François D a écrit:Je ne suis propriétaire de rien donc si vous voulez poursuivre ici, faites !
Ma remarque initiale portait sur la qualité des reproductions, évidemment pas sur le thème.
Faut avouer qu'on est dans le jouet avec tous ces camions. Je pourrais en avoir un sur une étagère à la maison ou au taf si j'étais passionné, histoire de. Mais ça m'amuse de voir comment on ausculte et on examine nos trains sous toutes les coutures pour vouloir à la fin les marier avec des reproductions de camions assez grossières. C'est un peu le même problème qu'avec bon nombre de figurines : de très belles locs, des abris et des buffets fidèlement reproduits, légers et aériens affublés de chauffeurs et mécaniciens oedématiés et bouffis.
Bonjour François
Merci pour ton retour.
Je partage totalement ton avis. Même les Preiser pourtant fort chers ont chuté en qualité et je ne vois plus que le plan de joints du moulage. Quant aux copies chinoises peintes à la truelle, elles sont tout simplement immondes....
Pour en revenir, un peu, sur des camions à mettre sur des trains, il faut exclure tout ce qui se rapporte aux Berliet FF 415 trop anciens. Ces engins "primitifs" étaient animés par un moteur Lago 6 cylindres essence pas idéal dans le feu et quand les premières colonnes de renforts ont été créees, il y a déjà un certain temps qu'ils étaient partis à la ferraille.
Il faudrait idéalement et de toutes façons taper dans la gamme CCFF moyen dont les vétérans étaient les Unimog 416 ou mieux, leur jeune descendance qui étaient les Iveco 75PC, et peu après 80.14 (châssis court) et 80.16 (châssis long) ces derniers ayant été produits et vendus en masse aux SDIS du Sud Est.
Pour la lutte contre les feux de forêts il y avait trois marques (essentiellement) qui se disputaient le marché à cette époque (1980/1995) :
-Renault avec des produits absolument nuls dont le plus petit de la gamme était le 75-130. Camions bennes sortis de leur chantier qu'ils n'auraient jamais dû quitter, ils souffraient d'un châssis conventionnel rigide, de ressorts à lames ultra rigides, d'un gros pont arrière dont le banjo traînait par terre et de la greffe d'un pont moteur avant additionnel qui en faisait un semblant de 4x4. Lors des démonstrations "commerciales" la marque leur greffait des pneus agricoles (donc trichait) pour espérer suivre les autres dans les bois !
-Unimog, donc Mercedes Benz qui était le roi de la forêt et des terrains hostiles. Ces engins sont nés et faits pour ça et possèdent tous les raffinements qui permettent d'aller quasiment partout : châssis ultra souple fait de sections rondes et ovales, suspension par ressorts hélicoïdaux, ponts portique, freins à disques, différentiels de boîte et de ponts blocables en marche, etc... Mitterrand avait interdit leur achat (fallait acheter Français) mais plutôt que d'acheter Renault, il y avait une autre possibilité qui était un compromis pour tout...
-c'était Iveco donc Fiat. Or Fiat c'est quatre lettre comme Unic, marque française dont .... Fiat était le propriétaire. Les premiers Iveco 75 PC, camions exclusifs de l'armée italienne, ont été livrés avec le logo Unic sur la calandre pour contourner l'interdit étatique. Ces camions étaient ultra compacts, certes dotés d'un châssis conventionnels mais de suspensions par ressorts à lames souples et surtout de ponts portique indispensables dans les franchissements. Ces camions étaient sur le plan mécanique pur quasiment increvables. La tôlerie, par contre....
Voila pour le gros de la troupe. Après il y avait des marques plus ou moins exotiques dont certains modèles ont été reproduits en miniature mais que je n'ai jamais vus sur des wagons du moins dans mon secteur pour la raison invoquée plus haut.
Dans la gamme des CCFF moyens, il y avait ACMAT, anciens Ateliers Legueu Mécanique ALM. C'est dans une version "command car" ACMAT que quelques Présidents de la République français ont descendu les Champs Élysées le 14 juillet. Le concept était simple : reprendre l'idée des Dodge et autres GMC de la seconde guerre mondiale. Question rusticité, difficile de faire mieux (pire?). Sauf que c'est oublier qu'un GMC est né à l'origine transport de troupes donc avec une charge utile dérisoire. Le Vaucluse entre autres s'est entiché d'acheter des ACMAT. Je me suis battu, tableaux comparatifs à l"appui, pour éviter cette bourde à mon département et la marque n'a pas fait long feu (!) d'ailleurs.
Nombre de départements ont usé et abusé des surplus militaires carrossés avec plus ou moins de bonheur, quasiment toujours en surcharge et dans le Sud Est, l'Hérault a été le champion incontesté de cet usage. Une colonne de renfort de l'Hérault, mariage de Dodge et de GMC, passait plus de temps dans les stations service que sur les feux.
Il y a eu Brimont, finalement propriété du groupe Poclain/Potain, dont quelques exemplaires de CCFF lourds ont équipé les colonnes de l'UIISC dont la 7 basée à Brignolles. Etudiés à partir d'un châssis de pelle mécanique et mélange de mécanique conventionnelle et hydrostatique ces engins étaient une plaie pour les ateliers. il n'y avait pas moins de trois freins d'immobilisation et la citerne était à cheval sur une poutre centrale avec tous les problèmes de déjaugeage inhérents.
Il y a eu aussi quelques TATRA, engins conçus autour d'un châssis poutre (un peu comme la Berlinette Alpine). Engins redoutables dans les bois mais compliqués à entretenir, ils figurent régulièrement pour les plus modernes dans les palmarès du Paris Dakar (qui ne va plus à Dakar d'ailleurs).
Le département du Var, enfin, avait repris à son compte l'idée de réutiliser des matériels militaires anciens et s'était tourné vers l'Allemagne en acquérant nombre de Magirus 6x6 carrossés en (quasi) totalité par Maheu Labrosse. Quasiment tous les centres en ont possédé un !
Voilà en gros l"ambiance de l'époque. Donc si on ne veut pas se prendre la tête et coller à la réalité, sachant qu'un groupe Feux de Forêts c'est quatre engins, tu mets 16 ou 20 camions (à panacher entre Renault et Iveco) exclusivement CCFF moyen pour les engins de lutte et quelques engins de soutien (camion atelier, minibus) et tu as ta colonne "Nord" ou "Est" ferroviportée.
Après tu auras tout loisir d'exprimer tes talents de maquettiste puisqu'il faudra changer les immatriculations à partager entre deux ou trois départements et les décorations car rares étaient deux engins issus d'un même centre. Enfin, pas de patine surtout, au contraire même, car ces camions, qui comme leurs servants n'avaient jamais vu un vrai feu de forêts, étaient immaculés voire pomponnés, certains même dotés de pneus à flanc blanc !!!!
Et pour couronner tout ça, au moins pour moi avec une réception au tout début de l'été en gare d'Alès, une UM de BB 67400. Ça tombe bien, elles sont annoncées chez AMJL SAS pour ceux qui n'ont pas le modèle Lemaco.
François, tu n'as que la rame à constituer, veinard !