Voici enfin le petit article promis sur les...
Manœuvres à CherbourgDiverses méthodes pour inverser un train parvenu à son terminus sont présentées dans un article qui devrait être publié dans un bulletin d’association d’ici deux ou trois mois. Si cet article se veut aussi complet que possible, il laisse la porte ouverte à des variantes parfois inattendues. Surtout quand les manœuvres nécessaires sont plus longues, plus lourdes ou plus complexes. Mais, comme nous allons le voir, ce sont parfois celles qui sont mises en œuvre dans le monde ferroviaire réel…
Prenons le cas de la gare de Cherbourg que j’ai pu observer le 12 mars dernier des hauteurs du Fort du Roule. Le terminus comprend quatre voies à quai qu’on distingue bien sur la photo suivante. De gauche à droite la voie D, puis la voie C occupée par le train 3304 devant partir pour Paris à 10h42, la voie B au fond de laquelle un locotracteur (Y 8102) prend un bain de soleil, et la voie A où stationne une rame suppositoire. Tout à droite se trouve un petit faisceau de courtes voies de garage servant de remisage pour les machines (il semble même y avoir une fosse d’inspection et une sablerie).
Supposons maintenant qu’un train arrive sur la voie B libérée de son paresseux locotracteur (par exemple, au hasard, le train 3301 tiré par la 26032, à 10h02). Une fois le train arrivé et vidé de ses passagers, la meilleure méthode pour préparer le train 3308 de retour vers Paris (départ13h42) consiste dans un premier temps à déplacer la rame de voitures voyageurs vides de la voie B vers la voie D. N’ayant pas de photos de cet épisode (j’ai été pris de court, persuadé que ces manœuvres ne s’effectueraient qu’après le départ du 3304 sur voie C) je l’illustrerai avec le schéma suivant qui ne représente certes pas la gare de Cherbourg mais qui en reprend quelques éléments nécessaires et suffisants (les voies B et D seules sont représentées et de plus leur disposition relative est inversée, mais le principe reste exactement le même).

La loco rouge représente ici la 26032 tandis que la loco blanche n’est autre que le locotracteur Y8102. Il suffit maintenant à la 26032 de se rendre à son tour sur la voie D et de se placer en tête de son train. Mais ce serait trop facile et, pour des raisons savamment techniques ou socialement syndicales, c’est le petit Y8102 qui va encore une fois être chargé de cette basse besogne, comme le montrent les schémas théoriques suivants ainsi que, plus loin, les deux photos bien plus réelles.
Précisons que cela nécessite deux mouvements (et quatre ou cinq minutes) de plus que si la loco rouge (26032) s’était déplacée toute seule comme une grande de la voie B vers la voie D. Dans un premier temps le locotracteur extrait sa grande sœur de la voie B…
…et la positionne enfin en tête de sa rame…
Sa tâche terminée, le locotracteur 8102 retournera sur sa voie de garage, mouvement correspondant au schéma 8 de la figure donnée plus haut. La seule différence est qu’à Cherbourg, comme on l’a vu sur la toute première photo, la voie de garage est globalement parallèle aux voies A à D et sur la droite des schémas ou des photos.
Il y a sûrement, comme je le suggère plus haut, de bonnes raisons pour que la 26032, loco de ligne, ne puisse se promener en toute liberté à travers la gare. Ce n’est toutefois pas ce qu’il y a de plus efficace comme manœuvres. Je connais des réseaux et des pays où la loco de ligne est largement mise à contribution pour effectuer diverses manœuvres. J’en ai même photographié en flagrant délit : si un jour je me décide à scanner mes 5 000 diapos…
bw