18 Fév 2008, 23:18

H47


1-2-3) 1930 - La BR 030-2

Le programme d’uniformisation de la DRG de 1923 -24 ne prévoyait comme locomotive de vitesse unifiée que la BR01 d’un poids en charge par essieu de 20t. A cause du piètre état des finances cependant, la construction des voies aptes à cette charge ne peut être menée à bien dans les délais initialement prévus ; de sorte qu’à la fin des années 20, aucune machine BR01 n’a pu encore être mise en service en Allemagne du nord.
On avait d’ailleurs du mettre d’urgence en service les prussiennes P10 (futures BR390-1) à peine sorties de recherche sur les lignes aptes à seulement 17,5t.

La Direction Régionales des chemins de fer d’Allemagne du nord ne disposait donc au final que des machines 2’C des séries 170, 172 et 1710-12 qui, en tête de trains de 500 à 600t, se retrouvaient en surcharge.
La Direction Centrale de la DRG ne pouvait donc plus ignorer l’urgence à laquelle faisait face le nord. Elle publia donc un appel d’offre pour la construction d’une locomotive de vitesse « légère » de 17,5t par essieu.
+-+-+-+-+-+-+-+-+


La description de l’appel d’offre était assez surpernante :

Toutes les locomotives unifiées planifiées jusqu’en 1930 émanaient du « Bureau des Uniformisations » (VB : Vereinheitlichungsbüro). Il en sortit tout d’abord une demande adressée aux firmes Henschel, Maffei et Schwarzkopff pour l’étude d’une locomotive 2’C1’ à quatre cylindres et double expansion de 17,5t par essieu, dotée d’une chaudière de 6,8m et d’une longueur totale compatible avec les ponts tournants de 20m.

La surprise était grande de voir une demande pour une machine à double expansion alors qu’en 1926-27, on avait nettement opté en faveur du choix de la 01 bicylindre face à la 02 compound.

Ensuite, au cours de sa quatorzième réunion le 7 mars 1929, le comité des locomotives prenait la décision de structurer le projet de recherche comme suit :

VB :
2’C1’h4v (avec entraînement sur deux essieux)
2’C1’h2

Henschel/Maffei :
2’C1’h4v (avec entraînement sur un et deux essieux)
2’C1’h2

Schwarzkopff
2’C1’h4v (avec entraînement sur deux essieux)
2’C1’h4 (deux projets d’entraînement sur deux essieux à simple expansion)
2’C1’h2

Finalement, sous l’influence des services d’exploitation et des ateliers d’entretien, la décision fut favorable à la seule construction d’une machine à deux cylindres.

Le VB confia à Borsig la construction de trois locomotives de présérie, laquelle fut rondement menée. Si bien que dès le 8 juillet 1930, la première machine était prête.

Après deux mois d’essais au LVA Grunewald, la machine était envoyée au dépôt d’Osnabrück où elle retrouvait les deux autres exemplaires pour être intéfrée au plan de service aux côtés de BR185.
Les machines de présérie avaient encore une chaudière de 14 bars et un diamètre de cylindres de 600 mm. A partir de la 03 004, la chaudière sera portée à 16 bars et le diamètre des cylindres réduit à 570 mm.

De 1930 à 1938, ce sont en tout 298 locomotives de la série 03 qui seront mises en service, livrées alternativement par les firmes Borsig, Krupp, Henschel et Schwarzkoppf :

1930 : 3
1931 : 51
1932 : 32
1933 : 45
1934 : 34
1935 : 28
1936 : 69
1937 : 29

Au cours de ces années de livraison, la série connut peu de modifications. A partir de la 03 123, les foyers en cuivre sont remplacés par des foyers en acier ; les pompes sont déplacées, la charge par essieu est augmentée à 18t.

A partir de la 03 163, le diamètre des roues des bogies passe de 850 à 1000 mm ; les freins sont remplacés et la vitesse maximale est portée de 120 à 130 km/h. Quelques machines particulièrement performantes seront poussées à 140 km/h afin de servir de remplacement lors des défaillances des nouveaux autorails diesel à grande vitesse.

Quelques machines cependant seront soumises à de nombreuses expérimentations :

Les 03 175 et 03 207 expérimentent les soupapes Lentz ; les 03 081 et 03 082 expérimentent les injecteurs Friedmann ; la 03 194 expérimente l’échappement Kylchap.

Le LVA Grunewald s’occupa en détails de la série 03 : les 03 001 et 03 003 (avec les cylindres e 600 mm) et les 03 030 et 03 109 (avec les cylindres de 570 mm), la 03 154 avec et sans carénage partiel, la 03 193 avec carénage complet, la 03 175 avec les soupapes Lentz et la 03 194 avec le double échappement Kylchap subissent des tests intensifs de leur comportement thermodynamique et mécanique.

Les prototypes des carénages

Afin d’évaluer le bénéfice d’un carénage partiel pour la puissance au crochet, on équipe en 1934 la 03 154 du dépôt de Grunewald. Elle reçoit une cabine de conduite profilée, une porte de boîte à fumée parabolique et un carénage complet de l’embiellage. Le gain en puissance à 120 km/h est de 16,2%. Il est de 27% à 140 km/h. L’échauffement de l’embiellage dû au carénage reste dans des limites acceptables.

Cet essai sera le point de départ de la conception d’un carénage total qui sera plus tard systématiquement installé sur les locomotives des séries 05, 06, 0110, 0310 et 1910.

Un peu plus tard, afin d’en étudier les performances sur une machine de série 03 elle-même et également pour disposer d’une machine de réserve en cas de panne de l’une des BR05, la 03 193 sera entièrement carénée. Le gain en puissance à 140 km/h, mesuré sur la ligne de Berlin à Hambourg s’établira à 48%.

Les volets qui permettaient d’accéder à l’embiellage à partir du carénage se révélèrent à l’usage difficile d’emploi : blocages divers dus notamment à la rouille et au gel. Fort de cette expérience, le carénage sera modifié. On le découpera afin de le faire passer au dessus de l’embiellage.

+-+-+-+-+-+-+-+-+


Dès leur livraison, les BR03 sont dirigées vers l’Allemagne du nord et de l’ouest où les voies ne sont toujours compatibles qu’avec des charges de 17,5 ou 18t par essieu. Leur principal dépôt d’attache devient Osnabrück qui abritera, jusqu’en 1940, 42 de ces machines.

Les dépôts berlinois de Grunewald, Karlshorst et Lehr abriteront 26 machines. Globalement, les BR03 prennent la place des prussiennes S10. A la fin de leur période de construction, elles seront présentes dans toute l’Allemagne.

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La première à être radiée sera la 03 174, en 1939, à la suite de l’explosion de sa chaudière. Sept machines seront détruites pendant la deuxième guerre mondiale.

La DB reprendra 154 machines et récupérera de plus en 1952 la 03 113 alors immatriculée aux ÖBB (Chemins de fer autrichiens) où elle s’était retrouvée à la fin de la guerre (A Landeck, Tyrol).

La DR reprendra 86 machines. Le solde des machines restera la propriété des PKP (Chemins de fer polonais) et quelques unes ont disparu sans laisser de trace dans la débâcle de 1945.

A la DB, les affectations des 03 resteront inchangées jusqu’en 1962. A partir de 1962 commencera leur plan de réforme. Aux alentours de 1960, Osnabrück et Hanovre cèdent leurs machines à d’autres dépôts (Mönchengladbach et Trèves, entre autres). A partir de 1960-61, le dépôt qui abrite le plus de machines 03 est Rheine. De là, les 03 sont fréquemment attelées en tête des tenders 2’2T30 afin de pouvoir être tournées sur les ponts hollandais et frisons orientaux. A partir de 1966, les 03 remplacent les 01 du Rhin et partent en nombre renforcer les parc de Mönchengladbach-Cologne.-Aix la Chapelle

La grande réorganisation du trafic ferroviaire de 1968 rendra superflu l’usage des BR03 et décidera de leur retrait des plans d’exploitation. Les trois dernières machines seront au dépôt d’Ulm (03 088, 03 131 et 03 268).

A la DR, les 03 serviront en service voyageur régulier jusqu’au milieu des années 70, sur les lignes de plaine. Les machines y sont réparties entre pas moins de dix dépôts, notamment Berlin Osb, Oebisfelde, Francfort sur l’Oder, Pasewalk, Halle P et Leipzig sud et ouest.
Dès 1960, les chaudières avaient reçu de nouvelles parties arrières et à cette occasion, les grands pare fumée Wagner avaient été remplacés par les petits pare fumée Witte. Seules les 03 098, 03 121 et 13 153 termineront leur service avec des pare fumée Wagner.

Au final, les locomotives de la série 03 auront été une complète réussite, permettant à des locomotives à deux cylindres de tenir la dragée haute aux machines compound et de rester en activité plus de 45 ans.

Catégorie : 2’C1’h2
Distribution : S36.17 (001 à 122) ; S36.18 (123 à 298)
Diamètre des roues motrices : 2000 mm
Vitesse maxi : 130 km/h
Fabricant: DLV
Première mise en service : 1930
Tender : 2’2’T32 (001 à 122) ; 2’2’T34 (123 à 298) avec 10t de charbon
Nombre total construit : 298
Numérotation : 03 001 à 03 298
Dates de réforme : 1968 (DB) ; 1975 (DR)








La BR 03 DRG en modèle:

Fleischmann 4104 – BR03 161
Fleischmann 64104 – BR03 159
Märklin 33951 – BR03 156
Minitrix 12000 – BR03 068

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