Petite Histoire de la DRG électrique

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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
20 Oct 2012, 00:09

1-4-13) 1912 – EG 509/510

Cette locomotive double 1’B+B1’ fut construite en1909 par Krauss et AEG pour la compagnie suisse du BLS où elle devait former la machine F 2 x 2/2 numéro 101. Prévue pour être engagée en service de trains omnibus et marchandises, son cahier des charges prévoyait de tracter 250t à 40 km/h en rampe de 27‰ et 400t à la même vitesse en rampe de 15,5‰, le tout durant une heure sans interruption.

Des essais comparatifs eurent lieu sur la ligne expérimentale des KPEV près d’Oranienburg avec une locomotive C’C’ livrée par Oerlikon. Cette dernière se révéla plus puissante et la compagnie du BLS ne confirma pas la commande de la machine 1’B+B1’.

Comme les KPEV avaient à cette époque le projet d’électrifier le réseau berlinois en courant alternatif monophasé et qu’ils étaient à la recherche de locomotives appropriées, la machine Krauss/AEG fut retenue pour les essais.

Immatriculée EG 509/510 par les KPEV, la machine effectua de très nombreux essais sur la ligne d’Oranienburg puis sur celle de Dessau à Bitterfeld.

Comme la locomotive était constituée de deux parties totalement autonomes, les essais eurent lieu avec une moitié de locomotive attelée à chaque extrémité des trains de voitures à compartiments utilisés pour les trajets expérimentaux. Ces ensembles atteignirent la vitesse de 75 km/h.

Il ne reste par contre aucune trace des projets de mise en service réguliers qui auraient pu être prévus pour la machine. Toujours est-il qu’elle fut radiée en 1923 sans avoir probablement jamais servi.

Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 1175 kW à 40 km/h
Puissance continue : 615 kW
Puissance spécifique : 12,5 kW/t
Disposition d’essieux : 1’B+B1’
Entrainement : à manivelles parallèles et bielles motrices obliques
Longueur hors tampons : 15750 mm
Empattement total : 12450 mm
Poids total : 94,4t
Masse adhérente : 69,4t
Vitesse maximale : 75 km/h
Constructeur : Krauss
Equipementier électrique : AEG
Moteurs : 2 moteurs Winter-Eichberg
Numérotation DRG : Non intégrée
Première mise en service : 1912
Dernière radiation : 1923








La locomotive a été reproduite à l'échelle H0 dans ses deux livrées (BLS et KPEV) par Metropolitan et par Fulgurex. Mais je n'en ai pas trouvé de photo. Si quelqu'un a cela, ce sera le bienvenu pour compléter le sujet.
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
22 Oct 2012, 18:27

1-4-14) 1914 – EG 511 à EG 537 – Future E711

Parmi les 72 locomotives commandées par les KPEV en 1912 dans le but de former les premières machines de série, l’on trouvait 18 exemplaires d’une locomotive à la disposition d’essieux B’B’. La commande confiée à AEG allait être portée à 27 exemplaires.
Le déclenchement de la première guerre mondiale et les évolutions techniques qui s’ensuivirent annulèrent une commande complémentaire de 19 machines du type qui avait été préparée.

La KED de Halle immatricula les 27 machines EG 511 à EG 537. Les livraisons s’échelonnèrent comme suit : EG 511 encore en 1914 ; EG 512 à 514 jusqu’au 1er mai 1915 ; EG 515 à 537 entre 1920 et 1922. Le programme de service des machines prévoyait de tracter des trains de marchandise de 1000t sur la ligne de plaine Dessau – Bitterfeld – Leipzig – Halle (Saale). Elles arrivèrent à en tracter 1300t. Leur vitesse maximale était de 50 km/h.
Les locomotives étaient toutes identiques dans leur équipement électrique, mais les EG 511 à 513 étaient un peu plus courtes que les suivantes.
Le 1er mai 1915, les KPEV déplacèrent les EG 511 à 514 déjà livrées sur le territoire de la Direction de Breslau. Lors de la remise sous courant des lignes de la Direction de Halle, elles y firent retour.

Après la guerre, avec l’ensemble des autres locomotives du type alors livrées, elles constituèrent les locomotives électriques pour trafic marchandise par excellence des années vingt du vingtième siècle dans la région de Leipzig, Halle (Saale), Bitterfeld et Dessau.
L’une d’entre elles (mais je ne sais pas laquelle), inaugura également le trafic électrifié sur la ligne Roßlau (Elbe) – Magdebourg le 26 juin 1923.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Les locomotives EG 511 à EG 537 subirent de nombreuses transformations. La plus visible de l’extérieur avait été l’installation en hauteur, entre les fenêtres avant des cabines de conduite, de boîtiers contenant les résistances d’inversion de champ afin de les protéger de la pluie et des projections de limaille résultant du freinage.

En 1927, l’importance du trafic ferroviaire de marchandises dépendant de la Direction de Halle avait atteint un tel développement que les machines, reclassées par la DRG E 71 11 à E 71 37 dans la série E 711, se trouvaient dépassées par les charges à tracter. En conséquence, la Direction de Halle proposa de mettre les machines en service en double traction. Cela entrainait une modification des commandes de marche et, proposée dans la foulée, une modification des entrainements permettant de porter la vitesse maximale à 65 km/h.

La proposition de la Direction de Halle fut refusée par l’administration centrale de la DRG qui conseilla à la place de mettre les E 711 en service là où elles pouvaient l’assurer. Ce choix était fortement orienté par l’arrivée sur les territoires des Directions de Halle et de Magdebourg des nouvelles locomotives E 77 et E 75.

De ce fait, dès 1928, la E 71 28 fut déplacée à des fins de tests sur les lignes badoises de Wiesental et de Wehratal. Elle passa les tests avec succès puis fut rappatriée à Halle.
Un accident subit par une des locomotive E 70 du dépôt de Bâle fut le facteur qui déclencha le transfert en nombre des machines. La E 70 accidentée fut remplacée le 21 juillet 1928 par la E 71 35 du dépôt de Bitterfeld. Puis le transfert des machines E711 vers Bâle s’accéléra: le 24 octobre 1928, la E 71 23 du dépôt de Leipzig-Wahren, en 1929, les E 71 14, 17, 26, 31, 32 et 33 ; en 1931, les E 71 11 et 13 ; en mai 1932, la E 71 29 et, pour finir, la E 71 22 le 10 août 1932.

A partir de 1931, les E711 affectées au dépôt de Bâle subirent une nouvelle transformation devant leur permettre de passer en service voyageurs omnibus à la vitesse de 65 km/h. Cela comprenait notamment l’installation d’un système de chauffage électrique des trains et d’une meilleure ventilation des moteurs de traction.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Les locomotives E 711 restant sous administration des Directions de Halle et de Hanovre (Anciennement Magdebourg) furent pour la plupart mises à l’arrêt à partir de l’été 1931. Certaines d’entre elles servirent de réserve de pièces détachées pour les machines du dépôt de Bâle.

Cependant, l’électrification de la ligne Halle (Saale) – Magdebourg amena à rénover les locomotives encore disponibles. Après avoir subi les modifications appropriées, la E 71 24 servit d’unité mobile pour le préchauffage des rames de voitures à la gare centrale de Leipzig. Elle fut spécialement renumérotée 700 268 en 1939.
L’une des machines, dont le numéro n’est pas identifié, fut remise aux Ateliers d’Electricité de Rhénanie-Westphalie afin d’y servir d’unité de recherche sur les inverseurs.

Après l’annexion de l’Autriche, la direction de Halle y transféra les E 71 18, 19, 28 et 30 ; et la Direction de Karlsruhe transféra la E 71 31 au dépôt de Schwarzbach – St. Veit. La E 71 19 et la E 71 30 retrouvèrent le territoire allemand avant la fin de la guerre.

Le nombre des machines radiées jusqu’en 1945 s’établit finalement comme suit :

1926 : La EG 512 suite à un accident (encore avant la renumérotation DRG)
1930 : E 71 23
1932 : E 71 15, 21, 25, 27, 37
1934 : E 71 24
1936 : E 71 16, 17, 36
1937 : E 71 20
1940 : E 71 34, 35
1943 : E 71 11

En 1945, le dépôt de Bâle abritait encore les E 71 13, 14, 19, 22, 26, 29, 32 et 33. Cette dernière fut radiée en 1945 à la suite de dommages de guerre.

La DB déplaça petit à petit toutes les machines restantes vers le dépôt de Haltingen. Elles y furent définitivement garées hors service entre 1956 et 1957 pour être radiées en 1959.

La DB mit un bogie de la E 71 13 à la disposition du musée des transports de Nuremberg. La E 71 22 fut acheminée à l’école de conduite des locomotives de la DB près de Troisdorf où elle fut finalement ferraillée en 1967.
La E 71 19 séjourna de 1958 à 1968 au sein de l’école de conduite des locomotives électriques de Munich, après quoi elle fut déplacée d’abord à Lichtenfels puis à Ansbach avant d’être acquise le 27 novembre 1976 par la DGEG. La DGEG commença par l’exposer dans son musée de Bochum-Dalhausen puis la déplaça sur la ligne touristique de Neustadt/Weinstraße.
La E 71 28, dernière des machines radiées en 1959, fut présentée entièrement rénovée par la DB pour le cinquantième anniversaire des ateliers de Munich-Freimann.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


A l’est, après 1945, la Direction de la DR de Halle ne disposait plus que de la E 71 30. Celle-ci ayant été accidentée, elle était restée stationnée au Raw de Dessau après sa réparation. Plusieurs indications suggèrent que la carrosserie endommagée de la E 71 30 fut remplacée par celle de la E 71 34 qui avait été radiée en 1941 à la suite d’un bris de moteur.
Une deuxième locomotive, la E 71 19 doit avoir rejoint immédiatement avant la fin de la guerre le dépôt de Bamberg. Elle rejoignit le dépôt de Bâle en octobre 1948.

Quant à la E 71 30 réparée, elle fut remise en 1946 à l’Union Soviétique au titre des réparations de guerre puis fit retour à la DR en 1952 ou 53. Elle ne fut cependant pas remise en service. Elle fut remise en état mécanique par le RAW de Dessau, alors baptisé « Otto Grotewohl », mais pas électriquement fonctionnelle. C’est dans cet état qu’elle fut remise au musée des transports de Dresde.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


En Autriche enfin, demeuraient en 1945 les E 71 18 et 28 qui furent échangées par la DB le 15 octobre 1947 contre les locomotives électriques autrichiennes E 33 13 et E 33 19, et la E 71 31 qui fut utilisée comme station de production d’air comprimé à la gare ÖBB de Mallnitz. Elle y fut radiée le 16 janvier 1953.

Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 785 kW à 36 km/h
Puissance continue : 592 kW à 44 km/h
Puissance spécifique : 12,1 kW/t
Disposition d’essieux : B’B’
Entrainement : par vilebrequins et bielles
Longueur hors tampons : 11600 mm (E 71 11 à E 71 13 : 11200)
Empattement total : 8300 mm (E 71 11 à E 71 13 : 7900)
Poids en ordre de marche : 64,9t
Masse adhérente : 64,9t
Vitesse maximale : 50 km/h
Constructeur : Krauss
Equipementier électrique : AEG
Moteurs : 2 moteurs alternatifs à excitation série
Nombre total construit : 27
Numérotation DRG : E 71 11 à E 71 37
Première mise en service : 1914
Dernière radiation : 1959


E 71 Schéma.jpg
Schéma de profil des Locomotives E 711 après transformation de 1931/32















La machine a été reproduite abondamment par ROCO à l’échelle H0 :


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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar tyrphon
22 Oct 2012, 22:41

On continue à faire dans le bizarre... :ggg: :cool:
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
22 Oct 2012, 22:50

tyrphon a écrit:On continue à faire dans le bizarre... :ggg: :cool:


N'est-ce pas? :D La version 3 rails de la bête est à mon programme...pour plus tard...peut-être... :pleure:
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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar POMidi
22 Oct 2012, 23:21

C'est vrai qu'elle a une bonne tête de bizare !

Toujours aussi surprenant ce foisonnement de techniques.

Pierre, d'en bas

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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
25 Oct 2012, 13:22

1-4-15) 1907 – EV 1/2 – Future E 73 03

Les KPEV avaient construit une ligne électrifiée expérimentale à Oranienburg afin de pouvoir tester dans des conditions comparables des locomotives destinées à différents types de service. A titre d’essais, ils y acheminèrent également une locomotive expérimentale développée par AEG.

Il s’agissait d’une machine double fabriquée par Vulcan, dont les unités étaient attelées court. L’objectif d’AEG était d’y tester les nouveaux moteurs alternatifs monophasés de conception Winter-Eichberg. La machine avait été conçue pour recevoir deux moteurs par unité mais, AEG ne disposant encore que de trois moteurs expérimentaux, les essais eurent initialement lieu avec la locomotive équipée de trois moteurs. Sa disposition d’essieux initiale se déclinait donc comme suit : A1+Bo.

Sur la ligne expérimentale d’Oranienburg, constituée d’un ovale de 1757 m de tour (intéressante d’un point de vue modéliste puisqu’elle démontre qu’un réseau constitué d’une voie unique en ovale n’est pas irréaliste), la locomotive tournait 20 heures par jour à 50 km/h au crochet d’un train de 375t. Sur une année, elle tracta un total de 40 millions de tonnes.
Au cours de ces essais, la locomotive était pilotée de l’extérieur, à partir d’une station d’alimentation disposée le long de la voie, directement raccordée à la centrale électrique de la ville d’Oranienburg. La station transformait le courant pour alimenter la locomotive en 6 kV, 25 Hz.
Les KPEV achetèrent la locomotive et la classèrent comme EV 1/2 sous le numéro 10 201/10 202.

La machine n’atteignit pas les performances théoriques que l’on en attendait. Elle était en fait trop lourde pour le permettre. Par contre le comportement des moteurs suspendus par le nez à transmission par engrenage fut un succès technique. AEG expérimenta en même temps pour la première fois un système encore rudimentaire de commande par contacteur électromagnétique.

Après installation d’un quatrième moteur, qui en fit une Bo+Bo, et modifiée pour fonctionner sous 3 kV, la locomotive fut acheminée en 1911 dans l’enceinte du port d’Altona, sur la ligne Altona Hbf – Altona Quais.

Cette ligne très particulière reliait la gare de Hambourg-Altona aux docks du port d’Altona (Altona-Kai) situés le long de l’embouchure de l’Elbe. Entre le niveau de la Gare d’Altona et celui des quais, le dénivelé est de 30 mètres.
Dès 1849, une solution avait été trouvée pour faire parcourir ce dénivelé aux wagons en provenance du dock aux poissons : il s’agissait d’une rampe courbe, connue sous le nom de « Schiefe-Ebene » équipée d’un système de traction filaire semblable à celui des « Cable-Cars » de San Francisco.

En 1874 était entamé le creusement d’un tunnel hélicoïdal de 951 m de long afin de pouvoir transférer le transport par traction filaire sur le rail standard. Ce tunnel ouvert en 1876 fut très rapidement surnommé « tunnel aux haddocks » par les locaux (Schellfischtunnel).
Le parcours fut électrifié à partir de 1905, d’abord en 3 kV 25 Hz.

Avec la radiation de la dernière locomotive électrique en service en 1954, la desserte électrique fut abandonnée. Le service fut remis en traction vapeur jusqu’en 1956 puis passa au diesel jusqu’à l’arrêt de la desserte ferroviaire du port en 1992.
Le tunnel est toujours présent (ainsi que les vestiges de la rampe filaire) et en bon état mais il est peu probable d’y voir à nouveau circuler des trains.








Altona Tunnel portail.JPG
Portail d’entrée du tunnel d’Altona de nos jours






Mais revenons à notre machine : intégrée à la DRG comme E 73 03, la machine fut remodifiée pour fonctionner sous 6 kV en 1932 lorsque les lignes portuaires d’Altona furent portées à cette tension.

Les défauts de la machine, particulièrement la tendance aux à-coups violents dus à la rusticité de la transmission, et la chute importante du trafic portuaire au cours de ces années de crise économique, menèrent la locomotive à la radiation.
De par sa valeur historique, la machine fut confiée en 1933 au musée des transports de Nuremberg. Evacuée du musée pour la protéger d’un éventuel bombardement, la machine fut garée en extérieur près de Pressing-Rothenkirchen où elle fut malgré tout bombardée en 1944. Très endommagée, elle fut ferraillée en 1955.

Tension et fréquence d’alimentation : 6 kV, 25 Hz puis 3 kV, 25 Hz
Puissance horaire : 775 kW à 28,2 km/h puis 1080 kW à 30 km/h
Puissance continue : 550 kW à 31,3 km/h puis 735 kW
Puissance spécifique : 13 kW/t puis 15,8 kW/t
Disposition d’essieux : A1+Bo puis Bo+Bo
Entrainement : Moteurs suspendus par le nez
Longueur hors tampons : 14140 mm
Empattement total : 9900 mm
Poids total : 59,5t puis 68,3t
Masse adhérente : 45,0t puis 68,3t
Vitesse maximale : 50 km/h
Constructeur : Vulcan
Equipementier électrique : AEG
Moteurs : 3 puis 4 moteurs Winter-Eichberg
Numérotation DRG : E 73 03
Première mise en service : 1907 (transformée en 1911)
Dernière radiation : 1932











La machine a été reproduite en modèle à l’échelle 0 par l’artisan Wolfgang Dahlbeck :


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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
27 Oct 2012, 18:00

1-4-16) 1913 – EV 3/4

Egalement à destination du réseau portuaire d’Altona, Henschel pour la partie mécanique et BEW pour l’équipement électriques livrèrent en 1913 aux KPEV une deuxième locomotive double qui fut mise en service comme EV 3/4. Comme son ainée la EV 1/2, la machine pouvait rouler à 50 km/h sous caténaire 3 kV 25 Hz.
La machine ne fonctionna jamais correctement. Après avoir constaté un défaut de fonctionnement du système mécanique de positionnement des balais de contact des moteurs de traction, la détérioration définitive des bobines des relais de commande des inverseurs de traction conduisit la machine à la ferraille après seulement trois ans de service.

Tension et fréquence d’alimentation : 3 kV, 25 Hz
Puissance horaire : 530 kW
Puissance continue : 425 kW
Puissance spécifique : 8,5 kW/t
Disposition d’essieux : Bo+Bo
Entrainement : Moteurs suspendus par le nez
Longueur hors tampons : 12090 mm
Empattement total : 7710 mm
Poids total en service : 62,7t
Masse adhérente : 62,7t
Vitesse maximale : 50 km/h
Constructeur : Henschel
Equipementier électrique : BEW
Moteurs : 4 moteurs alternatifs à excitation série
Numérotation DRG : non intégrée
Première mise en service : 1913
Dernière radiation : 1916





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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
28 Oct 2012, 15:18

Une autre curiosité expérimentale des KPEV:

1-4-17) 1910 – EV 51

Le bureau royal central des chemins de fer prussien passa commande en 1910 à destination des KPEV d’une locomotive supplémentaire pour la ligne expérimentale d’Oranienburg. La machine fut classée comme WGL et numérotée 10 203. La machine avait été construite pour sa partie mécanique par Union-Gießerei et pour son équipement électrique par AEG.
Sa disposition d’essieu était du type A1A. Sa vitesse maximale était de 60 km/h.

On a perdu trace du type de service que la machine était supposée rendre et de son affectation. Il est possible qu’elle ait été temporairement affectée à des fins d’essais sur les lignes portuaires d’Altona. Mais à coup sûr, sa puissance était insuffisante pour lui permettre d’y rester en service régulier.

La machine fut renumérotée EV 51 en 1912 et était toujours enregistrée à la Direction des Chemins de Fer des Berlin en 1921. Elle aurait été radiée en 1923.

Tension et fréquence d’alimentation : 6 kV, 25 Hz
Puissance horaire : 440 kW
Puissance continue : 295 kW
Puissance spécifique : 9,8 kW/t
Disposition d’essieux : A1A
Entrainement : Moteurs suspendus par le nez
Longueur hors tampons : 10000 mm
Empattement total : 4500 mm
Poids total en service : 45t
Masse adhérente : 31,8t
Vitesse maximale : 60 km/h
Constructeur : Union-Gießerei
Equipementier électrique : AEG
Moteurs : 2 moteurs Winter-Eichberg
Numérotation DRG : non intégrée
Première mise en service : 1910
Dernière radiation : 1923


EV 5-1 schéma.jpg
Schéma de profil des parties mécaniques du châssis WGL 10203



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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar POMidi
28 Oct 2012, 21:43

Très particulier effectivememt.

Je note que tout ces engins à plusieurs moteurs ont eu des carrières courtes, alord qud les typew Bavarois dotés d'un gros moteur unique s'en sont mieux sortis !

Pierre, d'en bas

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Re: Petite Histoire de la DRG électrique

Messagepar Rockandrail
31 Oct 2012, 13:44

1-4-18) 1917 – EP 235 – future E 50 35

Afin d’assurer le trafic lourd de voyageurs sur les lignes de Silésie en cours d’électrification, les KPEV s’étaient vus proposer dès 1911 par SSW une locomotive 1’D1’ à deux moteurs et par BEW, soit une machine à la disposition d’essieux identique mais à un seul moteur, soit une machine double 1’B+B1’ à deux moteurs.
Les KPEV tranchaient en 1912 et passaient commande auprès de Linke-Hofmann pour la partie mécanique et BEW pour la partie électrique de quatorze locomotives 1’D1’ entrainées par un seul moteur.

Mais les difficultés d’inscription en courbes dues à une trop grande rigidité de l’entrainement rencontrées avec la machine 1’D1’ EG 501 mise en service peu de temps auparavant amenèrent les KPEV à modifier leur commande et à la partager en sept machines 1’D1’ et sept machines 1’B+B1’.

Des essais d’installation du transformateur principal, dont la masse avoisinait les 9t, sur un châssis prototype des deux types de machines mena au constat que la répartition de sa masse allait nécessiter un essieu de plus pour pouvoir rester dans les limites permises de charge par essieu. De ce fait, les KPEV modifièrent une nouvelle fois leur commande et se firent livrer une locomotive 2’D1’ à des fins de recherche et prirent une option pour treize locomotives doubles 2’B+B1’.

La machine 2’D1’ devait être acheminée à Malmö pour l’exposition de la Baltique. Le déclenchement de la première guerre mondiale l’en empêcha, et ce n’est finalement qu’en 1917 que la locomotive 2’D1’, numérotée EP 235, fut mise aux essais sur le tronçon de ligne reliant Königszelt à Fellhammer.
Son programme de service était de tracter un train express de 500t à 90 km/h sur le plat et un train express de 400t ou un omnibus de 360t en rampe de 20‰ dans les mêmes délais que les machines à vapeur et sans l’aide d’une locomotive de pousse.
Les résultats furent supérieurs aux attentes : la EP 235 tracta 500t en rampe de 20‰ dans des courbes de 180 m de rayon, sans difficulté au démarrage et en 75% du temps de trajet des locomotives à vapeur.
Des essais réalisés en ôtant les bielles reliant les essieux accouplés 2 et 3, transformant ainsi la machine en 2’BB1’ influencèrent à peine les performances.

La machine était capable de s’inscrire en courbe de 80 m de rayon sans difficulté. L’usure des boudins de roue demeura dans les limites acceptables. Ces résultats mirent un point final aux objections développées à l’encontre des machines à cadre monobloc. L’équipement électrique, y compris le grand moteur de traction prouvèrent leur pleine capacité opérationnelle.

En conséquence, les KPEV modifièrent pour la quatrième fois leur commande pour ne plus conserver que onze exemplaires de locomotive 2’D1’. Ces machines allaient former la série E 503 (EP 236 à EP 246) que nous étudierons un peu plus loin.

La locomotive expérimentale EP 235 demeura sur les lignes de Silésie jusqu’en 1926 puis fut affectée – apparemment seulement dans les registres – à la Direction de Magdebourg. A peine renumérotée E 50 35, la machine fut radiée le 8 mars 1927 par directive express de l’administration de la DRG. Elle se trouvait à ce moment précis au sein des ateliers de révision de Lauban.

L’administration centrale de la DRG à Berlin souhaitait cependant en conserver le moteur et elle demanda à la Direction de Halle de l’héberger au sec sous la halle de la gare centrale de Leipzig, à hauteur du quai 10/11. Par conséquent, les ateliers de Lauban procédèrent à l’extraction soigneuse du moteur et l’expédièrent à Leipzig. Mais de là, il fut immédiatement redirigé vers les nouveaux ateliers de Dessau et mis en stationnement temporaire.
Une dernière note de service datée du 28 décembre 1929 en demanda le transfert à la gare de Berlin Lehrte, terminus à l’époque de la ligne Berlin – Hanovre, afin de trouver au sein de la cour du musée berlinois des transports et de la construction un emplacement pour sa préservation.

Il s’y trouve encore aujourd’hui, en mauvais état, au côté de l’épave de la locomotive ES 2.

Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 2200 kW à 57 km/h
Puissance continue : 1650 kW à 65 km/h
Puissance spécifique : 20 kW/t
Disposition d’essieux : 2’D1’
Entrainement : à manivelles parallèles et bielles motrices obliques
Longueur hors tampons : 14400 mm
Empattement total : 11250 mm
Poids total : 109,8t
Masse adhérente : 66,0t
Vitesse maximale : 90 km/h
Constructeur : Linke-Hofmann
Equipementier électrique : BEW
Moteurs : 1 moteur alternatif à excitation série
Numérotation DRG : E 50 35
Première mise en service : 1917
Dernière radiation : 1927














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