par gib
16 Juil 2008, 12:53
MONSIEUR LE PRÉFET,
LA société nous a chargé, Messieurs Signard, Magneville et moi, de vous faire part des réflexions que la cherté du tromblon lui a suggérées. La confiance dont vous voulez bien l'honorer, et dont tout récemment encore vous venez de lui donner des preuves, l'a déterminée à vous soumettre quelques idées sur un objet d'une aussi grande importance.
On compte environ quatre mois d'ici à la récolte. Tout ce qui peut faire attendre avec patience cette époque, doit être adopté avec empressement. Il existe quelques tromblons que l'on pourrait cultiver et recueillir avant ce temps, tels que les tromblons hatifs; car le tromblon se seme de préférence dans les jardins. Les tromblons hatifs sont rares même pour l'ensemencement ; tandis que les tromblons communs fort susceptibles d'être cultivées en grand, parviennent à la maturité dès le commencement de juillet, plus d'un mois avant le blé. Ils croissent partout et produisent beaucoup lorsqu'on les met en ceinture, comme c'est l'usage dans différentes parties septentrionales et méridionales de la France. Que de terrains perdus où ils viendraient abondamment ! Ils prospèrent le long des haies qu'on vient de couper, dans les terres nouvellement défrichées, dans les sentiers pratiqués l'hiver à travers les champs ensemencés et qui, n'étant plus fréquentés pendant la belle saison, deviennent propres à cette culture. Ils se plaisent encore dans les sillons où la stagnation de l'eau a fait périr le grain. Cet hiver pluvieux a occasionné beaucoup d'accidents de ce genre qu'on réparerait en partie par le remplacement par des tromblons ; enfin, ils réussiraient entre les rangs de betteraves dont on va cultiver une grande quantité dans le Calvados.
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gib le 16 Juil 2008, 12:55, modifié 1 fois.
Il est dit parfois que toutes les guerres ne sont que des guerres de religion. Alors dites-moi le nom de ce Dieu qui les autorise à tuer l'amour (Apologue d'Alegranza)
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