Peut-être qu'un jour, diverses structures genre fédé, constructeur, artisans, détaillants, se mettront autour d'une table et organiseront une vraie étude de marché qui porterait sur les comportements des acheteurs... Là, vous commencerez à avoir des vraies réponses, quantifiées et qualifiées, où l'on commencera à comprendre pourquoi les consommateurs de toute nature (débutants, aguerris, acharnés !) achètent, n'achètent pas, n'achèteraient en aucun cas, ce qui les poussent, les freinent, les font fuir...
On pourrait peut-être alors parler de marketing, ce qui changera du niveau zéro habituel qui ne dépasse que rarement la liste au Père Noël de matériels avec des "arguments" du genre "il y en a eu 528 exemplaires entre 1954 et 1972 qui ont roulé sur 3 régions et demi", sans parler des histoires de prix qui ne déboucheront jamais sur rien d'autres que "c'est trop cher" et de temps à autre son pote "c'est pas assez démocratique" pour les nostalgiques de la RDA...
Ces approches marketing n'étaient peut-être pas de mises à l'époque où Jouef enchainait joyeusement les dépôts de bilan parce qu'on a tendance à oublier qu'il y en a eu beaucoup... L'aveuglement affectif de la part de nombreux amateurs pour cette chère entreprise du Jura et les trains de notre enfance aura sans doute trop longtemps masqué que l'offre s'enferrait complètement à côté du marché et de ses évolutions : Jouef continuait d'essayer de déverser des tombereaux de matos dans un réseau de détaillants pourtant encore présents, (donc pas de problème d'accessibilité et de visibilité apparemment) mais clairement, les produits devaient répondre de moins en moins aux attentes des consommateurs.
On a lu mille fois la passion qui animait les "Jouef", et combien nous sommes nombreux à lui devoir beaucoup ! C'est vrai, sans doute ! Mais, avec un brin de provocation
, on pourrait aussi parfois demander à feu Jouef de chaleureux remerciements, à l'adresse de tous ceux qui ont réussi à persévérer dans le modélisme en démarrant avec de telles daubes !