Morvan a écrit:...
l'abandon du site commun SNCF / CFV est certes une aberration pour les personnes de bon sens,
mais en réalité une vraie boîte à emmerdes et un éventuel gouffre financier, tant la SNCF et RFF sont obnubilés par le respect de leurs tarifs, plus que par le gain de ce qu'ils peuvent réellement en attendre !
le fret SNCF est mort de cette maladie....................
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En réalité il existe trois sortes de tarifs ferroviaires :
- les redevances RFF (redevances de réservation, d'accès et de circulation) qui sont des tarifs "arrêtés" : RFF propose et l'autorité de régulation dispose. L'an dernier cette autorité a fait rectifier plusieurs redevances concernant certains types de circulations ;
- les tarifs SNCF pour les activités de "service public" (voyageurs navetteurs de banlieue et régionaux, familles nombreuses, militaires, etc.) sont des tarifs "administrés" : L'Etat et les autorités organisatrices régionales décident certaines réductions de tarifs et calculent forfaitairement les aides compensatoires
- les tarifs SNCF pour les activités marchandes (TGV et fret) sont libres car théoriquement soumis à la concurrence. Le fret SNCF s'écroule à cause des coûts fixes de l'entreprise, qui sont prohibitifs, alors qu'on annonce (La vie du rail de la semaine dernière) qu' ECR devrait réaliser ses premiers bénéfices dés 2012 et commencer à se tourner vers le trafic des "wagons isolés" largement abandonné par la SNCF.
Le "tronc commun" était d'avance condamné en raison de la pression exercée par les autorités organisatrices régionales en vue de la réouverture de la ligne de rive droite du Rhône au trafic TER. De plus, c'est bien un "tronc commun", c'est à dire qu'il cumule les inconvénients :
- voie propre au Vivarais insérée dans la voie normale, ce qui signifie que le Vivarais doit en supporter le coût de l'entretien confié à la SNCF, à frais partagés avec RFF. Pour vous donner une idée, le coût d'entretien SNCF est en moyenne annuelle de 1 million d'euros par km de voie !
- appareils d'entrée (et de sortie) à chaque extrémité du tronc commun permettant à RFF de considérer que le site de Tournon, d'une part, et de Douce-plage - Lamastre, d'autre part, sont des "installations terminales embranchées", soumis à redevances particulières (de l'ordre de 12 000 euros par ITE et par an).
Bref, c'était ingérable pour une association et le bénéfice qu'un exploitant commercial pourrait retirer d'un départ de ses trains à Tournon serait plus qu'entièrement bouffé par les redevances, sauf à faire circuler au moins dix trains complets chaque jour, 365 jours par an ... et encore !
Il est évident que l'intérêt de l'exploitant est de demeurer totalement maitre de son infrastructure, donc de renoncer au tronc commun et de déferrer les quelques centaines de mètres de voie le reliant à l'appareil d'entrée sur le grand réseau. Si elle est bien conduite son exploitation sera rentable, même sans le "tronc commun".
Cordialement. JLS