Depuis de nombreuses années la plupart des réseaux français se fournissait chez TANDEM à Lewarde.
Son dirigeant, Monsieur DUBUS, un homme charmant qui venait chaque année au congrès UNECTO, est hélas décédé le mois dernier. Il n'était pas qu'un fournisseur, il essayait d'aider les réseaux, que ce soit en participant aux Fêtes de la Vapeur en Baie de Somme ou en "mécènant" des évènements sur nos réseaux.
Aujourd'hui, nous traiterons probablement avec son fournisseur belge, TERVAL.
Ceci dit, coté approvisionnement en charbon, la situation parait grave :
Voici un article extrait de la revue n°47 de
FEDECRAIL, l'association européenne dont est membre notre UNECTO nationale. VDMT, dont il est question dans le texte, est l'association équivalente allemande de l'UNECTO.
Situation de l'approvisionnement en charbon pour locomotives à fin 2021LES FAITS EN BREF :
L'approvisionnement en charbon pour locomotives s'avère de plus en plus difficile. Les études menées par FEDECRAIL et VDMT sur la situation actuelle de l'approvisionnement en charbon pour locomotives ont permis d'identifier jusqu'à présent trois charbons pour locomotives généralement appropriés : le charbon polonais de la mine de Wesoła en Silésie, le charbon britannique de la mine de Ffos-y-fran au Pays de Galles et le charbon russe de la mine de Ssibirski 9 en Sibérie. Seul le charbon de Ffos-y-fran est actuellement facilement disponible, mais la mine devrait probablement fermer fin 2022. Le charbon russe est en grande partie acheté par la Chine, le charbon polonais est essentiellement consommé dans le pays même.
LE TEXTE EN DÉTAIL :
Les recherches menées jusqu'à présent par FEDECRAIL et VDMT ont permis d'identifier trois charbons adaptés aux locomotives :
1. Charbon polonais de la mine de Wesoła en Silésie (divers importateurs) ;
2. Charbon britannique de la mine de Ffos-y-fran au Pays de Galles (Hargreaves ; bureau de vente pour l'Europe continentale à Duisburg, Allemagne) ;
3. Charbon russe de la mine Ssibirskij 9 en Sibérie (importateur : Terval à Liège, Belgique).
Parmi ceux-ci, seul le charbon de Ffos-y-fran est facilement disponible à l'heure actuelle.
La pénurie actuelle sur le marché européen du charbon est due à l'essor et au pouvoir d'achat de la Chine. La Chine, plus grand émetteur de CO2 au monde, produit mille gigawatts d'électricité au charbon sur son territoire, ce qui représente plus de la moitié du total mondial et plus de quatre fois celui des deuxième et troisième plus grands utilisateurs (Inde et États-Unis).
La Chine continue d'ajouter des centrales électriques au charbon à l'intérieur de ses frontières, mettant en service 41 gigawatts d'électricité au charbon rien qu'en 2020. Toutes ces nouvelles centrales au charbon ont un besoin urgent de charbon pour fournir l'électricité nécessaire à la croissance économique rapide de la Chine.
Les Chinois ont acheté la totalité de la production de la mine Ssibirskij 9 jusqu'en mai 2022 (information de Terval) !
En raison du coût élevé de ses propres mines souterraines, la Pologne s'était tournée, dans une certaine mesure, vers le charbon russe importé à ciel ouvert. Aujourd'hui, les Chinois paient le double du prix initial pour le charbon russe et le charbon russe part donc vers l'est.
La Pologne s'empresse d'ouvrir de nouveaux filons dans ses mines existantes pour s'assurer que ses citoyens (la majorité d'entre eux dépendent du chauffage urbain des centrales de cogénération au charbon) ne resteront pas dans le froid et l'obscurité pendant l'hiver prochain. Le peu de charbon restant pour l'exportation est vendu aux enchères - et les chemins de fer historiques ne sont pas du tout en mesure de faire la meilleure offre !
Nous sommes donc pratiquement coupés des charbons russe et polonais.
Hatfield Energy, au Royaume-Uni, tentera d'importer davantage de charbon de Russie l'année prochaine, mais affirme que le prix ne sera "probablement pas aussi compétitif qu'auparavant" (quel bel euphémisme pour "inabordable"). L'entreprise belge Terval tentera également de s'assurer du charbon russe pour 2022. Compte tenu de ces faits, la fermeture de la mine de Ffos-y-fran au Pays de Galles à la fin de l'année 2022 (une bataille politique est en cours pour prolonger le permis d'exploitation jusqu'à la fin de l'année 2024) pourrait signifier la fin de l'exploitation économiquement viable des locomotives à vapeur au charbon en Europe, surtout si l'on tient compte de l'augmentation constante des émissions de CO2. Pour l'instant, Ffos-y¬fran est la seule option en Allemagne !
Voici les dernières spécifications du charbon VDMT, qui tiennent compte de l'histoire géologique différente du charbon russe et de toutes les réglementations environnementales actuelles.
Contrairement à la situation du charbon, il existe jusqu'à présent des réserves relativement importantes de combustibles liquides pour les locomotives à vapeur fonctionnant au pétrole, à des prix encore raisonnables, notamment des combustibles à empreinte carbone nulle.
Pour plus de détails, contactez directement l'auteur : info@sephys.
Reinhard W. Serchinger
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